Introduction à la troijzeme Partie. ut
ardent pourroit faire naître, dans la vue de présenter les moyens
d'entretenir toujours les Troupes sur un pied respectable ; on se
contentera de dire, que toute Nation belliqueuse, & qui tient un
rang dans l'Europe, doit tout mettre en usage pour se faire crain-
dre ôc reipe&er, &C que quelques millions de plus employés ausii
utilement, ne sont pas à mettre dans la balance , avec le danger
donc tout Etat ert menacé , lorsqu'il ne met pas à profit les temps
de repos, ÔC les resïources qu'il a pour bien composer ses Armées,
&; former ses Généraux, ses Chefs Ô£ ses Soldats.
Tout nous annonce la nécessité de nous occuper d'un soin G.
important ; ô£ l'on conviendra, pour peu qu'on médite sur les évé-
nements extraordinaires qui se sont succédés depuis environ un
demi-siecle, qu'avec des Armées disciplinées, il n'est rien qu'on
ne puilTe entreprendre 3 mais avant que de prendre le parti d'au-
gmenter le nombre de ses Troupes , il faudroit au moins que ce
qu'on en auroit, fût dans le meilleur état possible : d'où je con-
clus qu'il faudroit commencer par former un Bataillon , 6c de
même un Escadron, mais d'une manière assezsolide, pour qu'une
légère augmentation pût y être adraise, sins courir le risque d'en
diminuer le nerf, afin qu'ensuite en les multipliant, on pût en
avoir le nombre qui seroit jugé nécessaire pour la défense de l'Etat*
D'après cette base, il faudroit déterminer également la cora-
position des Régiments 3 &C ce préalable rempli, ce seroit alors
à la prévoyance des Membres du Conseil du Souverain, à juger
sainement de la quantité de Régiments dont l'Etat auroit besoin
pour sa sureté j &C si un plus grand nombre que celui qui existeroit,
etoit considéré comme indispensable, rien alors ne devroit arrêter
sur la nécessité prouvée d'une augmentation , tant de Cavalerie ,
que d'Infanterie, parce que si elle étoit indispensable,, ce seroit
s'aveugler, que de ne pas s'y soumettre.
Si, par une autre supposition , un homme qui seroit possesseur
de grandes Terres, £>C qui auroit un Château unique, qu'il seroit
forcé d'habiter, n'y faisoit pas tous les ans les réparations qu'un
Architecte, honnête homme, lui conseilleroit, cet homme, au bout
de quelques années, ne seroit-il pas contraint d'aller habiter quel-
que Métairie, pour donner le temps de faire à son Château les
réparations urgentes, que son peu de prévoyance lui auroit occa-
F ff
ardent pourroit faire naître, dans la vue de présenter les moyens
d'entretenir toujours les Troupes sur un pied respectable ; on se
contentera de dire, que toute Nation belliqueuse, & qui tient un
rang dans l'Europe, doit tout mettre en usage pour se faire crain-
dre ôc reipe&er, &C que quelques millions de plus employés ausii
utilement, ne sont pas à mettre dans la balance , avec le danger
donc tout Etat ert menacé , lorsqu'il ne met pas à profit les temps
de repos, ÔC les resïources qu'il a pour bien composer ses Armées,
&; former ses Généraux, ses Chefs Ô£ ses Soldats.
Tout nous annonce la nécessité de nous occuper d'un soin G.
important ; ô£ l'on conviendra, pour peu qu'on médite sur les évé-
nements extraordinaires qui se sont succédés depuis environ un
demi-siecle, qu'avec des Armées disciplinées, il n'est rien qu'on
ne puilTe entreprendre 3 mais avant que de prendre le parti d'au-
gmenter le nombre de ses Troupes , il faudroit au moins que ce
qu'on en auroit, fût dans le meilleur état possible : d'où je con-
clus qu'il faudroit commencer par former un Bataillon , 6c de
même un Escadron, mais d'une manière assezsolide, pour qu'une
légère augmentation pût y être adraise, sins courir le risque d'en
diminuer le nerf, afin qu'ensuite en les multipliant, on pût en
avoir le nombre qui seroit jugé nécessaire pour la défense de l'Etat*
D'après cette base, il faudroit déterminer également la cora-
position des Régiments 3 &C ce préalable rempli, ce seroit alors
à la prévoyance des Membres du Conseil du Souverain, à juger
sainement de la quantité de Régiments dont l'Etat auroit besoin
pour sa sureté j &C si un plus grand nombre que celui qui existeroit,
etoit considéré comme indispensable, rien alors ne devroit arrêter
sur la nécessité prouvée d'une augmentation , tant de Cavalerie ,
que d'Infanterie, parce que si elle étoit indispensable,, ce seroit
s'aveugler, que de ne pas s'y soumettre.
Si, par une autre supposition , un homme qui seroit possesseur
de grandes Terres, £>C qui auroit un Château unique, qu'il seroit
forcé d'habiter, n'y faisoit pas tous les ans les réparations qu'un
Architecte, honnête homme, lui conseilleroit, cet homme, au bout
de quelques années, ne seroit-il pas contraint d'aller habiter quel-
que Métairie, pour donner le temps de faire à son Château les
réparations urgentes, que son peu de prévoyance lui auroit occa-
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