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Ducuing, François [Editor]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0003
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en lui enseignant

ffendi de Smyrne;
l'empire ottoman,
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métiers formés de
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même, on exécute
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bordure duquel est

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L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE.

dah, de Bughdad, il ne manquerait pas de
répondre que sa vaisselle se vend mieux,
parce qu'elle est à la franka. Et en effet il
vend, à lui seul, chaque année, des poteries
usuelles pour une somme double de celle qui
représente le chiffre, d'affaires de tous les
autres fabricants de Conslantinople réunis.

Dans le petit salon placé entre la galerie
du matériel des arts libéraux et celle du mo-
bilier, une grande vitrine renferme dix-huit
costumes populaires, sur mannequins.

Malheureusement, pour les costumes
comme pour le reste des produits turcs, la
place manque. Si, au lieu de dix-huit man-
nequins, rangés à grand peine autour decette
vitrine, au détriment de la vued'ensembledu
secteur ottoman, la commission en avait pu
placer autant qu'elle a de costumes complets,
c'est-à-dire près de cent, cela n'eût-il pas l'ait
une belle exposition? Aussi belle, peut-être,
que celle de la Suède, qui a mérité une mé-
daille d'or, tandis que la Turquie n'en a ob-
tenu qu'une d'argent, et encore est-ce pour
ses costumes militaires, la moins intéres-
sante partie de son exposition dans la classe
92, bien plus remarquable au point de vue
du vêtement de l'ouvrier.

Il est vrai que les travaux à l'aiguille, mieux
placés pour être bien appréciés, ont donné
lieu aune sorte de compensation; on a ac-
cordé à la Turquie une médaille d'or pour
l'ensemble de ses oya, sans préjudice de quel-
ques médailles d'argent et de bronze, de
plusieurs mentions honorables, distribuées
de ci de là aux exposants de la même classe:
dentelles, tulles, broderies et passemen-
teries.

11 faut savoir que Yoya est un genre de tra-
vail à l'aiguille qui se fait sans métier, au
bout du doigt, et qui imite la fleur d'une ma-
nière tout à fait artistique, sans Irompe-l'iœiÇ.
C'est à la fois délicat ei large, de dimensions
petites et d'exécution grande, comme un
tableau de Meissonnier. Cela s'emploie en
guise de iine passementerie, pour border les
vêtements et. les coiffures des dames. Touf le
monde a voulu en acheter, particulièrement
les fabricants de dentelles; ont-ils vu là ma-
tière à étudier?

Quoi qu'il en soif, l'industrie turque a été
appréciée; moins, pourtant, par le jury que
parle publie; elle a eu et elle a encore un
succès de vente, même pour certains de aes
produits qui peuvent paraître ehers. On a
acheté des babouches et de simples bottines
de satin 100 et 200 francs, les mêmes, plus
la gentillesse, la fière tournure et la solidité,
qu'on hésite à payer 20 ou 30 francs sur .le
boulevard. Cela n'empêche pas les cordon-
niers de soutenir que ces chaussures sont fort
mal faites et que si elles peuvent servir à
quelque chose, ce n'est pas à marcher. Quand
nous leur disons qu'à Conslantinople, où le
bitume et l'asphalte, à peine connus de nom,
sont désavantageusement remplacés par des
cailloux pointus, une paire de babouches

jaunes dure un an, ils nous legardent d'un
a:il morne et glauque, et les voilà partis; .il
semble que nous soyons l'hiver et eux l'hi-
rondelle.

A côté des babouches, il faut admirer les
armes. Cela aussi n'est bon à rien absolu-
ment, et c'est fort cher, parce que les lames
et quelquefois les fourreaux sont en acier de
Damas, qu'on imite mal en Europe, comme
tout ce qui vieDt d'Orient; il suffit d'être
juste pour en convenir. Avouons, du reste,
qu'en Orient, c'est d'une façon qui laisse à
peu près tout à désirer, qu'on imite ce qui
vient d'Europe. Chaque pays a son génie; le
mal est qu'au lieu de perfectionner, tant que
c'est, possible, et d'échanger chacun ce qu'on
a de bon, on fait consister le progrès soit à
entrer dans la peau des autres, soit à vouloir
les forcer d'entrer dans la sienne.

Sans doute on peut s'emprunter mutuelle-
ment ; làn'est pas ce que nous blâmons; nous
ne voyons aucun mal à ce que l'Occident ait
emprunté à la Turquie, enlre autres choses,
l'obusier, inventé au siège de Conslantinople,
par Mahomet II; l'obus à balles, dit de
Schrapnel, dont les Turcs se servaienf, déjà
en I522; les armes à canon rayé, connues de
temps immémorial en Orient; enfin le re-
volver1...

