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https://doi.org/10.11588/diglit.1358#0006
Encyclopédie du Siècle
L'EXPOSITION DE PARIS
DE 1900
Le Programme de l'Exposition
de 1900
Afin de demeurer, autant que possible, fi-
dèles, aux traditions françaises, nous avons
pris, comme point de départ de la classi-
fication nouvelle, la classification de i889,
et nous l'avons remaniée en tenant
compte des critiques légitimes dont
elle avait été l'objet ainsi que
des enseignements fournis par
les expositions étrangères.
Un grandnombre de savants,
d'ingénieurs, d'artistes, d'in-
dustriels et de commerçants
ont bien voulu donner leur
concours à celte œuvre de
revision. Les présidents
ou rapporteurs des jurys
de groupe et des jurys :';
de classe de 1889 y ont
spécialement participé. Il
n'est pas un détail qui
n'ait été discuté avec celui
que ses antécédents et
ses connaissances théo-
riques ou pratiques met-
taient le mieux en situa-
tion de nous éclairer.
M. Roujon, directeur |
des beaux-arts, M. Tisse-
rand, conseiller d'État,
directeur de l'agriculture,
et M. Dislère, conseiller
d'État, délégué des co- |
lonies et des pays de
protectorat, nous ont ap-
porté leur active collabo-
ration pour les parties
qui se rattachaient à leurs '',
services respectifs.
En tête, se placent l'é-
ducation et l'enseigne-
ment : c'est par là que
l'homme entre dans la M
vie : c'est aussi la source g|i
de tous les progrès.
Aussitôt après viennent
les œuvres d'art, œuvres
de génie auxquelles doit
être conservé leur rang
d'honneur.
Des motifs du même
ordre doivent faire attri-
buer la troisième place
aux instruments et pro-
cédés généraux des let-
tres, des sciences et des
arts. Ensuite arrivent les grands facteurs de
la production contemporaine, les agents les
plus puissants de l'essor industriel, à la fin
du xixe siècle : matériel et procédés généraux
de la mécanique; électricité; génie civil et
moyens de transport.
Exp. I.
Puis on passe au travail et aux produits su-
perficiels ou souterrains de la terre : agricul-
ture; horticulture; forêts, chasse, pêche,
cueillettes ; aliments ; mines et métallurgie.
Plus loin, se présentent : la décoration
IlÈÉ
M. Alfred Picard, Commissaire général de l'Exposition de igoo
et le mobilier des édifices publics et des
habitations ; les fils, tissus et vêtements ;
l'industrie chimique ; les industries diverses.
L'économie sociale, à laquelle ont été ré-
servés des développements dignes de son rôle
actuel, devait venir naturellement à la suite des
diverses branches de la production artistique,
agricole ou industrielle; elle en est le ré-
sultat en même temps que la philosophie.
D'accord aveedeux hommes éminents, M. Lé ,n
Say et M. le docteur Brouardel, nous y
avons joint l'hygiène, qui sauvegarde (a
santé humaine, et l'assistance publique,qui
vient au secours des déshérités d) la
fortune.
Un groupe nouveau a été ré-
servé à l'œuvre morale et maté-
rielle de la colonisation. Sa
création est amplement jus-
tifiée par le besoin d'expan-
sion coloniale qu'éprouvent
tous les peuples civilisés.
Enfin la série se clôt
par le groupe des armées
de terre et de mer, dont
la glorieuse mission con-
siste à garantir la sécurité
et a défendre les biens
acquis par les travaux de
la paix.
Partout, le matériel et
les procédés se trouvent
en contact avec les pro-
; duits. Des mesures seront
| prises d'ailleurs pour que
| les machines et appareils
| fonctionnent autant que
possible sous les yeux du
public, de manière à
initier les visiteurs aux
différentes fabrications.
Le public assistera aux
transformations succes-
sives de la matière pre-
mière jusqu'à l'achève-
ment de l'objet fabriqué."
11 y aura là une leçon de
choses éminemment ins-
tructive et attrayante.
A l'exposition contem-
poraine sera jointe une
exposition rétrospective
centennale. Cette exposi-
tion, au lieu d'être con-
centrée comme en 1889,
et de n'attirer ainsi que
les érudils ou les cher-
cheurs sera répartie
entre les groupes et les
classes ; la visite s'en im-
posera dès lors à la masse
du public.
Chaque groupe et, au-
tant que possible, chaque
classe aura pour vestibule
une sorte de petit musée où quelques repères,
convenablement choisis, marqueront les prin-
cipaux progrès réalisés depuis 1800.
