«4 TRAITÉ SUR LA CAVALERIE.
il faudra obscrver, après leur avoir ôté la gourmette, de l'accro-
cher au montant de la têtière, & que les Cavaliers, sans trop s'at-
tacher à la main, soutiennent pourtant leurs chevaux par le se-
eours du bridon, dans la crainte que le courant ne les étourdisse,
&t afin de les empêcher d'avaler de l'eau. <
Le Cavalier, dans cette situation, portera son mousqueton à la
'grenadiere.
A l'égard des étriers, il faut avoir soin de les croiser sur le col
ciu cheval, 8c que le Cavalier, pour le soutenir du côte où l'eau
ïentraîne, ait la. jambe plus près du ssanc de ce côté que de l'autre.
Si l'on vouloit faire palier -un plus grand nombre d'hommes
d'un bord à l'autre d'une rivière, il faudroit d'abord les y faire
entrer beaucoup plus haut que la plage où Ion voudroit aboutir j
que les files ne fussent pas trop serrées dans les rangs ; qu'il y eût
une distance d'environ cinq à six pieds d'un rang à l'autre, ôc" que
le même intervalle fût toujours observé entre les divisions qui corn-,
poseroient la colonne destinée à traverser une rivière à la nage.
Il faudroit joindre à ces précautions, celle d'avoir au-de/Fous
du palTage ssottant de cette colonne, une quantité suflisante de
bateaux, cû il y auroit des Bateliers, ou des Soldats munis de lon-
gues perches, pour aider à retirer de l'eau les Cavaliers qui au-
roient eu le malheur d'y tomber. On ne parlera ici que succincte-
ment de la manière de passer des gués, parce qu'elle est trop con-
nue des gens qui ont fait la guerre, pour en faire un plus long
détail. Cependant comme cet Ouvrage a été composé dans l'inten-
tion que les jeunes Officiers principalement, y trouvent une tein-
ture de tout ce qui peut être relatif aux différentes circonstances
où ils peuvent se trouver à la guerre, on dira qu'après avoir fait
passer quelques troupes de Cavalerie au-delà du gué pour couvrir
le partage de l'Infanterie, on doit, pour le lui rendre plus facile ,
établir au-deslous & au-dessus de ce même gué, des divisîons
de Cavalerie en colonnes, dont celles d'au-deslus doivent être ser^
rées presqu'en masse, à l'effet de former, en quelque sorte, une
digue contre la rapidité de l'eau, tandis qu'au contraire, dans la
colonne d'au-desïous, les rangs doivent laisser entr'eux un intervalle
de cinq à six pieds, pour donner à l'eau une plus grande facilité de
s'écouler 5 distance qui toutefois n'est pas asïez considérable, pour
empêcher
il faudra obscrver, après leur avoir ôté la gourmette, de l'accro-
cher au montant de la têtière, & que les Cavaliers, sans trop s'at-
tacher à la main, soutiennent pourtant leurs chevaux par le se-
eours du bridon, dans la crainte que le courant ne les étourdisse,
&t afin de les empêcher d'avaler de l'eau. <
Le Cavalier, dans cette situation, portera son mousqueton à la
'grenadiere.
A l'égard des étriers, il faut avoir soin de les croiser sur le col
ciu cheval, 8c que le Cavalier, pour le soutenir du côte où l'eau
ïentraîne, ait la. jambe plus près du ssanc de ce côté que de l'autre.
Si l'on vouloit faire palier -un plus grand nombre d'hommes
d'un bord à l'autre d'une rivière, il faudroit d'abord les y faire
entrer beaucoup plus haut que la plage où Ion voudroit aboutir j
que les files ne fussent pas trop serrées dans les rangs ; qu'il y eût
une distance d'environ cinq à six pieds d'un rang à l'autre, ôc" que
le même intervalle fût toujours observé entre les divisions qui corn-,
poseroient la colonne destinée à traverser une rivière à la nage.
Il faudroit joindre à ces précautions, celle d'avoir au-de/Fous
du palTage ssottant de cette colonne, une quantité suflisante de
bateaux, cû il y auroit des Bateliers, ou des Soldats munis de lon-
gues perches, pour aider à retirer de l'eau les Cavaliers qui au-
roient eu le malheur d'y tomber. On ne parlera ici que succincte-
ment de la manière de passer des gués, parce qu'elle est trop con-
nue des gens qui ont fait la guerre, pour en faire un plus long
détail. Cependant comme cet Ouvrage a été composé dans l'inten-
tion que les jeunes Officiers principalement, y trouvent une tein-
ture de tout ce qui peut être relatif aux différentes circonstances
où ils peuvent se trouver à la guerre, on dira qu'après avoir fait
passer quelques troupes de Cavalerie au-delà du gué pour couvrir
le partage de l'Infanterie, on doit, pour le lui rendre plus facile ,
établir au-deslous & au-dessus de ce même gué, des divisîons
de Cavalerie en colonnes, dont celles d'au-deslus doivent être ser^
rées presqu'en masse, à l'effet de former, en quelque sorte, une
digue contre la rapidité de l'eau, tandis qu'au contraire, dans la
colonne d'au-desïous, les rangs doivent laisser entr'eux un intervalle
de cinq à six pieds, pour donner à l'eau une plus grande facilité de
s'écouler 5 distance qui toutefois n'est pas asïez considérable, pour
empêcher