Oui, le revolver ; il y a là un revolver «
mèche: au bas du trophée d'armes qui rayonne
sur la paroi du mur de gauche, au coin de la
galerie du mobilier, on voit une vieilje arme
rouillée, dont les cinq coups, au moyen d'un
mécanisme tournant, viennent l'un après
l'autre se présenter à l'orifice inférieur de
l'unique canon qui donne passage aux balles.
Cette invention d'un Arabe a été donnée à
l'exposant, A'ali Yavcr Pacha, par l'imam
souverain du pays de Kokyan, dans le trésor
duquel elle était depuis cent ans.

Est-ce par amour du contraste qu'on a
placé des berceaux d'enfants sous une pano-
plie? (lu bien aurait-on voulu insinuer ce
lieu commun : la force doit protéger la fai-
blesse? Il y a bien longtemps déjà qu'on
le dit.

Voilà, dans cette vitrine, au milieu de la
salle, de beaux morceaux d'orfèvrerie de Mp-
nastir, d'Andrinople, de ïrébizonde, de Ya-
nina, de Bagdad, de Mossoul, de Damas, de
Tripoli. Le public admire comme nous ces
chefs-d'œuvre de filigrane; mais nepourroiis-
nous jamais le détromper à l'endroit des zarf,
supports aussi commodes qu'élégants pour
les petites tasses dites fildjan, dans lesquelles
on sert le café en Orient? Pourquoi donc
tient-il tant à en faire des coquetiers impos-
sibles ?

C'est une fantaisie qu'il nous faudra peut-
être respecter; nous imiterions ainsi des Turcs
complaisants, que nous avons entendu, à Con-
stantinopie même, appeler un sofa du nom de
divan, qui signifie salle, pour ne pas contra-
rier certaines personnes mal informées par
certains dictionnaires.

Sans trop gémir sur cette erreur, poussons
plus loin et visitons lasalle suivante, où nous
trouverons deux importantes collections,
l'une d'insectes,, de coquilles, de pétrifications
du Bosphore, par Abcfullah Bey ; l'autre dt
matières médicales et pharmaceutiques, par
Fayk Bey, directeur de la pharmacie centrale
civile et mililaire de l'empire ottoman, et of-
ferte par lui à la Faculté dernédecinedeParis.
L'une et l'autre de ces collections ont obtenu
la médaille d'or.

Autour de ces deux vitrines si dignes d'in
térêt, sont des objets moins brillants, il est
vrai, que tous ces tapis, ces bijoux, ces ma-
gnifiques costumes, qui ornent les salles pré-
cédentes. Là, pourtant, sont par excellence
les richesses de la Turquie : bois, minerais et
métaux, marbres roses de Panderma, exposés
parM. Groppler; matériaux de construction,
houilles, lignites, matières tannantes et tinc-
toriales; matières textiles : soies, laines,
chanvres, lins, cotons, cires, tabacs, miels,
eaux minérales, fourrures; produits en tous
genres du sol et du sous-sol; cérrales,enfin.

C'est ici seulement, croyons-nous, qu'on
pourrait parler de progrès et non pas à pro-
pos d'industries qui ne peuvent gagner qu'en
retournant en arrière, en renouant avec des
traditions qui risquent de s'effacer, car les
corporations ouvrières, où on les conserve
avec soin, sont en décadence, et il serait ur-
gent de les relever et de les consolider.

Le principal progrès à introduire en Tur-
quie, et pour ainsi dire., le seul, c'est l'amé-
lioration des routes là où il en existe et leur
création partout ailleurs. Toutes les autres
améliorations : culture des forêts; recherche
et exploitation régulière des mines; produc-
tion plus large de la soie et du coton; adop-
tion de méthodes et d'instruments meilleurs,
tout cela découlera forcément de ce premier
bienfait, dont la nécessité est absolue.

Pour ne pas terminer d'une façon trop
solennelle, passons devant les charrues de
bois, les machines abattre le grain, si naïve-
nient primitives, avec les silex dont elles sont
armées par dessous pour rompre l'épi, à me-
sure que le cheval qui les traîne promène
autour de l'aire son cavalier, debout comme
un triomphateur, sur le char antique; pas-
sons devant les pyramides de vins de Chypre,
de Samos, de, Smyrne, de Ténédos; traversons
la porte d'Afrique en nous bouchant les oreil-
les aussi hermétiquement que possible, non
à l'imitation du prudent Ulysse, pour éviter
d'être séduit par le chant mélodieux des si-
rènes, hélas! pour un motif tout autre, pas-
sons, là surtout, passons vite !

Faisons quelques pas sous le promenoir
couvert, à l'extérieur. Entre une boutique
chinoise et le eafe Roumain, nous trouverons
le café restaurant Turc, tenu par Pierre Asker,
de Constantinople. Entrons-y sans trop nous
soucier du coin d'Afrique et de ses vis-à-vis,
nous verrons les costumes ottomans non plus
sur des mannequins, comme dans la galerie,
 
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