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Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 3) — Paris, 1803

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https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0129
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chez les A k c I E S j, Î2I

peuples qui ont atteint le plus haut degré de perfection, 5nt paru^
dans le commencement de l'art, si peu naturels dans leur style. Si
les ouvrages de l'enfance de l'art avoient été des imitations de la
nature, et ceux qui les ont suivis , des modifications de celle-ci,
ce seroit dans les premières productions qu'il faudroit chercher
les meilleures et les plus parfaites , et non dans les ouvrages que
l'art a fournis depuis. On auroit donc vu des statues meilleures que
celles des Villa Mattey et Albani., dont nous avons parlé ; les
Egyptiens, en les supposant inventeurs de l'art, auroient produit
d'abord des ouvrages pleins de mouvement et de vie, ainsi que la
nature les offre , pour ensuite, en dépit des originaux aussi sublimes,
dégénérer jusqu'au ridicule, et à l'inconvenance des lignes droites
et d'une imagination déréglée. Quand ces premiers chefs-d'œuvre
auroient été perdus pour nous , ils ne l'auroient pas été au temps où
l'art a dégénéré, et le contraste entre la nature et ces productions
monstrueuses , auroit sauté aux yeux de ce peuple ; ou bien, il
ne possédoit pas , avec tous ses artistes , assez de bon sens pour juger
qu'il rétrogradoit, et pour anéantir des monumens de la barbarie,
de la sottise et du ridicule. Mais aucun peuple de la terre n'a
laissé, autant que celui-ci, non des copies de la nature, mais des
représentations singulières de choses naturelles, dans des formes et
des dessins qui ne l'étoient pas. Nous laissons nos lecteurs réfléchii'
sur le passage suivant du célèbre Winkelmann.

« L'art se sera formé chez les Etrusques, de la même manière
w que chez les autres peuples, c'est à-dire, en imitant la nature,
» qui en est la première source. Il s'éloigna promptement de cette
» conductrice pour suivre ses propres traces. » Que signifie un art
formé sur la nature, qui suit ses propres traces ? si ce n'est qu'il
reste semblable à lui - même. Car qu'y a-t-il hors de la nature
considérée comme objet de l'art ? Mais comme procédé de l'art,
tout ce qui a été avancé est très-juste. «Jusqu'à ce, continue-t-il, qu»
« se trouvant perdu, il s'est vu obligé de retourner vers sa con^?
J> di7ctrice , et A des principes dont on s'étoit écarté ».

Tome If, Seconde partie. Q
 
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