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Ducuing, François [Editor]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0243
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L'ËXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTREE.

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nopole des colonies, l'inva-
_ blit plus solidement que
le l'Angleterre,
taine d'années seulement,
é de la nécessité de rétablir
icturière et de donner au
ns de suffire à sa propre
"ait dans ce sens des efforts
'oduit des résultats incon-
)sitions industrielles furent
mière eut lieu à Lisbonne
onde à Porto en 1857; en
ortugal participait aux ex-
iles de Londres et de Paris
865 celle de Porto, qui fut
î tous les pays se firent re-
nnée, le Portugal a envoyé
id nombre d'exposants ré-
3que toutes les classes. Le
ipenses qu'ils ont obtenues

chose à dire sur les grou-
le matériel des arts libé-
, particulièrement lesépreu-
», ainsi que les spécimens
en stuc et en bois exposes
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près la qualité des produits et le nombre des
exposants de la classe 31, que la manufacture
de la soie ait toujours été spécialement favo-
risée par le gouvernement portugais. Dans
le milieu du siècle dernier, le marquis de
Pombal fit établir à Chacim, près de Bra-
gance, aux frais de l'État, une filature modèle
qu'il plaça sous la direction de maîtres habi-
les appelés d'Italie. Bien que l'établissement
de Chacim ne tardât pas à être abandonné
après la chute de Pombal, comme tant d'au-
tres créations de ce ministre, l'industrie de
la soie est restée la mieux protégée et la plus
répandue du royaume. Aujourd'hui les ma-
nufactures de Porto et de Lisbonne occupent
cinq cents métiers, qui mettent en œuvre
non-seulement toute la soie produite dans le
pays, mais encore celle de provenance étran-
gère.

Les tissus de laine cardée ne sont pas
moins dignes d'attention. Si les draps qu'on
voit à l'Exposition ne brillent point par .la
finesse et le velouté, en revanche, ils ne lais-
sent rien à désirer sous le rapport de la qua-
lité et de la solidité. Les lainages, les tricots
et les articles de bonneterie, qu'on fabrique
à Lisbonne et à Porto, ne doivent pas être
non plus oubliés.

Si la vigoureuse impulsion donnée pendant
ces dernières années à la filature et au tissage
mécaniques du coton, n'a pas encore produit
tous les résultats désirables, on ne peut nier,
d'après l'examen des produits exposés par
le Portugal, que l'industrie cotonnière, dans
ce royaume, ne soit appelée à un brillant
avenir. Les cotonnades de Lisbonne et de
Porto sont uniquerrïent employées par le peu-
ple, à cause de leur solidité et de leur bon
marché.

Voici la bijouterie, une des plus anciennes
industries du royaume. Les femmes portu-
gaises ne sont pas moins filles d'Eve que
celles des autres pays; elles ne travaillent
que pour pouvoir convertir leurs épargnes
en joyaux, et les jours de fêles, il n'est pas
rare de voir les paysannes comme les bour-
geoises porter sur elles jusqu'à dix et douze
livres d'or en bijoux. Une des'plus charman-
tes industries de ce genre est celle du fili-
grane dont Porto est le centre et qui paraît
être d'origine mauresque.

M. Leite, joaillier à Lisbonne, expose la
collection complète des décorations portu-
gaises. Peu de pays possèdent un aussi grand
nombre d'ordres de chevalerie existants que
le Portugal.

Une vitrine basse renferme une collection
de petites statuettes très-remarquables d'exé-
cution, et représentant les types et les cos-
tumes des différentes provinces du Portugal.
Les hommes sont, en général, de petite taille,
bien faits, forts, agiles; leur teint a ces tons
basanés si beaux chez les Arabes. Les fem-
mes, sans avoir le cachet piquant et volup-
tueux de l'Andalouse, sont gracieuses et bien
faites; leurs beaux cheveux noirs lustrés sont

relevés sur le sommet de la tête et l'éclat de
leurs yeux n'est tempéré que par la dignité
de leur maintien, grave mais sans roideur.
Leur personne tout entière présente une
heureuse combinaison des types chrétien,
juif et arabe. Tout simple que soit leur cos-
tume, elles lé portent avec grâce et aisance:
une jupe en indienne ou en drap, générale-
ment sombre, de couleur dans quelques pro-
vinces, un petit corsage agrafé par devant,
de manière à laisser voir la chemise, le cou
découvert et orné de colliers en grosses perles
d'or soufflé, comme les paysannes de la cam-
pagne de Rome en portent; un chapeau à
larges bords et des sabots recouverts de cuir;
tel est le vêtement des paysannes dans tout
le royaume. Celui des hommes ne présente
aucune particularité remarquable.

