Introduction aux principes des Manœuvres* j%
Cavalerie pour Ton inllruction , il est deux manières d'y procéder.
L'une seroit de commencer à lui donner à pied l'intelligence des
manoeuvres qu'on veut lui saire saire à cheval j &£ comme il n'en
coûtera pas davantage aux Cavaliers de les faire marcher tous de
la même jambe, que de les lailser marcher en désordre; que d'ail-
leurs cette méthode , sans être pénible pour eux, a meilleure grâce,
&: que quand même elle donneroit un peu plus de peine, il en ré-
sukeroit plus d'ensemble dans les manœuvres, & plus de facilité
pour les exécuter ; j'inilsterois pour qu'elle fût mise en usage.
L'autre principe pour les exercices à pied de la Cavalerie, tient
à un armement différent, tel que celui dont il va être question 5
6v qui, sans doute, trouvera des contradicteurs 5 mais j'ai trop
résséchi sur tout ce qui pourroit accroître le mérite de la Cavale*
rie, contribuer à sa gloire, &C la rendre plus utile encore, s'il esr.
possible, qu'elle ne l'est aujourd'hui, pour ne pas oser dire que j'ai
plus d'une fois fait des vœux, pour qu'il entrât dans les vues du
Gouvernement de lui donner des fusiîs &; des baïonnettes, au lieu
du iîmple mousqueton dont elle efl: armée.
La seule chose qui pourroit me faire héliter à mettre au jour les
idées qui me sont venues à ce sujct, c'est moins la crainte d'être
désavoué par la plupart des Officiers de la Cavalerie, que l'appré-
hensîon où je suis, il ma proportion étoit adoptée, d'avoir un
jour des reproches à me faire de l'avoir hasardée.
Ce n eil pas que je craigne qu'un Général habile pût abuser de
la reisource dont ce Corps pourroit lui être dans les disférentes cir-
constances où il croirait néceisaire d'en extraire une partie, pour
la faire combattre à pied, Se qu'il n'évitât même avec soin de la
sacrifier, soit en l'employant uniquement dans des portes faciles à
garder, soit en ne s'en servant que pour appuyer l'Infanterie , dans
les cas où celle-ci seroit forcée de combattre en nombre trop in-
férieur. Mais comme il est polîible qu'il se rencontre à la tête des
armées des Généraux ambitieux, &; prodigues du sang des hom-
mes qui sont à leurs ordres, avant d'entrer en matière, je ne puis
aisez répéter, que, quoique je croie utile au bien du service du
Roi, glorieux pour la Cavalerie, néceisaire aux opérations de la
guerre, & d'une relsource infinie pour les Généraux , de pouvoir
quelquefois s'en servir à pied, jamais je ne donnerois mon consen-