L'KXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE
15
tatres de l'an dernier, avee les appréhensions
qu'ils ont l'ait naître, n'ont pas peu contribué
à décider quelques lutteurs à ne pas se pré-
senter dans la lice.
Qu'on se figure ce qu'il a fallu de soins et
d'activité pour meubler, dans l'espace, de
moins de deux mois, celte vaste surface de
plus de quatorze hectares. Chemins de fer,
camions, voitures à bras, tous les moyens
de transport ont été employés à la fois. Au
commencement de février, l'état des lieux ne
permettait pas d'affecter à la manutention
plus de deux cents hommes. Mais le besoin
l'augmenter ces équipes se faisant bientôt
sentir, on renforça la brigade pacifique des
travailleurs avec des marins envoyés de Cher-
bourg.
D'autre part, chaque commission étrangère
disposait d'un personnel spécial choisi dans
beaucoup de cas parmi ses nationaux. C'est
ainsi que les installations russes, dont toutes
les pièces avaient été embarquées, numéro-
tées, sur des navires amenés jusque sur la
berge du Champ de Mars, ont été assemblées
par des ouvriers indigènes dans leur costume
national ; et que les installations de la Grande-
Bretagne se sont faites sous la surveillance
d'une escouade de troupes du génie anglais,
dont le costume éclatant et la grave attitude
contrastaient d'une façon si tranchée avec
les vêtements plus ternes et la gaieté com-
municative des ouvriers français.
Au début des relations, il y avait un
certain froid et comme une défiance in-
stinctive parmi ce personnel cosmopolite.
Mais peu à peu les frottements et les ser-
vices rendus ont opéré la fusion fraternelle,
à laquelle les Anglais eux-mêmes n'ont pas
résisté.
La Seine a peu servi au transport des co-
lis. Mais le chemin de fer de ceinture, qui
communique à toutes les gares de Paris et
qui pénètre par une voie ferrée jusque dans
l'enceinte même du Palais, comme nous
l'avons déjà dit, a rendu de grands ser\ ices.
Des convois quotidiens de wagons étrangers
arrivaient à la vapeur sous la nef du travail,
où de puissantes machines opéraient à me-
sure leur déchargement. La route circulaire
u Parc servait à la circulation des voitures,
chargées d'objets moins lourds ou moins en-
combrants. Les produits pouvant être trans-
portés à bras, les objets précieux et les me-
nus meubles arrivaient principalement par la
porte Rapp, en regard du petit axe, et riaient
immédiatement portés dans la section qui leur
était destinée.
Nous avons cru devoir représenter par un
dessin l'aspect du déchargement des colis,
qui marque une date précise dans cette vaste
histoire de l'Exposition de 1867.
Les commissaires étrangers délégués ont
déployé une vigilance et une activité dont
d autres que nous leur tiendront compte.
Inscrivons ici leur nom, comme souvenir, ce
qui ne sera pas, d'ailleurs, inutile pour les
rapports internationaux qui vont se nouer au
sein de l'Exposition.
Pays-Bas........... MM. Van deN Broek.
lit Igiqw........... du Pré.
Prusse............. IIebzog.
Allemagne du sud ... le prés, de Steinb;is.
Autriche........... le chev. de Schaffer.
Suisse............. Feer-Herzog.
Espagne........... de Echeverria.
Portugal........... le baron de Santos.
Danemark.......... Cai.on.
Suède et Norwège___ de Fahnehjelm .
Russie............. Robert de Thaï..
Italie.............. Giordano.
Rome.............. le Y te de Chousy.
Roumanie.......... alessandri.
Turquie............ Chauvin.
Egypte............ Charles-Edmond.
Chine, etc.......... J. de Lesseps.
Siam.............. Greham.
Etats-Unis......... Beckwith.
Brésil............. le comte de Penedo.
Républiques amer.... IIerran.
Angleterre.......... Owen.
Missions........... Vernes.
Puissent les personnages, dont nous venons
d'inscrire les noms, faire servir la double
influence de leur position personnelle et de
leur mission a cette grande cause des trai-
tés de commerce, dont l'Exposition de 1867
sera la plus éclatante confirmation. Les
relations des peuples entre eux ne sont pas
encore ce que leurs intérêts réciproques de-
vraient les faire. Pour cet agrandissement, si
désirable à tous les points de vue, des rap-
ports commerciaux entre les peuples, jamais
occasion pareille à celle-ci ne se présentera.
