Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
120 DE LA PEINTURE

ëtoient ajustés avec un peigne, ainsi qu'on le voit dans une statue
de la Villa Mattei, et dans un bas-relief de la Villa Albani. On
remarque la même contrainte dans 3e premier style des Grecs,
des Phéniciens et des Egyptiens ; et on le retrouve aussi dans les
figures des Indiens.

§ 3. Ceci nous conduit à présumer que les premiers travaux de
l'art n'étoient pas de fidèles imitations de la nature, mais bien des
fantaisies * du génie grossier et sauvage, qui représentoit les détails
de la nature sous des formes également contraires au bon sens et
à l'ordre physique, et qu'on n'a pas , ainsi que Winkelmann
l'assure, commencé par des copies entières d'après nature, qu'on a
abandonnées ensuite et recherchées de nouveau. L'homme qui n'a pas
l'esprit formé , a aussi peu de sentimens pour la belle nature qu'un
-enfant dans son premier âge; dès sa plus tendre jeunesse, il s'accou-
tume machinalement à l'image qui se trouve continuellement devant
ses yeux, sur-tout dans les contrées où l'hiver n'amène pas des
changemens qui, parleur apparition subite, rendent l'esprit de l'homme
éveillé et observateur : il reste accroupi sur ses pieds dans une
immobilité complette, la plus grande jouissance de tous les peuples
non civilisés. Tels que ces américains dont parle Roberison , insen-
sibles et sans aucune connoissance de la beauté ni des produits
précieux de la culture , leurs jours s'écoulent avec uniformité ; et
rien ne peut les déterminer à envisager la nature d'un œil diffé-
rent. Pourtant, le Mexicain voyoit que la nature offroit autre chose
que de la difformité dans son ensemble et dans ses détails : en
regardant ses mains, il pouvoit se faire une idée de la rondeur,
et par conséquent des inflexions des lignes ; il devoit lui être aussi
facile de tirer une ligne droite qu'une courbe : cependant il aban-
donna cette nature pour suivre ses fantaisies enfantines, et produisit
des monstres. L'imitation de la nature appartient, suivant notre
opinion, à l'art perfectionné ; si elle se rencontre dans les silhouettes,
c'est par une nécessité absolue ; mais on la voit rarement dans
ïes ouvrages faits avec plus de liberté. Ceci explique pourquoi les
 
Annotationen