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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.2079#0380
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L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 18ti7 ILLUSTRÉE.

russes, sont en pèlerinage; et ce n'est seule-
ment pas à Paris qu'ils viennent, ils vont
aussi à Londres.

Cette pérégrination universelle est-elle un
bien, est-elle un mal? Ce n'est pas l'ami Weill
— je le connais — qui oserait soutenir que
cette liesse des peuples n'a pas un grand
côté, et même un côté nécessaire. On a beau
nager avec dextérité et complaisance dans
les eaux du paradoxe, il faut redouter tou-
jours de se laisser envahir par le courant des
préjugés et des idées étroites.

Oui, les fabriques sont au repos; mais qui
vous dit qu'elles ne réparent "pas leurs forcis
pour fournir une campagne
plus féconde? L'expérience,
comme la dévotion, a ses
jours de retraite, qui ne sont
pas les moins utiles, quoi-
qu ils soient inactifs.

Est-ce la France seulement
qui chôme en ce moment?
Non ; ce sont tous les pays
de la terre, et l'on peut con-
sulter, pour s'en convaincre,
tous les relevés de douane.
Les chemins de fer sont les
meilleurs indicateurs à cet
égard, l'ai tout on voit le
transport des marchandises
s'amoindrir dans une pro-
portion inusitée, et le mou-
vement des voyageurs grossir
démesurément. M. de la
Palisse lui-même en conclu-
rait qu'on travaille moins et
qu'on voyage plus.

C'est la faute de l'Exposi-
tion, évidemment. Le monde
entier peut s'en plaindie, —
Paris excepté. Et c'est ici que
j'arrive au petit côté de la
question soulevée par l'ami
Weill.

Paris se plaint que le
Champ de Mars retient trop
de conssommateuis, au dé-
triment des fournisseurs de
la capitale.

Il est certain que l'Expo-
sition a attiré à Paris environ deux cent
mille étrangers en permanence, qui n'y se-
raient pas venus sans elle. Sur ce nombre,
la moitié, exposants ou curieux, visite jour-
nellement le Champ de Mars. Dix mille
environ y déjeunent ou y dînent, ou font des
commandes au Palais. Mais où mangent les
;:utres, et surtout où couchent-ils?

L'ami Weill nous dit que ces deux cent
mille clients ne font dans Paris aucune dé-
pense, sauf celle du loyer. Où dépensent-ils
donc ce qu'ils consomment? Ce n'est certes
pas au théâtre international, qui fait faillite,
pendant que tous les théâtres de Paris regor-
gent de monde. Et si je ne craignais de déso-
bliger tant de malheureux concessionnaires

du Parc, je pourrais poursuivre loin cette
comparaison.

Quelques industries intéressantes souf-
frent, il est vrai, de la mévente. Mais allez
donc demander à tous les grands établisse-
ments de Paris s'ils manquent de chalands !

Les deux cent mille étrangers de surcroît
dans Paris, dépensent bien cinq millions par
jour pour le moins, en calculant à 25 fr. par
tète, ce qui est modeste.

Ces cinq millions par jour sont accaparés,
an détriment des polits magasins, par quelques
fournisseurs privilégiés, hôtels, restaurants
et théâtres, je le veux bien. Mais ces cinq mil-

Ce deuil de cour, qui a tant coûté à Paris
n'a rien coûté au Champ de Mars; au con-
traire. Le jour de la revue de Longchamps
en l'honneur du Czar, la recette du Champ
de Mars tombait au-dessous de 29 000 fr. Pa-
reil vide se serait produit, si la mort de
Maximilien n'avait pas fait décommander les
fêtes préparées pour le Sultan.

Privés de ces distractions impériales, les
étrangers n'en sont pas moins arrivés à Pa-
ris; mais ils se sont rabattus sur le Champ
de Mars, dont les recettes ne sont jamais
tombées au-dessous de 43 000 fr. depuis le
deuil de la cour.

C'est donc Paris qui devrait
encore de la reconnaissance
au Champ de Mars, qui a re-
tenu tant d'étrangers, loin
d'avoir rien à revendiquer
de lui.

Et combien de gens qui
attendent le mois de septem-
bre pour venir faire leur
visite obligée à l'Exposition,
et que Paris ne tenterait pas
sans cela.

Calmez-vous donc, mon
cher collaborateur, et ne
soyez plus injuste. Et si
l'amour des toilettes vous
tient tant au cœur, allez au
jardin réservé; et, si vous
n'êtes pas satisfait, vous me
direz jusqu'où vous voulez
qu'aille le luxe.

Fr. Docbing.

ISMAlL-l'ACllA, vice-roi d'É^ypte. — Dessin de Mlle Maria Chenu.

lions, après s'être concentrés en recette, se-
ront bien tôt ou tard obligés de s'éparpiller
en payements de fournitures. Les étrangers
n'en auront pas moins versé, au profit de la
communauté nationale, la somme de un mil-
liard et demi, pendant cette année maudite et
qjue chacun accuse.

Si Paris se plaint, que ce ne soit pas du
Champ de .Mars, qui laisse à son crédit de
I867 une pareille somme.

Qu'il se plaigne des craintes de guerre qui
ont arrêté la fabrication dès le commence-
ment de l'année. Qu'il se plaigne de la mort
de Maximilien, qui, au milieu des fêtes et des
réceptions interrompues, a imposé le deuil à
la cour pendant un mois.

Les Récompenses.

Nous continuons aujour-
d'hui, pour la terminer pro-
chainement , la liste des
récompenses accordées le
1" juillet.

CLASSE 54.

MACHINES-OUTILS.

Hors concours.

Usine de Graffenstaden, de Bus-
sière, président du conseil d'adrninislraiion. (Mem-
bre du Jury.) — Machmes-outils. — Fraie -■.

Écoles impériales d'arts et métiers de Châlons-sur-
Marne, Angers et Aix. — Machines et oulils
(Classé par le Jury de groupe au rang des niédail
les de bronze.) — Fraoce.

Institut technologique. Saint-Pétersbourg. — Ma
chine à fraiser. (Classé par le Jury de groupe ;."
rang des mentions honorables.) — Russie.

Médailles d'or.

J. Zimmermann. Chamnitz. —Machines-outils po: r
le travail du fer et du bois. — Prusse.

\Y. Sellers et Cie. Philadelphie.— Machines-outils.
— Étals-Unis.

Sharp Stewart et Cie. Manchester. — Machines-ou-
tils. — Grande-Bretagne.

F. G. Kreutzberger. Puteaux. — Machines pour la
fabrication des armes. — France.

Cie anonyme dos chantiers et ateliers de l'Océan.
Pans. — Machines-oulils. — France.
 
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