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https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0183
CHEZ LES ANCIENS.
CHAPITRE NEUVIÈME.
Comparaison abrégée de l'art chez les Anciens et chez les
Modernes.
§ i. L a peinture et la sculpture tiennent le premier rang parmi les
beaux arts : elles ont des droits incontestables aux avantages prééminens
que lui accordent tous les états, depuis le monarque jusqu'au simple
particulier, pénétrés de leurs beautés. Il est naturel qu'une représen-
tation précise des beaute's idéales de la nature, rassemblées et offertes
dans un seul sujet, puisse produire les impressions les plus agréables
sur l'amateur, et généralement sur celui qui saura juger les vrais
rapports, précision, correction et expression de la beauté vivante.
La durée que l'artiste a le bonheur de donner à ses ouvrages ,
cette circonstance heureuse qui fait que dans tous les temps ils peuvent
développer aux yeux tous leurs charmes, sont des avantages auxquels
ni la poésie ni la musique ne sauroient prétendre , quelque rang
qu'elles occupent parmi les autres arts. La poésie et la musique,
Ramier, Burger, etc. Graun , Hœnclel, Pergolèse, ont beau char-
mer cette tendance intérieure du sentiment : chaque pensée nouvelle
affoiblit le passage précédent. Le lecteur et l'auditeur se trouvent
transportés si rapidement et si souvent d'une idée à une autre ,
et de ton en ton, qu'ils finissent par succomber sous le poids de
ces beautés alternatives, sans avoir éprouvé chacune d'elles en par-
ticulier. L'impression des dernières ne pénètre pas d'ailleurs l'amo
avec la même profondeur, ne représente pas à la mémoire une image
aussi brillante , aussi ineffaçable, que les objets qui frappent le
CHAPITRE NEUVIÈME.
Comparaison abrégée de l'art chez les Anciens et chez les
Modernes.
§ i. L a peinture et la sculpture tiennent le premier rang parmi les
beaux arts : elles ont des droits incontestables aux avantages prééminens
que lui accordent tous les états, depuis le monarque jusqu'au simple
particulier, pénétrés de leurs beautés. Il est naturel qu'une représen-
tation précise des beaute's idéales de la nature, rassemblées et offertes
dans un seul sujet, puisse produire les impressions les plus agréables
sur l'amateur, et généralement sur celui qui saura juger les vrais
rapports, précision, correction et expression de la beauté vivante.
La durée que l'artiste a le bonheur de donner à ses ouvrages ,
cette circonstance heureuse qui fait que dans tous les temps ils peuvent
développer aux yeux tous leurs charmes, sont des avantages auxquels
ni la poésie ni la musique ne sauroient prétendre , quelque rang
qu'elles occupent parmi les autres arts. La poésie et la musique,
Ramier, Burger, etc. Graun , Hœnclel, Pergolèse, ont beau char-
mer cette tendance intérieure du sentiment : chaque pensée nouvelle
affoiblit le passage précédent. Le lecteur et l'auditeur se trouvent
transportés si rapidement et si souvent d'une idée à une autre ,
et de ton en ton, qu'ils finissent par succomber sous le poids de
ces beautés alternatives, sans avoir éprouvé chacune d'elles en par-
ticulier. L'impression des dernières ne pénètre pas d'ailleurs l'amo
avec la même profondeur, ne représente pas à la mémoire une image
aussi brillante , aussi ineffaçable, que les objets qui frappent le