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Ducuing, François [Editor]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.2079#0322
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L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE.

Les visites souveraines.

LE PRINCE ROYAL DE PRUSSE.

C'était le 3 juillet 18GG. Les Autrichiens,
refroidis par plusieurs engagements partiels
où ils avaient éprouvé les redoutables elTets
du fusil à aiguille, ébranlés au°-ti par la
composition hétérogène de leur armée, s'é-
taient concentrés à Sadowa dans une position
défensive, ayant l'Elbe derrière eux, devant
eux la Bistritz et ses vallées marécageuses,
pouvantd'ailleurs en eus de défaite se replier
sur Kœnigsgrsetz, place forte bien approvi-
sionnée.

Le roi de Prusse, qui venait d'arriver,
prévenu que le maréchal Benedeck l'ail
dans cette position formidable qui n'avait,
qu'un défaut, celui d'être défeniive,
d'en finir d'un seul coup. Les Autrichiens
étaient 180 000 : le roi de Prusse avait, bien
une armée de 200 000 hommes, mais fort
éparpillée, puisque les deuxeorps principaux,
l'un tout voisin, celui du prince Frédéric-
Charles, l'autre plus éloigné et en partie sur
la rive gauche de l'Elbe, celui du Prince
royal, n'avaient encore pu opérer leur jonc-
tion.

Malgré cette situation désavantageuse, les
Prussiens prenne] t [offensive. C'était plus
que hasardeux; c'était presque insensé. Le
front de l'armée autrichienne était p
par une artillerie de 500 canons, et l'artille-
rie autrichienne était réputée une des meil-
leures de l'Europe.

La bataille s'était engagée dès le matin:
la journée était pluvieuse, et le sol détrempé.
Le premier choc ne fut pas favorable aux
Prussiens : tous leurs régiments engagés
étaient ou repousses ou décimés par l'artil-
lerie; et les fusils à aiguille n'avaient rien à
y voir.

Mais on comptait sur l'arrivée du Prince
royal. Le Prince royal, courant à marche-
forcée à travers les marécages, ne se fit pas
attendre. Son intervention fut annoncée par
la I™ division de la garde qui entra en ligne
contre la position centrale des Autrichien*,
entre Chlum et Kozberiti, vers midi
division héroïque, conduite par le j
Hiller, ne fut ébranlée ni par la mort de son
général ni par le feu meurtrier qui la déci-
mait. Elle donna ainsi à la 2"" division le
temps de la rejoindre. Les hauteurs de
Chlum et de Lippa furent emportées. Ou
était en face de la réserve autrichienne: l'ar-
mée du général 'Benedeck était tournée, ou
plutôt coupée en deux.

Cette diversion efficace du Prince
avait permis à l'artillerie prussienne, forte
également de 500 canons, de se concentrer.
A mesure qu'une hauteur était enlevée, les
fusils à aiguille s'exerçaient sur les fuyards,

rut. biei

et les batteries de canons arriv
ligne.

La défaite des Autrichiens, coupés par
le milieu, se changea, en un désastre. Que
le maréchal Benedeck eût pu éviter d'être
coupé, et par conséquent vaincu, cela ne fait
pas l'objet d'un doute, pour qui connaît la
bravoure de l'armée autrichienne et la posi-
tion de Sadowa. Mais qu'attendre d'un g< lie-
rai qui ne compte plus sur la victoire! Est-il
vrai qu'un régiment, ayant reçu l'on
se mettre en carré pour soutenir le choc de la
cavalerie, cet ordre n'ait pas été change,
quoiqu'on vît venir les fusils à aiguille à la
place de la cavalerie annon.

Quoi qu'il en soit, la bataille de Sadowa fit
du Prince royal de Prusse le héros de toute
l'Allemagne—en concurrence pourtant avec
les fusils à aiguille.

Le Prince royal Frédéric-Guillaume a
trente-six ans; il est né le 18 octobre 1831.
Le 25 janvier 1858, il a épousé une I
la reine Victoria, la princesse Louise-Marie,
née le 24 juillet 1840. De ce mariage sont
nés quatre enfant*, dont une lille.