Il est permis de compter particulièrement
sur le succès de l'Exposition centennale des
beaux-arts et des arts décoratifs. Nous nous
l
L'EXPOSITION DE PARIS
DE 1900
Le Programme de l'Exposition
de 1900
Afin de demeurer, autant que possible, fi-
dèles, aux traditions françaises, nous avons
pris, comme point de départ de la classi-
fication nouvelle, la classification de i889,
et nous l'avons remaniée en tenant
compte des critiques légitimes dont
elle avait été l'objet ainsi que
des enseignements fournis par
les expositions étrangères.
Un grandnombre de savants,
d'ingénieurs, d'artistes, d'in-
dustriels et de commerçants
ont bien voulu donner leur
concours à celte œuvre de
revision. Les présidents
ou rapporteurs des jurys
de groupe et des jurys :';
de classe de 1889 y ont
spécialement participé. Il
n'est pas un détail qui
n'ait été discuté avec celui
que ses antécédents et
ses connaissances théo-
riques ou pratiques met-
taient le mieux en situa-
tion de nous éclairer.
M. Roujon, directeur |
des beaux-arts, M. Tisse-
rand, conseiller d'État,
directeur de l'agriculture,
et M. Dislère, conseiller
d'État, délégué des co- |
lonies et des pays de
protectorat, nous ont ap-
porté leur active collabo-
ration pour les parties
qui se rattachaient à leurs '',
services respectifs.
En tête, se placent l'é-
ducation et l'enseigne-
ment : c'est par là que
l'homme entre dans la M
vie : c'est aussi la source g|i
de tous les progrès.
Aussitôt après viennent
les œuvres d'art, œuvres
de génie auxquelles doit
être conservé leur rang
d'honneur.
Des motifs du même
ordre doivent faire attri-
buer la troisième place
aux instruments et pro-
cédés généraux des let-
tres, des sciences et des
arts. Ensuite arrivent les grands facteurs de
la production contemporaine, les agents les
plus puissants de l'essor industriel, à la fin
du xixe siècle : matériel et procédés généraux
de la mécanique; électricité; génie civil et
moyens de transport.
Exp. I.
Puis on passe au travail et aux produits su-
perficiels ou souterrains de la terre : agricul-
ture; horticulture; forêts, chasse, pêche,
cueillettes ; aliments ; mines et métallurgie.
Plus loin, se présentent : la décoration
IlÈÉ
M. Alfred Picard, Commissaire général de l'Exposition de igoo
et le mobilier des édifices publics et des
habitations ; les fils, tissus et vêtements ;
l'industrie chimique ; les industries diverses.
L'économie sociale, à laquelle ont été ré-
servés des développements dignes de son rôle
actuel, devait venir naturellement à la suite des
diverses branches de la production artistique,
agricole ou industrielle; elle en est le ré-
sultat en même temps que la philosophie.
D'accord aveedeux hommes éminents, M. Lé ,n
Say et M. le docteur Brouardel, nous y
avons joint l'hygiène, qui sauvegarde (a
santé humaine, et l'assistance publique,qui
vient au secours des déshérités d) la
fortune.
Un groupe nouveau a été ré-
servé à l'œuvre morale et maté-
rielle de la colonisation. Sa
création est amplement jus-
tifiée par le besoin d'expan-
sion coloniale qu'éprouvent
tous les peuples civilisés.
Enfin la série se clôt
par le groupe des armées
de terre et de mer, dont
la glorieuse mission con-
siste à garantir la sécurité
et a défendre les biens
acquis par les travaux de
la paix.
Partout, le matériel et
les procédés se trouvent
en contact avec les pro-
; duits. Des mesures seront
| prises d'ailleurs pour que
| les machines et appareils
| fonctionnent autant que
possible sous les yeux du
public, de manière à
initier les visiteurs aux
différentes fabrications.
Le public assistera aux
transformations succes-
sives de la matière pre-
mière jusqu'à l'achève-
ment de l'objet fabriqué."
11 y aura là une leçon de
choses éminemment ins-
tructive et attrayante.
A l'exposition contem-
poraine sera jointe une
exposition rétrospective
centennale. Cette exposi-
tion, au lieu d'être con-
centrée comme en 1889,
et de n'attirer ainsi que
les érudils ou les cher-
cheurs sera répartie
entre les groupes et les
classes ; la visite s'en im-
posera dès lors à la masse
du public.
Chaque groupe et, au-
tant que possible, chaque
classe aura pour vestibule
une sorte de petit musée où quelques repères,
convenablement choisis, marqueront les prin-
cipaux progrès réalisés depuis 1800.
Il est permis de compter particulièrement
sur le succès de l'Exposition centennale des
beaux-arts et des arts décoratifs. Nous nous
l