35^ FRANC OU FRANQ;
jusqu’aux mers des Gaules , portèrent le nom de
Francs. Mais lorsqu’en 843 , au congrès de Verdun ,
sous Charles le chauve, la Germanie et la Gaule furent
séparées , le nom de Francs resta aux peuples de
la France occidentale, qui retint seule le nom de
France.
On ne connut guère le nom de Français que vers
le dixième siècle. Le fond de la nation est de familles
gaulorses, et les traces du caractère des anciens gaulois
ont toujours subsisté.
En esset, chaque peuple a son caractère comme
chaque homme; et ce caractère général est formé de
toutes les resfemblances que la nature et l’habitude
ont mises entre les habitans d’un même pays, au
milieu des variétés qui les distinguent. Ainsi le carac-
tère , le génie, l’esprit français, résultent de ce que
les disférentes provinces de ce royaume ont entr’clles
de semblable. Les peuples de la Guienne et ceux de
la Normandie diffèrent beaucoup ; cependant on
reconnaît en eux le génie français, qui forme une
nation de ces différentes provinces, et qui les dis-
tingue des Italiens et des Allemands. Le climat et le
sol impriment évidemment aux hommes , comme aux
animaux et aux plantes , des marques qui ne changent
point. Celles qui dépendent du gouvernement, de
la religion , de l'éducation , s’altèrent. C’est-là le
nœud qui explique comment les peuples ont perdu
une partie de leur ancien caractère et ont conservé
l’autre. Un peuple qui a conquis autrefois la moitié
de la terre n’est plus reconnailsable aujourd’hui sous
un gouvernement sacerdotal : mais le fond de son
ancienne grandeur dame subsisté encore, quoique
caché sous la saiblesse.
jusqu’aux mers des Gaules , portèrent le nom de
Francs. Mais lorsqu’en 843 , au congrès de Verdun ,
sous Charles le chauve, la Germanie et la Gaule furent
séparées , le nom de Francs resta aux peuples de
la France occidentale, qui retint seule le nom de
France.
On ne connut guère le nom de Français que vers
le dixième siècle. Le fond de la nation est de familles
gaulorses, et les traces du caractère des anciens gaulois
ont toujours subsisté.
En esset, chaque peuple a son caractère comme
chaque homme; et ce caractère général est formé de
toutes les resfemblances que la nature et l’habitude
ont mises entre les habitans d’un même pays, au
milieu des variétés qui les distinguent. Ainsi le carac-
tère , le génie, l’esprit français, résultent de ce que
les disférentes provinces de ce royaume ont entr’clles
de semblable. Les peuples de la Guienne et ceux de
la Normandie diffèrent beaucoup ; cependant on
reconnaît en eux le génie français, qui forme une
nation de ces différentes provinces, et qui les dis-
tingue des Italiens et des Allemands. Le climat et le
sol impriment évidemment aux hommes , comme aux
animaux et aux plantes , des marques qui ne changent
point. Celles qui dépendent du gouvernement, de
la religion , de l'éducation , s’altèrent. C’est-là le
nœud qui explique comment les peuples ont perdu
une partie de leur ancien caractère et ont conservé
l’autre. Un peuple qui a conquis autrefois la moitié
de la terre n’est plus reconnailsable aujourd’hui sous
un gouvernement sacerdotal : mais le fond de son
ancienne grandeur dame subsisté encore, quoique
caché sous la saiblesse.