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Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 2) (II[1793/94]) — Paris, 1794

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https://doi.org/10.11588/diglit.11576#0030

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so Livre IV, Chapitre VI,

dans la même maison de campagne. Elle est saxïs doute dans la
collection des antiques du cardinal de Polignac, qui en fit l'ac-
quisition lorsqu'elle fut découverte (1).
Préparation §. 22. Cependant les caractères de l'ancien style étoient une
Mime/' SU préparation au style sublime, auquel ils conduisoient par la jus-
tesse du dessin et'la force de l'expression; car ce premier style,-
malgré sa dureté, étoit exact dans les contours, et remarquable
par cette sûreté de science qui faisoit accuser toutes les parties.
,En suivant le même chemin, l'art, dans les tems modernes, seroît
parvenu sans doute à sa perfection , si les sculpteurs n'eussent pas
quitté trop tôt M route que leur avoit tracée Michel-Ange , par
des contours ressentis et par une indication énergique de toutes
les parties. Comme dans l'étude de la musique et des langues,
il est essentiel d'articuler fortement et les tons et les mots, pour
parvenir à la puipeté de l'harmonie et à la netteté de la pronon-
ciation ; de même, dans la pratique du dessin, ce n'est pas par
des traits déliés et légèrement indiqués , mais par des contours

(i) Elle est actuellement dans le cabi-
net du roi de Prusse. Ce que nous avons
dit, page 4, à l'égard des médailles , dont
le cçté droit semble indiquer un autre
style que ri indique le revers, peut être"
appliqué aux bas-reliefs et aux autres
ouvrages, sur lesquels'sont représentés
des dieux ondes héros, où l'on trouve
un style plus moderne, confondu avec
un plus ancien. Le premier de ces styles
étoit de l'invention de l'artiste , et c'est
d après celui-là qu'on doit par conséquent
juger non-seulement de son habilité ,
mais encore du tems où il a fait son ou-
vrage. L'autre style, qui lui donne l'air
de l'antiquité , tient a l'imitation ; et
comme l'artiste n'a pas été libre dans la
manière de le faire, on ne peut par cette
partie ni juger de son habilité, ni déter-
miner le tems dans lequel il a travaillé.

Si la figure du dieu ou du héros qu'il
avoit à représenter, étoit faite d'après un
modèle du style ancien et dur, il devoit
s'ensuivre que la copie avoit le même ca-
ractère que l'original. La même chose
auroit lieu aujourd'hui, si quelque ha-
bile peintre se voyoit obligé de copier
une figure grossière des bas tems de l'art.
De telles copies et de telles imitations
n'ont pas étérareschezles anciens, comme
la parfaite ressemblance qu'on remarque
dans des ouvrages de ce genre, qui sont
parvenus j'usqu'à nous malgré l'inj'ure~des
tems , en sont une preuve sans réplique.
E. M. Parmi plusieurs autres, on peut
citer le bas-relief de la villa Albani dont
Winkelmann a parlé ci-dessus §. 17, p. •
i5. Il y en a trois de ce genre dans la
même villa. C. F. )
 
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