Il serait bien temps de revenir sur un pré-
jugé qui n'était pas sans fondement il y a
trente ans, mais qui n'a plus aujourd'hui au-
tant raison d'être. On a dit et on répète encore
que les fournisseurs de Londres et de Paris
possèdent seuls l'art d'habilier avec comfort
et é'égance. Il est incontestable qu'aujour-
d'hui les bonnes traditions en matière de
coupe ne sont plus restreintes au boulevard
des Italiens et à Regent-Street ; si l'on veut
s'en convaincre, il suffira de jeter les yeux
sur la vitrine de M. Christian Keil, tailleur
de S. M. le roi don Pedro, de regarderies
bottes, les chaussures d'hommes et de
femmes exposées par Mme veuve Stellpflug,
ainsi que les coiffures militaires sortant des
ateliers de la maison Bello, de Lisbonne.

Dans un second article, nous parlerons de
la véritable richesse du Portugal : les pro-
duits de son sol.

Raoul Fehhèhe.

II

MUSEE RETROSPECTIF.
Un miroir de Charles II.

Nous avons remarqué déjà combien l'An-
gleterre contemporaine, au point de vue des
arts —de la peinture particulièrement et de
la sculpture—se tient au-dessous de ce qu'elle
est réellement et s'affirme avec gloire au point
de vue politique, littéraire et industriel.

Toutefois, dans les galeries de l'Histoire du
travail, dans le Musée rétrospectif des curio-
sités etdes merveilles, elle reprend dignement
sa place et remonte à son rang. On y constate
que si les intérêts matériels, se développant
de plus en plus, ont pu arrêter un moment
ou ralentir le progrès des arts proprement
dits, ces arts ont eu jadis leur époque heu-
reuse et brillante en Angleterre et qu'ils ont
fleuri là aussi bien qu'ailleurs.

Les aïeux en ce sens plaident pour la pos-
térité.

Il y a là, en effet, une variété d'échantillons
et de produits qui marient la richesse à l'élé-
gance, les délicatesses de l'inspiration et du
goût aux délicatesses du savoir-faire et de la
mise en œuvre, et qui rendent témoignage à
d'ingénieux et de patients ouvriers, — orfè-
vres, argentiers, émailleurs du quinzième,
du seizième et du dix-septième siècle.

Ces belles reliques des âges révolus ne sau-
raient être consultées ni étudiées avec trop
de soin. Cuvier n'avait besoin, dit-on, pour
retrouver et reconstruire dans toutes ses di-
mensions et dans ses formes une de ces créa-
tures antédiluviennes, qui ont disparu de la
surface de la terre, que du plus petit ossement
déterré çà et là : l'os frontal ou l'arcade sour-
cilière, une phalange de doigt, moins encore,
une dent. L'animal était ressuscité en quel-
que sorte par le savant, et il revivait pour
l'étonnement et l'instruction des siècles nou-
veaux.

Dans l'ordre intellectuel et moral, tout se
tient de même ou s'appelle et s'enchaîne, et
l'observateur studieux, le philosophe qui sait
l'histoire, peuvent, devant tel ou tel débris
conservé ou découvert, ressaisir les traces et
signaler les marques des idées disparues, des
opinions, des systèmes, des vertus et des
vices. Rien n'est indifférent aux yeux du sage,
a-t-on dit, et l'on a eu raison. Un meuble, une
chaise, un fauteuil, une table, abondent en
révélations, et ils trahissent non-seulement la
main qui'les a faits, mais encore la vie et les
habitudes de leur possesseur. Les mollesses,
par exemple., et les légèretés mondaines du
dix-huitième siècle, de Louis XV, se reflètent
crûment sur tout ce qui nous vient de cette
date. Puis voilà qu'en quelques années les
caractères se modifient, la mode change, le
caprice tourne, et, près du style Louis XV,
nous avons alors le style Louis XVI, qui est
tout autre.

On peut donc relire, en quelque façon, toute
l'histoire de l'humanité, pour peu qu'on aille
regard attentif et l'esprit en éveil devant cette
partie de l'Exposition- universelle qu'on dési-
gne sous le beau nom de VHistoire du travail.

Cela posé, regardez avec moi ce splendide
miroir qui appartenait en l'an de grâce 1670
à Sa Majesté Charles II, roi d'Angleterre,
d'Ecosse et d'Irlande. Regardez et admirez-en
le cadre d'un luxe extrême, travaillé tout entier
au marteau et où, sur l'argent repoussé, vous
relèverez une multitude d'ornements signifi-
catifs et caractéristiques de l'époque déréglée
et frivole qui les a produits. On n'a pas be-
soin de voir gravé au-dessus de ces guirlandes
le chiffre de Charles II, pour deviner que ce
miroir a dû être commandé par lui, exécuté
d'après ses inspirations, et que lui-même et
la, société galante qui l'entourait en ont com-
pris et apprécié tous les détails. Et bientôt
vous verrez surgir dans votre mémoire, tous
ensemble ou l'un après l'autre, les personna-
ges insoucieux et dissipés de ce règne ou plu-
tôt de cette cour qui, dispersant à plaisir et
 
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