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ar une grâce providentielle, en même temps que
vers le milieu du xvme siècle, Parini prêtait un mâle
langage à cette poésie qui ne retentissait alors que
de pointes frivoles et de soupirs efféminés, et pour-
suivait de sa mordante ironie la lâcheté patricienne,
tandis qu’Alfieri soufflait sur le théâtre la haine des
tyrans et l’amour de la patrie, un homme vint à
propos pour compléter cette réforme : ce fut Monti,
qui, reprenant avec plus de succès l’œuvre de Va-
rano, montra, par son exemple, à quel degré de fortune
littéraire on peut arriver parlas eule imitation de Dante.
Remarquons, en effet, que Dante est le génie même de
l’Italie, et que hors de lui il n’y a point de salut. Jamais
la littérature italienne n’a été aussi pauvre que dans les
siècles où l’on a affecté de le mépriser, et ce n’est que quand
on l’a pris pour guide que l’on a bien écrit et bien pensé.
Vincenzo Monti naquit le 19 février 1754 aux Alphonsines,
terre de la Romagne. Ses parents avaient toujours vécu de la vie des
champs, mais c’étaient des gens simples et vertueux, qui ayant amassé
laborieusement de quoi vivre, se reposaient alors de leurs fatigues,
partageant leur revenu avec les pauvres et donnant à leurs fils l’exemple
de toutes les vertus chrétiennes. Lejeune Monti quitta de bonne heure
ar une grâce providentielle, en même temps que
vers le milieu du xvme siècle, Parini prêtait un mâle
langage à cette poésie qui ne retentissait alors que
de pointes frivoles et de soupirs efféminés, et pour-
suivait de sa mordante ironie la lâcheté patricienne,
tandis qu’Alfieri soufflait sur le théâtre la haine des
tyrans et l’amour de la patrie, un homme vint à
propos pour compléter cette réforme : ce fut Monti,
qui, reprenant avec plus de succès l’œuvre de Va-
rano, montra, par son exemple, à quel degré de fortune
littéraire on peut arriver parlas eule imitation de Dante.
Remarquons, en effet, que Dante est le génie même de
l’Italie, et que hors de lui il n’y a point de salut. Jamais
la littérature italienne n’a été aussi pauvre que dans les
siècles où l’on a affecté de le mépriser, et ce n’est que quand
on l’a pris pour guide que l’on a bien écrit et bien pensé.
Vincenzo Monti naquit le 19 février 1754 aux Alphonsines,
terre de la Romagne. Ses parents avaient toujours vécu de la vie des
champs, mais c’étaient des gens simples et vertueux, qui ayant amassé
laborieusement de quoi vivre, se reposaient alors de leurs fatigues,
partageant leur revenu avec les pauvres et donnant à leurs fils l’exemple
de toutes les vertus chrétiennes. Lejeune Monti quitta de bonne heure