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Ducuing, François [Editor]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0078
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78

1/EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTREE.

tien : cela scintille, cela reluit, cela provoque
le regard et donne à rêver aux tympans im-
pressionnables__ Mais est-ce bien assez pour

votre ambition, vaillants inventeurs, et,
dans le secret de vos consciences, ne vous
sentez-vous pas humiliés quelque peu de
vous rappeler comment un musicien, jadis,
n'eut besoin que d'une simple lyre pour bâtir
une ville aux solides murailles! — Recette
perdue, et c'est dommage !

Il faut retrouver cela, messieurs, et, si
beaux que soient vos succès d'aujourd'hui,
vous pouvez compter sur tiien d'autres en-
core.... non peut-être auprès des entrepre-
neurs de bâtiments, mais, à coup sûr, dans
le camp des bourgeoises, qui ne demande-
raient qu'à se passer de leurs bons offices.

Ne vous a-t-elle jamais fait réfléchir, cette
histoire d'Amphion?— Que diable pouvait-il
jouer aux moellons d'alors, qui les rendît à
ce point dociles? et si, pour obtenir des ré-
sultats pareils, il lui suffisait de cordes
peu nombreuses , tendues sur une écaille
de tortue, qu'eût-il donc fait avec le secours
des saxophones et des sarrusophones de
4 867, ou avec le magnifique renfort des
pianos dÉrard, hors de concours!... Déci-
dément, ce devait être en lui-même que ré-
sidait cette vertu singulière, plus que dans
les artifices du facteur qui lui avait fourni son
instrument. Il ne fut sans doute pas moins
utile à ses contemporains que ne veut l'être,
de nos jouis, le généreux guérisseur, zouave
Jacob, musicien, lui aussi, et jouant correc-
tement sa partie de « baryton », lorsqu'il
n'applique pas ses facultés à des soins d'une

tout autre nature__

Mystère ici, mystère là-bas ! —Il est moins
difficile, après tout, d'analyser l'exposition
de nos fabricants modernes.

Regardez : oui, vraiment, ce sont là ces
tubes aux voix puissantes qui s'exclament
soudain sur votre passage et dont l'accent
énergique et clair vous fait bondir le eœur
en plein boulevard, par un jour de beau
temps. Il faut le grand air à leurs réson-
nances énormes : renfermées, elles menacent
de fendre la muraille pour s'échapper au
dehors, et, s'il n'y avait bon accord entre
elles, "vous demeureriez assourdi' de leurs
ébats. Par bonheur l'harmonie est dans leurs
habitudes; l'harmonie est leur véritable élé-
ment : voyez comme leurs pavillons se pré-
sentent en bon ordre et, silencieusement,
forment déjà pour le regard une première
harmonie !

La gravure ci-contre donne l'idée d'une
fabrication- considérable, celle de la maison
Gautrot, sur laquelle nous sont communiqués
des renseignements dont il n'est possible
d'user que partiellement ici. Cette maison
passe pour la plus importante, commerciale-
ment, de toutes les manufactures d'instru-
ments de musique. Ses vastes ateliers de Pa-
ris et de Château-Thierry occupent près de
six cents ouvriers. A l'aide de machines à

vapeur, elle produit toute espèce d'instru-
ments, en bois, en cuivre, à cordes, depuis
les plus ordinaires jusqu'aux plus perfec-
tionnés. Ils sont là, sous vos yeux, et forment
corps.

Voici les grands tenants à l'aspect seigneu-
rial : ils semblent avoir conscience de leur
dignité : celui qui se dresse au centre ne se-
rait pas facile à déloger de ce poste d'hon-
neur : autour de lui l'on se presse, on serre
les rangs d'un air fier et déterminé. — A
droite et à gauche sont les Chambres sans
doute, et, dans une irréprochable tenue, les
délibérants assemblés. Ils attendent, ils écou-
tent : personne n'interrompt.... Il est vrai
qu'ils ont souvent la satisfaction de parler
tous à la fois__

