4?O LETTRES DE M. DE VOLTAIRE
“* M. le duc de Villa-Hermofa., aussi enchanté de vous
2*768’ que ton compagnon de voyage, m’a remis votre
lettre, et m’a chargé de vous faire parvenir celle-ci.
Adieu, mon cher maître ; continuez , pour l’édifica-
tion des anges, des vicaires, desbédeaux,despaysans
et des laquais , à rendre le pain béni, mais avec
sobriété pourtant; car je l’ai ouï dire à un fameux
médecin; les indigestions de pain béni ne valent paS
le diable.
LETTRE C C X X X 1.
DE M. D’ALÊMBERT.
A Paris, ce 2 6 de mai.
J’ai reçu, mon cher et illustre maître, le poème et
la relation que M. de la Borde m’a envoyés de la
part du jeune franc - comtois qui me paraît avoir
son franc-parler sur les sottises de la taupinière de
Calvin et les atrocités du tigre aux yeux de veau. Ce
franc-comtois peut, en toute sureté, tomber sur le
janséniste apostat, sans avoir à redouter les protecteurs
dont il se vante, et qui font un peu honteux d’avoir
si mal choisi On donne l’aumône à un gueux, et on
trou e très-bon qu’un autre lui donne les étrivières
quand il est infolent. M. le comte de Rochefort n’est
point à Paris; il est actuellement dans les terres de
madame sa mère, avec sa femme; je crois qu’ils ne
tarderont pas à revenir. Votre ancien disciple vient
encore de m’écrire une assez bonne lettre sur l’ex-
communication du duc de Parme. Il me mande que
si
“* M. le duc de Villa-Hermofa., aussi enchanté de vous
2*768’ que ton compagnon de voyage, m’a remis votre
lettre, et m’a chargé de vous faire parvenir celle-ci.
Adieu, mon cher maître ; continuez , pour l’édifica-
tion des anges, des vicaires, desbédeaux,despaysans
et des laquais , à rendre le pain béni, mais avec
sobriété pourtant; car je l’ai ouï dire à un fameux
médecin; les indigestions de pain béni ne valent paS
le diable.
LETTRE C C X X X 1.
DE M. D’ALÊMBERT.
A Paris, ce 2 6 de mai.
J’ai reçu, mon cher et illustre maître, le poème et
la relation que M. de la Borde m’a envoyés de la
part du jeune franc - comtois qui me paraît avoir
son franc-parler sur les sottises de la taupinière de
Calvin et les atrocités du tigre aux yeux de veau. Ce
franc-comtois peut, en toute sureté, tomber sur le
janséniste apostat, sans avoir à redouter les protecteurs
dont il se vante, et qui font un peu honteux d’avoir
si mal choisi On donne l’aumône à un gueux, et on
trou e très-bon qu’un autre lui donne les étrivières
quand il est infolent. M. le comte de Rochefort n’est
point à Paris; il est actuellement dans les terres de
madame sa mère, avec sa femme; je crois qu’ils ne
tarderont pas à revenir. Votre ancien disciple vient
encore de m’écrire une assez bonne lettre sur l’ex-
communication du duc de Parme. Il me mande que
si