222 TRAITÉ SUR LA CAVALERIE.
sionnées ? & cette dépense ne lui seroit-elle pas alors infiniment
plus onéreuse, que s'il s etoit sournis, dès les premiers instants, à
en faire une proportionnée aux dégradations ? Si cette observation
a quelque apparence de similitude, avec un Empire dont on né-
gligeait les moyens de défense , parce qu'on ne se trouveroit pas
avoir les fonds sursisants, pourquoi n'appréhenderoit - on pas les,
suites funestes qui peuvent résulter pour ce même Etat, tel floris-
sant qu'il put être, du malheur irréparable d'être pris au dépour-
vu ? Comme ce ne sont, ni les richeiles, ni la population qui pour-
roient, en pareil cas , le préserver d'une ruine totale , on est fondé
à croire, ce me semble, que tout Etat qui auroit cette perspective
à redouter, ne sauroit trop tôt songer à employer les moyens pro-
pres à s'en garantir.
Que l'on jette les yeux sur la consommation, en hommes 8£ en
argent, qui s'est faite en Europe pendant la dernière guerre, les cal-
culs les moins enssés, n'en sont pas moins esfrayants pour les Puis-
sances qui auroient à la faire de nouveau. Or si quatre, ou cinq mil-
lions, dépensés de plus par années de paix, pour l'entretien d'un
nombre plus considérable de Troupes, ainsi que pour leur améliora-
tion, pouvoient, ainsi que cela doit être, en procurer cinquante à
soixante d'économie par campagne, ne seroit-ce pas avoir placé ses
fonds à un assez gros intérêt, pour ne pas devoir les regretter ?
Mais si, au lieu d'une foibie différence de dépense en argent,
on venoit à perdre une grande Province, ne seroit-ce pas pour
lors qu'on auroit à se déselpérer, de n'avoir pas pris les mesures
propres à empêcher ce désaslre ?
D'ailleurs, une paix honteuse ne se rachcteroit-elle pas par des
sommes immenses ? Au reste , pour nous il en est temps encore j tou-
tes nos Troupes sont, ou peuvent être excellentes, puisque ce n'est,
ni l'intelligence, ni la valeur qui leur manquent 3 elles n'ont besoin
véritablement que d'être soignées, ô£ d'être miles dans un état pro-
pre à recevoir une augmentation graduelle & proportionnée.
En en fixant le nombre comparativement à l'état de celles des
autres Puisîances de l'Europe 5 en saisiJsant tous les moyens conve-
nables de travailler à leur instrnotion 5 en ouvrant les trésbrs toutes
les fois qu'il seroit question de sabvenir à leurs besoins, ou à former
des établilTements utiles j en exigeant que la diseipline soit obiervée
sionnées ? & cette dépense ne lui seroit-elle pas alors infiniment
plus onéreuse, que s'il s etoit sournis, dès les premiers instants, à
en faire une proportionnée aux dégradations ? Si cette observation
a quelque apparence de similitude, avec un Empire dont on né-
gligeait les moyens de défense , parce qu'on ne se trouveroit pas
avoir les fonds sursisants, pourquoi n'appréhenderoit - on pas les,
suites funestes qui peuvent résulter pour ce même Etat, tel floris-
sant qu'il put être, du malheur irréparable d'être pris au dépour-
vu ? Comme ce ne sont, ni les richeiles, ni la population qui pour-
roient, en pareil cas , le préserver d'une ruine totale , on est fondé
à croire, ce me semble, que tout Etat qui auroit cette perspective
à redouter, ne sauroit trop tôt songer à employer les moyens pro-
pres à s'en garantir.
Que l'on jette les yeux sur la consommation, en hommes 8£ en
argent, qui s'est faite en Europe pendant la dernière guerre, les cal-
culs les moins enssés, n'en sont pas moins esfrayants pour les Puis-
sances qui auroient à la faire de nouveau. Or si quatre, ou cinq mil-
lions, dépensés de plus par années de paix, pour l'entretien d'un
nombre plus considérable de Troupes, ainsi que pour leur améliora-
tion, pouvoient, ainsi que cela doit être, en procurer cinquante à
soixante d'économie par campagne, ne seroit-ce pas avoir placé ses
fonds à un assez gros intérêt, pour ne pas devoir les regretter ?
Mais si, au lieu d'une foibie différence de dépense en argent,
on venoit à perdre une grande Province, ne seroit-ce pas pour
lors qu'on auroit à se déselpérer, de n'avoir pas pris les mesures
propres à empêcher ce désaslre ?
D'ailleurs, une paix honteuse ne se rachcteroit-elle pas par des
sommes immenses ? Au reste , pour nous il en est temps encore j tou-
tes nos Troupes sont, ou peuvent être excellentes, puisque ce n'est,
ni l'intelligence, ni la valeur qui leur manquent 3 elles n'ont besoin
véritablement que d'être soignées, ô£ d'être miles dans un état pro-
pre à recevoir une augmentation graduelle & proportionnée.
En en fixant le nombre comparativement à l'état de celles des
autres Puisîances de l'Europe 5 en saisiJsant tous les moyens conve-
nables de travailler à leur instrnotion 5 en ouvrant les trésbrs toutes
les fois qu'il seroit question de sabvenir à leurs besoins, ou à former
des établilTements utiles j en exigeant que la diseipline soit obiervée