Voyez, au milieu des cadres, les bruyants
ustensiles de la percussion se résignant eux-
mêmes à se taire. Les discrets instrumenta à
cordes qu'ils coudoient n'ont point à souffrir
de leur voisinage redoutable. — Ces pauvres
violons, n'out-ils pas encore, au-dessus de
leurs modestes réduits, les grosses-caisses et
les tambours de divers formats, rangés en piles
comme des projectiles d'artillerie? Qu'al-
laient-ils chercher au milieu de toutes ces
menaces des sonorités déchaînées?... Espérons
qu'il leur sera fait grâce, et que les géants de
cuivre n'abuseront pas non plus,, de leurs
poumons contre les clarinettes que nous
apercevons sur divers points, modestement
debout. — Du moins ont-elles l'habitude de
ces rudes caresses. —■ Hélas ! les chères
clarinettes, elles font bonne contenance;
mais elles ne peuvent se dissimuler que, si
on les aime, onles redoute aussi! Leur étude
exige beaucoup de travail; ceux qui les cul-
tivent dans l'intimité deviennent chaque
jour plus rares : elles sont l'âme de la
musique d'harmonie cependant! Chacun sait
que la famille des instruments à vent ne se
passerait qu'à son grand dommage de leur
timbre beau-chanteur, souple et brillant
comme celui des violons qu'en plein air elles
suppléent, masse pour masse. « Sans clari-
nettes il n'est point de salut pour les sociétés
civiles d'harmonie » comme dit fort bien
M. Th. de Lajarte, dans une excellente bro-
chure (Étude pratique) qu'il vient de publier
sur les Fanfares civiles. « Il faut donc, ajoute
notre judicieux confrère, en prendre son
parti, et s'habituer à cette fâcheuse pensée :
Dans une période de temps plus ou moins
courte, lorsque les derniers martyrs de la
clarinette auront terminé leur vie d'abnéga-
tion et de souffrances, les dernières musiques
d'harmonie auront vécu à leur tour. » — Es-
pérons que M. de Lajarte pourra s'être
trompé dans les conséquences extrêmes qu'il
entrevoit (il n'est déjà que trop près d'avoir
raison!...) et revenons à nos vitrines.

Les inventions les plus récentes, exposées
dans celle que nous avons sous les yeux, sont
les sarrusophones et les instruments équito-
niques.

Les uns et les autres mériteraient une des-
cription spéciale, laquelle nous conduirait au-
delà de notre cadre.

Un fait cependant à l'honneur du sarruso-
phone. Dans une expérience comparative, en
présence des chefs des musiques autrichienne
et prussienne, si justement applaudies à
Paris le mois dernier, les contre-bassons
allemands ont été rapprochés du sarruso-
phone-contre-basse, joué parM. ËmileCoyon.
Il paraît que les qualités du sarrusophone ont
fait impression sur le directeur général des
musiques de la Garde du roi de Prusse, M. Wie-
precht, et que ce chef expérimenté se propose
d'enrichir encore ses orchestres du timbre
de ces instruments dont il aurait de-
mandé plusieurs à M. Gautrot, séance te-
nante.

Un partisan éclairé du sarrusophone et des
instruments.équitoniques nous écrit ce qui
suit, remarques assez piquantes pour être
reproduites ;

« Nos orchestres militaires français n'au-
raient qu'à gagner à ce qu'on laissât à chaque
chef de musique liberté pleine d'organiser sa
bande comme il l'entendrait, au lieu de la sou-
mettre à une réglementation uniforme qui
donne à ces orchestres une couleur assez mo-
notone par l'uniformité des timbres qui les
composent. Voici les musiques prussienne et
autrichienne qui, trouvant un progrès à réali-
ser par l'emploi du sarrusophone-contre-basse,
n'hésitent pas à l'adopter, tandis qu'il n'est
pas permis aux musiques françaises de l'in-
troduire dans leur composition instrumentale,
malgré les services qu'il pourrait leur rendre;
et pourquoi?... Tout simplement parce qu'il
n'est pas réglementaire !.

« Autre chose : Tout instrument; quoique
réglementaire., avant de pouvoir être acquis
par un régiment français, est soumis à un
poinçonnage partioulier. La plus élémentaire
logique vous fera supposer que ce poinçon-
nage est un contrôle de la valeur de l'instru-
ment, comme justesse.,, comme sonorité,
comme bonne fabrication. Il n'en est point
ainsi, et la commission du poinçonnage n'est
nullement tenue de s'occuper de ces misères.
Pourvu que, semblable au conscrit, l'instru-
ment en passant sous la toise ait la taille et
la grosseur voulues, on prononce, aussi bien
pour l'un que pour l'autre, la phrase sacra-
mentelle : — « Bon pour le service. » — La
Commission d'examen, assure-t-on, reconnaît
elle-même tout ce que ce système a de peu
rationnel, car elle doit adresser au ministre
de la guerre un rapport tendant à changer
l'état de choses existant. » Ce sera spirituel-
lement agir, et l'on n'aura qu'à l'en féliciter.

Le lecteur n'attend pas que nous entrions
dans beaucoup d'explications techniques : il
ne le permettrait même pas, en fussions-nous
capable; mais peut-être ne sera-t-il point
fâché de trouver ici la composition complète
d'une grande musique militaire française,
dont le détail lui rappellera quelles sont ces

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