Tout le monde a pu voir à Paris le prince
le-Guillaumeet sa !emme. C'est un beau
couple. On ne peut pas dire précisément que
le Prince royal de. Prusse ait cherché à nous
plaire, lui qui a tant l'air de se plaire parmi
nous. Mais ce beau type de Germain doit
avoir les préjugés de sa race, peut-être de
son éducation, quoiqu'il ait été élevé par un
brave philosophe qui ne nous déteste pas, du
moins s'il faut l'en croire.

Le roi Guillaume aura un digne successeur
dans son fils : c'est beaucoup dire en peu de
mots. Mais à qui rendrions-nous justice, si-
non à ceux qui peuvent devenir nos enne-
mis demain?

Fr. Ducuing.

II

France.

GALERIE rV. — VÊTEMENTS.

La classe 35 comprend les principales in-
dustries qui ont pour objet l'habillement d«.j
hommes.

Ln tète figurentles habits; immédiatement
après vient iacoi/fine, enfin Il chaussure suit
et ferme la marche.

On a inscrit, nous ne savons trop pourquoi,
dans une autre classe, une industrie toute
la, qu'on aurait dû placer au premier
rang parmi celles qui concourent au vête-
ment de l'homme, nous voulons parler, oi. le
comprend, de la chemiserie: elle se rattache
en effet d'une manière si intime aux trois
autres, qu'il nous paraîtrait illogique de l'en
séparer.

Eu la rétablissant à sa vraie place, nous

pourrons donc faire une étude à peu près
complète de ces diverses industries, et consi-
dérer le vêtement du sexe fort de pied en
cap, c'est-à-dire dans ses détails et dans son
ensemble.

Parmi les chefs d'industrie en renom à
peine en est-il, dans chaque catégorie, trois
ou quatre, qui aient consenti à prendre paît
à ce grand tournoi.

Quelle est la cause de cette abstention
le? Serait-ce la crainte de com-
mettre aux chance* toujours incertaines d'un
concours une supériorité hautement reconnue
et une réputation dès longtemps établie? Ne
faisons à personne l'injure d'une pareille
supposition.

La plupart ont passé par toutes les Expo-
sitions précédentes, et en ont rapporté les
mentions, médailles et distinctions qu'ils
pouvaient ambitionner et en attendre. Ayant
fait et refait leurs preuves, ils ont juge inu-
tile de les renouveler encore.

S'ils avaient pu craindre que, dans ce
grand concours international, leur industrie
fût distancée, ils se seraient empressés de se
faire inscrire en tête de la liste et ils eussent
tenu à honneur de figurer au premier rang;
mais ils ne doutaient pas que les places qu'ils
laissaient vacantes ne fussent dignement oc-
cupées, et ils étaient pleinement rassurés sur
le résultat de la lutte.

Voilà du moins l'explication que quelques-
uns nous ont donnée, et nous avons dû l'ad-
mettre, sans prendre la peine de discuter
leurs motifs, puisqu'il était trop tard pour
les faire revenir sur une décision prise.

Mais en voici une seconde plus formelle et
qui nous semble avoir toute l'autorité d'une
raison.

« Quoi! vous vous étonnez, nous di-
sait le chef d'une des premières maisons
du boulevard, que mes confrères et moi.
nous n'ayons pas exposé! Permettez-moi de
vous le dire, votre étonnement m'étonne.
Vous n'avez donc jamais jeté les yeux sur
la devanture de nos magasins? Regardez:
les glace» de la mienne, comme celles de
vingt autres, sont capitonnées en tous sens
de médailles de toutes les provenances; celle
que nous aurions pu obtenir, cette année,
nous l'avons déjà; entre les deux, il n'y
aurait eu de différence que dans la date, ce
qui est sans importance. Quant à moi, où
Paurais-je mise? voyez, la place manque.

« Enfin, ajouta-t-il, pourquoi aurions-nous,
les uns et les autres, envoyé au Champ de
Mars les produits de nos diverses industries?
Quelles vitrines de l'Exposition produiraient
l'efl'et magique de nos étalages? De neuf
heures du matin à onze heures du soir, les
étrangers circulent à Ilots rue Richelieu, rue
Vivienne, sur les boulevards, rue de la Paix,
dans tous les centres enfin où le commerce de
luxe étale ses merveilles. La foule s'arrête,
s'entasse et se renouvelle incessamment de-
vant nos magasins; c'est une exposition per-
 
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