Aussi, espérons-nous que toutes les influences
s'uniront pourla mettre à profit; et c'est pour
y aider, dans la mesure de ce qui nous est
possible, que nous avons conçu ce livre.
La porte Rapp.
La porte Rapp, qui figure à notre dernière
page, est la plus rapprochée de Paris, et par
cela même celle qui est destinée à recevoir le
plus d'arrivants. Ce sera surtout la porte des
piétons; car aucun service de voitures pu-
bliques n'y aboutit. C'est aussi par là qu'arri-
veront les voitures particulières. Le pavillon
de M. le commissaire général est à droite:
les bâtiments de l'administration et du Jury
sont à gauche. La porte Rapp fait face au
petit axe, sousle promenoirduquel se trouvent
les restaurants français; et l'on a déjà vu que
c'était par là qu'étaient arrivés tous les colis
portés à bras. — H y a donc de ce côté une
grande animation.
Plus loin que les bâtiments de l'adminis-
tration et du Jury, en suivant l'avenue La
lïourdonnaye jusqu'au point où elle fait
l'angle avec l'avenue Lamothe-Piquet, la-
térale à l'École militaire, on trouve la porte
du jardin réservé, dontnotre ami M. Edmond
About ouvrira les guichets à nos lecteurs.
Los portes par lesquelles on pénètre dans
l'enceinte du Champ de Mars sont au nombre
de huit. Les seules qui soient desservies par
les omnibus sont les portes de l'avenue La-
mothe-Piquet, devant l'École militaire, et
celle du Pont d'Iéna, dont le service des
bateaux à vapeur sur la Seine ménage les
abords. La porte qui fait l'angle du quai
d'Orsay et de l'avenue Suffren est suffisam-
ment desservie par les convois incessants du
chemin de fer de ceinture. Il y a deux portes
à peu près inoccupées; ce sont celles de l'ave-
nue de Suffren, tournées vers la plaine de
Grenelle. Quanta la porte qui fait l'angle du
quai d'Orsay et de l'avenue La lïourdonnaye,
elle est suffisamment desservie par une station
de voitures de place, ainsi que la porte Rapp.
Cette question des accès et du transport
mérite qu'on s'en occupe à temps. Les moyens
de locomotion ont été complètement insuffi-
sants pendant le mois de mars à la Porte Rapp,
le seul point par lequel on accédait aux bâti-
ments de l'administration. Le Parc, avec ses
séductions variées, retiendra sans doute un
grand nombre de visiteurs, après les heures
du jour et la fermeture des portes du Palais.
Cependant, si l'on songe que le nombre des
exposants dépasse trente-deux mille et que
celui des visiteurs peut atteindre à quatre-
vingt mille dans certains jours de l'été, on
verra que ce n'est pas trop ni trop tôt de
mettre en réquisition pour le service du Champ
de Mars tous les moyens de transport exis-
tants, y compris la Seine et le chemin de
fer.
Le même encombrement qui s'est produit
pour l'aménagement des colis se renouvellera
probablement à propos de l'arrivée et du dé-
part des visiteurs.
Jusqu'ici, nous n'avons parlé que des
aménagements du Palais. Mais le Palais,
malgré son immensité, n'a pu contenir
qu'une partie des produits amenés au
Champ de Mars. Toutes les galeries du
Palais ont leurs annexes correspondantes
dans le parc, sans compter que les deux
groupes VIII et IX n'ont aucun asile dans le
Palais même. La galerie des machines, par
ses colossales proportions, semblait pouvoir
se passer d'annexés extérieures. C'est préci-
sément celle qui en a le plus. De vastes han-
gars bordent les deux eûtes du Champ de
Mars qui font l'ace au pont d'Iéna. Du côté
latéral à l'avenue»de Suffren, sont les ma-
chines anglaises et américaines qui n'ont pu
trouver accès dans la grande nef du Palais.
Du côté latéral à l'avenue de la lïourdonnaye,
sont les machines françaises. Enfin, la berge
elle-même a servi de succursale au groupe
des machines, en recevant tous les engins
qui en dépendent.
Toutes les nations exposantes ont leurs
établissements dans le parc ; nous les passe-
rons tous en revue. Chacun de ces établis-
sements forme pour chaque pays une exposi-
tion spéciale, en dehors de celle du Palais.
