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îo TRAITÉ SUR LA CAVALERIE.
prétention de devenir un Eeuycr, la science qu'il àiiroit acquise
ne devînt, par la suite, une source de dégoût pour lui, un objet
de dépense plus considérable pour le Roi, & une perte d'hommes
pour l'Etat, auiîi inévitable, qu'elle seroit difficile à réparer.
Je serai forcé, pour me rendre plus intelligible, d'être ici plus
prolixe que je ne voudrois j mais cette matière mérite d'être ap-
profondie.
La source du dégoût dont je veux parler, à l'égard de l'homme,
a déjà été expliquée plus haut, lorsquc j'ai parlé de la différence
que doit trouver un Cavalier dans les reilorts d'un cheval bien
nourri, bien pansé , ôt qu'on laissera, en temps de paix, reposer
quinze jours, sî cela est nécessaire , ou dans ceux de ce même che-
val , abymé par le poids des trousses qu'on lui fait porter à la guerre 5
& qu'on va chercher quelquefois à sept ou huit lieues du Camp,
à travers des boues abominables, ou qui est harasse par l'attirail
dont il est accablé dans les jours de marche , ainil que par la fati-
gue des détachements, des eseortes, ou des grand-gardes auxquels
il est asïlijctti en temps de guerre, qui ne peuvent manquer de l'é-
nerver, & qui, en lui ôtant l'agrément dont il étoit pour son maî-
tre , lorsqu'il répondoit à ses volontés, le prive de ses soins, lors-
que, par son dépérillement sa foibleste , il ne lui est plus de la
même reisource.
En effet, li l'homme vient à se dégoûter de son cheval , il est
bien à craindre que, pour en avoir un nouveau, il ne se déter-
mine à négliger l'ancien, d'une manière trcs-nuisîble aux intérêts
du Roi.
A l'égard de la perte d'hommes dont je veux parler, cet objet
est encore plus intéressant, sélon moi, que ceux dont je viens de
faire le tableau.
Je mppose la plus grande partie de nos Cavaliers &: de nos
Dragons parfaitement dressés aux différents aires du Manège, alors
on croira peut-être devoir se féliciter d'être venu à bout d'une en-
treprise aussi longue &c austi difficile ; mais c'est précisément ce
grand nombre d'Ecuyers, qui me feroit redouter davantage l'éta-
blilTement des Ecoles d'Equitation.
On sait combien la Nation en général est portée à la désertion ;
cette maladie est facheuse en tout temps. Ne seroit-il pas à crain-
 
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