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https://doi.org/10.11588/diglit.2079#0240
L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1807 ILLUSTRÉE.
accueilli par nous : et, en effet, tout le monde
l'a salué au passage; et l'Empereur lui a fait
l'accueil qu'on fait aux hôtes les plus honorés.
Nous avons tous connu M. Sala, un de nos
plus aimables et des plus sympathiques com-
pagnons de presse : il est mort là-bas à sa
lâche, sur la berge du canal de Suez.
Le vice-roi, qui ne lui de-
vait rien, a envoyé 50 000
francs à sa famille, sans
le dire à personne. Si je
relate ce trait, que le
vice-roi s'en prenne à L'in-
discrétion de M. Ferdinand
de Lesseps, qui me l'a révélé.
Le roi de Prusse a été un
peu négligé, même par le
Moniteur. Peut-être était-ce
le désir du roi Guillaume
qu'il en fût ainsi, tant il
aime ses aises. En revan-
che, il a été beaucoup
parlé de son ministre M; d«
Bismark, et de ses excen-
tricités un peu trop calcu-
lées, comme toutes les fan-
taisies allemandes.
Mentionnons pour mé-
moire tes libéralités du czar
et celles du roi de Prusse,
pendant leur séjourà Paris.
Nous aimons les jeunes
gens. Le prince Bumberl
d'Italie occupe en ce mo-
ment la scène de Paris, où
le prince de Galles va venir
le rejoindre. Pourquoi le
prince Oscar de Suède et
le prince Wladimir de Rus-
sie sont-ils partis? Je pa-
rie qu'ils reviendront aussi,
— s'ils le peuvent.
Il ne faut pas que les
visites des souverains et
des princes nous lassent
oublier d'autres hôtes,
tout aussi intéressants. La commission d'en-
couragement pour les études des ouvriers
donne l'hospitalité dans ses logements de
l'avenue Kapp, à près de 200 ouvriers an-
glais, à 40 ouvriers napolitains, sans compter
les ouvriers prussiens qu'on attend et qui
seront les bienvenus. Les délégués de dé-
partement arrivent aussi, pendant que les
délégués des ouvriers de Paris travaillent à
leurs rapports, qui seront publiés probable-
ment à la même époque que ceux du jury: il
faudra voir quels seront les meilleurs!
La commission d'encouragement doit trou-
ver la place le mois prochain pour loger
FONTAINE DURENNE. — Dessin de M. Ch. Courtry.
trois ou quatre mille orphéonistes. Quant
aux musiques militaires venues de l'étran-
ger, le ministère de la guerre se charge de
leur casernement.
La berge du bassin d'iéna est fort animée,
et sillonnée par des embarcations de tout
ordre et de tout pays. Le spectacle serait
charmant, s'il n'était à chaque instant obs-
c urei par la noire et sale fumée que jettent
en passant les bateaux à vapeur qui font le
service de Billancourt.
Des expériences fort curieuses ont eu lieu
sur la berge; l'une avec la balle-harpon de
M. Devisme, l'autre avec
les matelas insubmersibles
de M. Puech, la troisième
et la plus importante avec
le canon porte-amarre, qui
lance une flèche qui relie
par une chaîne de déli-
vrance le navire naufragé
au navire sauveur.
Quant à M. Devisme, je
ne sais vraiment pas où
s'arrêteront ses expériences
de destruction. 11 y a deux
ans, il nous avait convo-
qué aux essais de sa balle
explosihle. On tirait sur de
pauvres chevaux qui ne fie
doutaient de rien. A peine
atteinte, ils vacillaient un
instant sur eux-mêmes, et
tombaient foudroyés par
une hémorragie soudaine.
C'était un spectacle écœu-
rant; et des généraux, qui
avaient souvent vu la mort
face à face, n'étaient pas
moins pâles que moi après
le coup tiré.
Cette balle explosible a
fait son chemin dans le
monde : un Anglais re-
connaissant s'est précipité
l'autre jour dans les hr;is
de M. Devisme, tout fier
d'avoir tué 10 crocodiles
dans sa petite excursion
sur le Nil.
Aujourd'hui, M. Devisme
invente une balle avec la-
quelle on harponne le re-
quin et même la baleine: les ailes de la
balle s'ouvrent dans le corps de la bêle,
et la voilà occise et amarrée à la fois. 0"
s'arrêtera cet impitoyable armurier?
Fh. Ducijiw.
BUREAUX D'ABONNEMENTS :
AD1UNIBIHATION, hUt DE
. — DENTU, EDITEUR, GALERIE DU PAI.AI6-BUÏAL. — AU
Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Réunis, 9, à Parb
ilAMP DE MARS, BUREAU DES CATALOGUES
accueilli par nous : et, en effet, tout le monde
l'a salué au passage; et l'Empereur lui a fait
l'accueil qu'on fait aux hôtes les plus honorés.