Les richesses s'y accumulent ; les annexes
15
tatres de l'an dernier, avee les appréhensions
qu'ils ont l'ait naître, n'ont pas peu contribué
à décider quelques lutteurs à ne pas se pré-
senter dans la lice.
Qu'on se figure ce qu'il a fallu de soins et
d'activité pour meubler, dans l'espace, de
moins de deux mois, celte vaste surface de
plus de quatorze hectares. Chemins de fer,
camions, voitures à bras, tous les moyens
de transport ont été employés à la fois. Au
commencement de février, l'état des lieux ne
permettait pas d'affecter à la manutention
plus de deux cents hommes. Mais le besoin
l'augmenter ces équipes se faisant bientôt
sentir, on renforça la brigade pacifique des
travailleurs avec des marins envoyés de Cher-
bourg.
D'autre part, chaque commission étrangère
disposait d'un personnel spécial choisi dans
beaucoup de cas parmi ses nationaux. C'est
ainsi que les installations russes, dont toutes
les pièces avaient été embarquées, numéro-
tées, sur des navires amenés jusque sur la
berge du Champ de Mars, ont été assemblées
par des ouvriers indigènes dans leur costume
national ; et que les installations de la Grande-
Bretagne se sont faites sous la surveillance
d'une escouade de troupes du génie anglais,
dont le costume éclatant et la grave attitude
contrastaient d'une façon si tranchée avec
les vêtements plus ternes et la gaieté com-
municative des ouvriers français.
Au début des relations, il y avait un
certain froid et comme une défiance in-
stinctive parmi ce personnel cosmopolite.
Mais peu à peu les frottements et les ser-
vices rendus ont opéré la fusion fraternelle,
à laquelle les Anglais eux-mêmes n'ont pas
résisté.
La Seine a peu servi au transport des co-
lis. Mais le chemin de fer de ceinture, qui
communique à toutes les gares de Paris et
qui pénètre par une voie ferrée jusque dans
l'enceinte même du Palais, comme nous
l'avons déjà dit, a rendu de grands ser\ ices.
Des convois quotidiens de wagons étrangers
arrivaient à la vapeur sous la nef du travail,
où de puissantes machines opéraient à me-
sure leur déchargement. La route circulaire
u Parc servait à la circulation des voitures,
chargées d'objets moins lourds ou moins en-
combrants. Les produits pouvant être trans-
portés à bras, les objets précieux et les me-
nus meubles arrivaient principalement par la
porte Rapp, en regard du petit axe, et riaient
immédiatement portés dans la section qui leur
était destinée.
Nous avons cru devoir représenter par un
dessin l'aspect du déchargement des colis,
qui marque une date précise dans cette vaste
histoire de l'Exposition de 1867.
Les commissaires étrangers délégués ont
déployé une vigilance et une activité dont
d autres que nous leur tiendront compte.
Inscrivons ici leur nom, comme souvenir, ce
qui ne sera pas, d'ailleurs, inutile pour les
rapports internationaux qui vont se nouer au
sein de l'Exposition.
Pays-Bas........... MM. Van deN Broek.
lit Igiqw........... du Pré.
Prusse............. IIebzog.
Allemagne du sud ... le prés, de Steinb;is.
Autriche........... le chev. de Schaffer.
Suisse............. Feer-Herzog.
Espagne........... de Echeverria.
Portugal........... le baron de Santos.
Danemark.......... Cai.on.
Suède et Norwège___ de Fahnehjelm .
Russie............. Robert de Thaï..
Italie.............. Giordano.
Rome.............. le Y te de Chousy.
Roumanie.......... alessandri.
Turquie............ Chauvin.
Egypte............ Charles-Edmond.
Chine, etc.......... J. de Lesseps.
Siam.............. Greham.
Etats-Unis......... Beckwith.
Brésil............. le comte de Penedo.
Républiques amer.... IIerran.
Angleterre.......... Owen.
Missions........... Vernes.
Puissent les personnages, dont nous venons
d'inscrire les noms, faire servir la double
influence de leur position personnelle et de
leur mission a cette grande cause des trai-
tés de commerce, dont l'Exposition de 1867
sera la plus éclatante confirmation. Les
relations des peuples entre eux ne sont pas
encore ce que leurs intérêts réciproques de-
vraient les faire. Pour cet agrandissement, si
désirable à tous les points de vue, des rap-
ports commerciaux entre les peuples, jamais
occasion pareille à celle-ci ne se présentera.
