Introduction aux principes des Manœuvres. y$
nâtiveinent le service à pied & à cheval, formèrent indubitable»
ment des Officiers très - intelligents 3 & ceux qui parviendroient
aux grades supérieurs, se trouvant dans la nécessité de se mettre
au fait des manœuvres & du service de l'Infanterie, se rendroienc
beaucoup plutôt, ÔC plus surement, capables de conduire égaler
ment bien deux Corps, de tout temps Ci différents l'un de l'autre*
D'ailleurs comme il arrive sou vent dans une campagne, où les
iîeges sont fréquents, que l'Infanterie a peine à sufîirc au service
journalier du camp 6c de la tranchée, & que, sî les travaux sont
excessifs, les maladies les suivent de près, que les Soldats se rui-
nent scnsiblemcnt, & que l'Infanterie cil détruite, tandis que la
Cavalerie a palTé la plus grande partie de la Campagne à rien faire,
dans ce cas, je demande s'il ne seroit pas plus avantageux au service
du Roi ÔC au bien de l'Etat, qu'on fît supporter à la Cavalerie,
en proportion du nombre, une partie des fatigues de l'Infanterie.
Quel inconvénient y auroit-il, par exemple, à faire monter la
tranchée à cent Maîtres par Brigades, en les armant de fusiis &C
de baïonnettes , tels qu'on les a dépeints ci-dessus ? Ne seroient-ils
pas en état de servir comme les Soldats ? Ne seroit-ce pas un moyen
prompt d'aguerrir les Cavaliers de recrues ? Ô£ croit-on qu'un jour
d'aflaire, les choses en allaient plus mal ?
Pour moi j'imagine que ce n'est- que la différence de nos armes,
qui a empêché jusqu'ici nos Généraux d'employer la Cavalerie à
cet usage , n'étant pas naturel de ne se servir que d'un de ses bras,
quand on en a deux également bons.
%r La guerre de Bohême prouve combien il peut se rencontrer
d'occasions où il seroit utile que les Cavaliers fusient armés comme
nous venons de le dire. Car quoique les Généraux qui comman-
doient alors dans Prague, aient su tirer de grands services de la
Cavalerie, il n'est pas douteux, si elle avoit été dressée de longue
main au maniement des fusiis & des baïonnettes, dont on l'arma
dans cette occasion, qu'elle n'eût été en état d'en rendre de plus
considérables.
Personne n'ignore que pendant ce siege, la plus grande partie
de ce Corps faisoit le service à pied, comme les Grenadiers, &C
îïiarchoit même avant les bataillons, tandis que l'autre montoic la
garde dans l'intérieur de la Place,
nâtiveinent le service à pied & à cheval, formèrent indubitable»
ment des Officiers très - intelligents 3 & ceux qui parviendroient
aux grades supérieurs, se trouvant dans la nécessité de se mettre
au fait des manœuvres & du service de l'Infanterie, se rendroienc
beaucoup plutôt, ÔC plus surement, capables de conduire égaler
ment bien deux Corps, de tout temps Ci différents l'un de l'autre*
D'ailleurs comme il arrive sou vent dans une campagne, où les
iîeges sont fréquents, que l'Infanterie a peine à sufîirc au service
journalier du camp 6c de la tranchée, & que, sî les travaux sont
excessifs, les maladies les suivent de près, que les Soldats se rui-
nent scnsiblemcnt, & que l'Infanterie cil détruite, tandis que la
Cavalerie a palTé la plus grande partie de la Campagne à rien faire,
dans ce cas, je demande s'il ne seroit pas plus avantageux au service
du Roi ÔC au bien de l'Etat, qu'on fît supporter à la Cavalerie,
en proportion du nombre, une partie des fatigues de l'Infanterie.
Quel inconvénient y auroit-il, par exemple, à faire monter la
tranchée à cent Maîtres par Brigades, en les armant de fusiis &C
de baïonnettes , tels qu'on les a dépeints ci-dessus ? Ne seroient-ils
pas en état de servir comme les Soldats ? Ne seroit-ce pas un moyen
prompt d'aguerrir les Cavaliers de recrues ? Ô£ croit-on qu'un jour
d'aflaire, les choses en allaient plus mal ?
Pour moi j'imagine que ce n'est- que la différence de nos armes,
qui a empêché jusqu'ici nos Généraux d'employer la Cavalerie à
cet usage , n'étant pas naturel de ne se servir que d'un de ses bras,
quand on en a deux également bons.
%r La guerre de Bohême prouve combien il peut se rencontrer
d'occasions où il seroit utile que les Cavaliers fusient armés comme
nous venons de le dire. Car quoique les Généraux qui comman-
doient alors dans Prague, aient su tirer de grands services de la
Cavalerie, il n'est pas douteux, si elle avoit été dressée de longue
main au maniement des fusiis & des baïonnettes, dont on l'arma
dans cette occasion, qu'elle n'eût été en état d'en rendre de plus
considérables.
Personne n'ignore que pendant ce siege, la plus grande partie
de ce Corps faisoit le service à pied, comme les Grenadiers, &C
îïiarchoit même avant les bataillons, tandis que l'autre montoic la
garde dans l'intérieur de la Place,