Nous avons tous connu M. Sala, un de nos
plus aimables et des plus sympathiques com-
pagnons de presse : il est mort là-bas à sa
lâche, sur la berge du canal de Suez.
Le vice-roi, qui ne lui de-
vait rien, a envoyé 50 000
francs à sa famille, sans
le dire à personne. Si je
relate ce trait, que le
vice-roi s'en prenne à L'in-
discrétion de M. Ferdinand
de Lesseps, qui me l'a révélé.
Le roi de Prusse a été un
peu négligé, même par le
Moniteur. Peut-être était-ce
le désir du roi Guillaume
qu'il en fût ainsi, tant il
aime ses aises. En revan-
che, il a été beaucoup
parlé de son ministre M; d«
Bismark, et de ses excen-
tricités un peu trop calcu-
lées, comme toutes les fan-
taisies allemandes.
Mentionnons pour mé-
moire tes libéralités du czar
et celles du roi de Prusse,
pendant leur séjourà Paris.
Nous aimons les jeunes
gens. Le prince Bumberl
d'Italie occupe en ce mo-
ment la scène de Paris, où
le prince de Galles va venir
le rejoindre. Pourquoi le
prince Oscar de Suède et
le prince Wladimir de Rus-
sie sont-ils partis? Je pa-
rie qu'ils reviendront aussi,
— s'ils le peuvent.
Il ne faut pas que les
visites des souverains et
des princes nous lassent
oublier d'autres hôtes,
tout aussi intéressants. La commission d'en-
couragement pour les études des ouvriers
donne l'hospitalité dans ses logements de
l'avenue Kapp, à près de 200 ouvriers an-
glais, à 40 ouvriers napolitains, sans compter
les ouvriers prussiens qu'on attend et qui
seront les bienvenus. Les délégués de dé-
partement arrivent aussi, pendant que les
délégués des ouvriers de Paris travaillent à
leurs rapports, qui seront publiés probable-
ment à la même époque que ceux du jury: il
faudra voir quels seront les meilleurs!
La commission d'encouragement doit trou-
ver la place le mois prochain pour loger
FONTAINE DURENNE. — Dessin de M. Ch. Courtry.
trois ou quatre mille orphéonistes. Quant
aux musiques militaires venues de l'étran-
ger, le ministère de la guerre se charge de
leur casernement.
La berge du bassin d'iéna est fort animée,
et sillonnée par des embarcations de tout
ordre et de tout pays. Le spectacle serait
charmant, s'il n'était à chaque instant obs-
c urei par la noire et sale fumée que jettent
en passant les bateaux à vapeur qui font le
service de Billancourt.
Des expériences fort curieuses ont eu lieu
sur la berge; l'une avec la balle-harpon de
M. Devisme, l'autre avec
les matelas insubmersibles
de M. Puech, la troisième
et la plus importante avec
le canon porte-amarre, qui
lance une flèche qui relie
par une chaîne de déli-
vrance le navire naufragé
au navire sauveur.
Quant à M. Devisme, je
ne sais vraiment pas où
s'arrêteront ses expériences
de destruction. 11 y a deux
ans, il nous avait convo-
qué aux essais de sa balle
explosihle. On tirait sur de
pauvres chevaux qui ne fie
doutaient de rien. A peine
atteinte, ils vacillaient un
instant sur eux-mêmes, et
tombaient foudroyés par
une hémorragie soudaine.
C'était un spectacle écœu-
rant; et des généraux, qui
avaient souvent vu la mort
face à face, n'étaient pas
moins pâles que moi après
le coup tiré.
Cette balle explosible a
fait son chemin dans le
monde : un Anglais re-
connaissant s'est précipité
l'autre jour dans les hr;is
de M. Devisme, tout fier
d'avoir tué 10 crocodiles
dans sa petite excursion
sur le Nil.
Aujourd'hui, M. Devisme
invente une balle avec la-
quelle on harponne le re-
quin et même la baleine: les ailes de la
balle s'ouvrent dans le corps de la bêle,
et la voilà occise et amarrée à la fois. 0"
s'arrêtera cet impitoyable armurier?
Fh. Ducijiw.
BUREAUX D'ABONNEMENTS :
AD1UNIBIHATION, hUt DE
. — DENTU, EDITEUR, GALERIE DU PAI.AI6-BUÏAL. — AU
Imprimerie générale de Ch. Lahure, rue de Réunis, 9, à Parb
ilAMP DE MARS, BUREAU DES CATALOGUES