Aussi, espérons-nous que toutes les influences
s'uniront pourla mettre à profit; et c'est pour
y aider, dans la mesure de ce qui nous est
possible, que nous avons conçu ce livre.
La porte Rapp.
La porte Rapp, qui figure à notre dernière
page, est la plus rapprochée de Paris, et par
cela même celle qui est destinée à recevoir le
plus d'arrivants. Ce sera surtout la porte des
piétons; car aucun service de voitures pu-
bliques n'y aboutit. C'est aussi par là qu'arri-
veront les voitures particulières. Le pavillon
de M. le commissaire général est à droite:
les bâtiments de l'administration et du Jury
sont à gauche. La porte Rapp fait face au
petit axe, sousle promenoirduquel se trouvent
les restaurants français; et l'on a déjà vu que
c'était par là qu'étaient arrivés tous les colis
portés à bras. — H y a donc de ce côté une
grande animation.
Plus loin que les bâtiments de l'adminis-
tration et du Jury, en suivant l'avenue La
lïourdonnaye jusqu'au point où elle fait
l'angle avec l'avenue Lamothe-Piquet, la-
térale à l'École militaire, on trouve la porte
du jardin réservé, dontnotre ami M. Edmond
About ouvrira les guichets à nos lecteurs.
Los portes par lesquelles on pénètre dans
l'enceinte du Champ de Mars sont au nombre
de huit. Les seules qui soient desservies par
les omnibus sont les portes de l'avenue La-
mothe-Piquet, devant l'École militaire, et
celle du Pont d'Iéna, dont le service des
bateaux à vapeur sur la Seine ménage les
abords. La porte qui fait l'angle du quai
d'Orsay et de l'avenue Suffren est suffisam-
ment desservie par les convois incessants du
chemin de fer de ceinture. Il y a deux portes
à peu près inoccupées; ce sont celles de l'ave-
nue de Suffren, tournées vers la plaine de
Grenelle. Quanta la porte qui fait l'angle du
quai d'Orsay et de l'avenue La lïourdonnaye,
elle est suffisamment desservie par une station
de voitures de place, ainsi que la porte Rapp.
Cette question des accès et du transport
mérite qu'on s'en occupe à temps. Les moyens
de locomotion ont été complètement insuffi-
sants pendant le mois de mars à la Porte Rapp,
le seul point par lequel on accédait aux bâti-
ments de l'administration. Le Parc, avec ses
séductions variées, retiendra sans doute un
grand nombre de visiteurs, après les heures
du jour et la fermeture des portes du Palais.
Cependant, si l'on songe que le nombre des
exposants dépasse trente-deux mille et que
celui des visiteurs peut atteindre à quatre-
vingt mille dans certains jours de l'été, on
verra que ce n'est pas trop ni trop tôt de
mettre en réquisition pour le service du Champ
de Mars tous les moyens de transport exis-
tants, y compris la Seine et le chemin de
fer.
Le même encombrement qui s'est produit
pour l'aménagement des colis se renouvellera
probablement à propos de l'arrivée et du dé-
part des visiteurs.
Jusqu'ici, nous n'avons parlé que des
aménagements du Palais. Mais le Palais,
malgré son immensité, n'a pu contenir
qu'une partie des produits amenés au
Champ de Mars. Toutes les galeries du
Palais ont leurs annexes correspondantes
dans le parc, sans compter que les deux
groupes VIII et IX n'ont aucun asile dans le
Palais même. La galerie des machines, par
ses colossales proportions, semblait pouvoir
se passer d'annexés extérieures. C'est préci-
sément celle qui en a le plus. De vastes han-
gars bordent les deux eûtes du Champ de
Mars qui font l'ace au pont d'Iéna. Du côté
latéral à l'avenue»de Suffren, sont les ma-
chines anglaises et américaines qui n'ont pu
trouver accès dans la grande nef du Palais.
Du côté latéral à l'avenue de la lïourdonnaye,
sont les machines françaises. Enfin, la berge
elle-même a servi de succursale au groupe
des machines, en recevant tous les engins
qui en dépendent.
Toutes les nations exposantes ont leurs
établissements dans le parc ; nous les passe-
rons tous en revue. Chacun de ces établis-
sements forme pour chaque pays une exposi-
tion spéciale, en dehors de celle du Palais.
Les richesses s'y accumulent ; les annexes