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https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0103
CHEZ LES ANCIENS. 90
CHAPITRE QUATRIEME.
De l'Art chez les Egyptiens.
§ 1. L'EGYPTE, on ne peut le nier, a possédé , de temps
immémorial, une grande quantité de matériaux propres à l'art, sans
avoir néanmoins produit rien de beau. Les moyens qu'elle a eus ,
elle les a consacrés à l'apparent, au durable et au colossal, plutôt
qu'à la beauté Les Egyptiens n'ont jamais connu ni la nature,
ni les belles proportions , ni l'harmonie des couleurs , ni rien
enfin de ce qui constitue les grâces qu'on trouve dans les pro-
ductions des Grecs. Dans les figures des animaux même, qu'on
doit regarder, suivant Vvinkelmann, comme leurs meilleurs ouvrages,
ils dénaturoient ce qu'il pouvoit y avoir de bon par des formes et
des attitudes mystérieuses ; ce qu'il faut attribuer à leur religion ,
qui leur défendoit de rien changer à la représentation prescrite de
leurs Dieux ( 1 ).
L'Egypte étoit gouvernée par des prêtres, qui fiers de. leur mi-
nistère auprès de l'éternel et invisible Ammon , du bœuf Apis ou
du bouc de Mendès , sacrifioient le sens commun à ces tristes
produits de l'égarement humain , méprisoient tous les autres états •
( 1 ) On peut lire une notice intéressante
sur divers monumens religieux de l'Egypte ,
conservés tant au musée des moniimens
français, qu'au musée central de Paris,
dans la description historique et chrono-
logique que vient d'en donner uélcxandre
Lejioir 2 à la page 42. Pour la gloire des
aïts , la conservation des chefs-d'oeuvre de
l'antiquité et l'intérêt des vrais amateurs ,
il auroit été à souhaiter que- les siècles
passés eussent produit quelques hommes
doués des connoissances , de la fermeté et
du zèle , qui caractérisent le fondateur et
administrateur du premier de ces musées.
CHAPITRE QUATRIEME.
De l'Art chez les Egyptiens.
§ 1. L'EGYPTE, on ne peut le nier, a possédé , de temps
immémorial, une grande quantité de matériaux propres à l'art, sans
avoir néanmoins produit rien de beau. Les moyens qu'elle a eus ,
elle les a consacrés à l'apparent, au durable et au colossal, plutôt
qu'à la beauté Les Egyptiens n'ont jamais connu ni la nature,
ni les belles proportions , ni l'harmonie des couleurs , ni rien
enfin de ce qui constitue les grâces qu'on trouve dans les pro-
ductions des Grecs. Dans les figures des animaux même, qu'on
doit regarder, suivant Vvinkelmann, comme leurs meilleurs ouvrages,
ils dénaturoient ce qu'il pouvoit y avoir de bon par des formes et
des attitudes mystérieuses ; ce qu'il faut attribuer à leur religion ,
qui leur défendoit de rien changer à la représentation prescrite de
leurs Dieux ( 1 ).
L'Egypte étoit gouvernée par des prêtres, qui fiers de. leur mi-
nistère auprès de l'éternel et invisible Ammon , du bœuf Apis ou
du bouc de Mendès , sacrifioient le sens commun à ces tristes
produits de l'égarement humain , méprisoient tous les autres états •
( 1 ) On peut lire une notice intéressante
sur divers monumens religieux de l'Egypte ,
conservés tant au musée des moniimens
français, qu'au musée central de Paris,
dans la description historique et chrono-
logique que vient d'en donner uélcxandre
Lejioir 2 à la page 42. Pour la gloire des
aïts , la conservation des chefs-d'oeuvre de
l'antiquité et l'intérêt des vrais amateurs ,
il auroit été à souhaiter que- les siècles
passés eussent produit quelques hommes
doués des connoissances , de la fermeté et
du zèle , qui caractérisent le fondateur et
administrateur du premier de ces musées.