ACTE SECOND. 143
elle ne sert à rien. Prufas joue un rôle avilisiant, mais
celui de Nicomède est noble et imposant. Ces personnages
plaisent toujours a la multitude , et révoltent quelquefois
les honnêtes gens.
C’est toujours un problème à résoudre , si les caractères
bas et faibles peuvent figurer dans une tragédie. Le par-
terre s’élève contre eux à une première représentation.
On aime à faire tomber sur l’auteur le mépris que lui-
même inspire pour le personnage ; les critiques se déchaî-
nent. Cependant ces caractères sont dans la nature.
Maxime dans Cinna, Félix dans Polyeucte.
V. 40. C’est un rare trésbr qu’elle devait garder,
Et conserver chez soi sa chère nourriture.
Cela n’est pas français ; et conferver ne se lie pas avec
quelle devait. Nicomède a déjà parlé de bonne nourriture ;
fi vous saites état de cette nourriture.
V. 45. Ce perfide ennemi de la grandeur romaine
N’en a mis en son cœur que mépris et que haine.
Cela n’est pas français ; n en mettre que mépris !
V. 49. On me croit son disciple , et je le tiens à gloire.
Cette manière de s’exprimer a vieilli.
V. 62. Attale a le cœur grand, l’esprit grand, l’ame grande,
Et toutes les grandeurs dont se fait un grand roi.
Ces deux vers sont du nombre de ceux que les comé-
diens avaient corrigés; en effet cette distinction du coeur,
de l’esprit et de l’ame, cette énumération de parties faite
ironiquement, est trop loin du ton de la tragédie , et
cette répétition de grand et grande est comique.
V. 68. Qu’il en fasse pour lui ce que j’ai fait pour vous.
On ne devine pas dabord ce que veut dire cet en; il
est très-inutile , et il se rapporte à vertu qui est deux vers
plus haut.
elle ne sert à rien. Prufas joue un rôle avilisiant, mais
celui de Nicomède est noble et imposant. Ces personnages
plaisent toujours a la multitude , et révoltent quelquefois
les honnêtes gens.
C’est toujours un problème à résoudre , si les caractères
bas et faibles peuvent figurer dans une tragédie. Le par-
terre s’élève contre eux à une première représentation.
On aime à faire tomber sur l’auteur le mépris que lui-
même inspire pour le personnage ; les critiques se déchaî-
nent. Cependant ces caractères sont dans la nature.
Maxime dans Cinna, Félix dans Polyeucte.
V. 40. C’est un rare trésbr qu’elle devait garder,
Et conserver chez soi sa chère nourriture.
Cela n’est pas français ; et conferver ne se lie pas avec
quelle devait. Nicomède a déjà parlé de bonne nourriture ;
fi vous saites état de cette nourriture.
V. 45. Ce perfide ennemi de la grandeur romaine
N’en a mis en son cœur que mépris et que haine.
Cela n’est pas français ; n en mettre que mépris !
V. 49. On me croit son disciple , et je le tiens à gloire.
Cette manière de s’exprimer a vieilli.
V. 62. Attale a le cœur grand, l’esprit grand, l’ame grande,
Et toutes les grandeurs dont se fait un grand roi.
Ces deux vers sont du nombre de ceux que les comé-
diens avaient corrigés; en effet cette distinction du coeur,
de l’esprit et de l’ame, cette énumération de parties faite
ironiquement, est trop loin du ton de la tragédie , et
cette répétition de grand et grande est comique.
V. 68. Qu’il en fasse pour lui ce que j’ai fait pour vous.
On ne devine pas dabord ce que veut dire cet en; il
est très-inutile , et il se rapporte à vertu qui est deux vers
plus haut.