respirera point la passion ; et dans aucun de ces écrits ,
on n’emploiera ni métaphores hardies, ni exclama-
tions pathétiques , ni expressions véhémentes.
Entre le (impie et le sublime, il y a plusieurs nuances,
et c’est l’art de les assbrtir qui contribue à la perfec-
tion de l’éloquence et de la poésie. C’est par cet art
que Virgile s’est élevé quelquefois dans l’églogue. Ce
vers ,
Ut vid't ! ut péril l ut me malus abflulit error !
serait aussi beau dans la bouche de Didon que dans
celle d’un berger ; parce qu’il est naturel, vrai et
élégant, et que le sentiment qu’il renferme convient
à toutes sortes d’états. Mais ce vers ,
Cassaneœque nuces mea quas Amarillis amabat,
ne conviendrait pas à un pcrsonnage héroïque , parce
qu’il a pour objet une chose trop petite pour un
héros.
Nous n’entendons point par petit ce qui est bas
et grossier ; car le bas et le groiïier n’est point un
genre , c’est un défaut.
Ces deux exemples font voir évidemment dans quel
cas on doit se permettre le mélange des styles, et quand
on doit se le défendre. La tragédie peut s’abaisser,
elle le doit même ; la simplicité relève souvent la
grandeur , sélon le précepte d’Horace :
Et tragicus plerumque dolet fermone pedestri.
Ainsi ces deux beaux vers de Titus } si naturels et
si tendres ,
Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois ,
Et crois toujours la voir pour la première fois,
on n’emploiera ni métaphores hardies, ni exclama-
tions pathétiques , ni expressions véhémentes.
Entre le (impie et le sublime, il y a plusieurs nuances,
et c’est l’art de les assbrtir qui contribue à la perfec-
tion de l’éloquence et de la poésie. C’est par cet art
que Virgile s’est élevé quelquefois dans l’églogue. Ce
vers ,
Ut vid't ! ut péril l ut me malus abflulit error !
serait aussi beau dans la bouche de Didon que dans
celle d’un berger ; parce qu’il est naturel, vrai et
élégant, et que le sentiment qu’il renferme convient
à toutes sortes d’états. Mais ce vers ,
Cassaneœque nuces mea quas Amarillis amabat,
ne conviendrait pas à un pcrsonnage héroïque , parce
qu’il a pour objet une chose trop petite pour un
héros.
Nous n’entendons point par petit ce qui est bas
et grossier ; car le bas et le groiïier n’est point un
genre , c’est un défaut.
Ces deux exemples font voir évidemment dans quel
cas on doit se permettre le mélange des styles, et quand
on doit se le défendre. La tragédie peut s’abaisser,
elle le doit même ; la simplicité relève souvent la
grandeur , sélon le précepte d’Horace :
Et tragicus plerumque dolet fermone pedestri.
Ainsi ces deux beaux vers de Titus } si naturels et
si tendres ,
Depuis cinq ans entiers chaque jour je la vois ,
Et crois toujours la voir pour la première fois,