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Wood, Robert [Hrsg.]; Dawkins, James [Hrsg.]
Les Ruines De Palmyre, Autrement Dite Tedmor, Au Désert — Londres, 1753 [Cicognara, 2707-7; 2722]

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https://doi.org/10.11588/diglit.4693#0009
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L'ETAT ANCIEN

Toutes les authorités que j'ai pu ramaffer des anciens touchant Pal-
myre fe réduifent à bien peu de chôfes: mais comme ce font des ouvertures,
que ceux qui ont plus de loifir peuvent rectifier, & fur les quelles ils peuvent
s'étendre, s'ils croyent que le fujet en vaille la peine, je m'en vais non feu-
lement expôfer les matériaux que j'ai trouvés, mais même donner l'ordre
hiftorique dans le quel je les ai cherchés, en reparlant fuccinctement les ré-
volutions les plus remarquables de la Syrie, depuis les tems les plus reculés que
nous en avons connoiffance ; cela poura du moins fervir à des recherches plus
exactes 6c plus étendues.

A ce que Phiftoire nous aprend fur cette matière, j'ajouterai les éclair-
ciffemens qu'on peut tirer du goût de l'architecture Se des inferiptions.

Hiftoire fa-
buleufe.

Salomon bâ-
tit Palmyre.

Le traducteur Arabe du livre des Chroniquesa prétend que Palmyre eft
plus ancienne que Salomon: Jean d'Antioche, furnommé Malala,b dit que
ce Roi bâtit cette ville à l'endroit où David tua Goliah, Se en mémoire de
cette action ; Se Abul Faraïc fait même mention de l'année Se d'autres par-
ticularités femblables.

Mais tout ce que les hiftoriens Arabes content de l'origine Se de la fon-
dation de Palmyre, paroît fi évidemment fabuleux Se extravagant, que nous
ne nous y arrêterons point, Se que nous parferons à l'authorité hiftorique la
plus ancienne, qui mérite d'être citée.

L'Ancien Teftamentd nous aprend que Salomon bâtit Tedmor au Deiêrt;
& Jofephee nous afTure que c'eft la même ville que les Grecs Se les Romains
apeîlèrent par la fuite Palmyre, quoique les Syriens confervafTent toujours le
premier nom. Ajoutons à cela l'authorité de St. Jérôme, qui (s'il eft l'auteur
de la verfion Latine qu'on lui attribue) croit que Tedmor & Palmyre ne font
que les noms Syrien Se Grec de la même ville.

Ce qui femble fortifier cette opinion, c'eft qu'à préfent les Arabes du pays
Papellent Tedmor;f Se nous foivons leur prononciation, comme étant la mei-
lleure authorité pour la manière dont nous écrivons ce nom.

Ammian Marcellin g remarque l'attachement des natifs de Syrie aux an-
ciens noms de leurs villes, qu'ils ne laifsèrent pas de garder nonobstant les
noms Grecs que Séleucus Nicator leur donna, quand il les rebâtit: & il y a
encore aujourd'hui dans le pays piuiieurs exemples de l'ancien nom d'une
ville confervé par les Arabes, tandis que le nom Grec, pour n'avoir pas eu
lieu depuis îong-tems, eft oublié ôc entièrement ignoré. Ainfi PAcco h de
l'Ancien Teftament, dans la tribu d'Afcer, que les Grecs apeîlèrent Ptolé-
maïde, s'apelle aujourd'hui Acca par ceux qui l'habitent, le nom original
n'étant altéré que d'une lettre: Se Haran, où demeuroit Abraham avant fon
départ pour la terre promife, fut par la fuite apellée par les Romains Carrhas j
mais elle a recouvré fon premier nom, Se elle le poffede encore aujourd'hui.

H paroit naturel à des peuples de garder de l'affection pour les noms
qu'avoient leurs villes dans leur état de liberté & de profpérité, $c c'eft dans

tous

a 2 Chron. §• i> Dynaftiar. lib. 5.

c Verf Pococ. d 1 Rois, 9. & 2 Chron. 8

• Antiq. Jud. Iib. 8. Les Objections du Père Hardouin
contre cette Opinion femblent venir principalement de fon
ignorance de l'état préfent de cette ville,

f Des différentes manières anciennes d'écrire cenom, leS^0?
de la copie d'Alexandrie aproché le plus de la prononciation
des Arabes d'aujourd'hui. Nous écrivons le nom Grec Pal-
myre d'après les inferiptions, quoique Jofephe l'écrive ruty.5»

& Pline Palmira.

s Lib. 14.

Juges 1. 31.
 
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