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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Burty, Philippe: Japonisme, [1]: Histoire de la poétesse Ko Mati
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0013

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L'ART.

Mais la mauvaise fortune s'abattit sur elle. Elle tomba dans une profonde tristesse. Elle écrivait
des vers, puis les effaçait. Enfin, les années vinrent et la rendirent horrible. Elle finit par errer en
mendiant sur les chemins. Elle allait d'école en école, apprenant aux enfants ces vers qu'elle ne voulait

point transmettre écrits à un monde qu'elle détestait. Nous donnerons dans un prochain article la
traduction de ces poésies qui sont pleines d'amertume.

La chromolithographie qui accompagne et commente pour les yeux ces lignes, est le fac-similé

aussi exact que le permettent les procédés européens
d'une page du rare et précieux album d'Ho Ku Sai
qui a pour titre « Peintures eursives ». Le costume de
Ko Mati est plus simple, mais non moins ample que
celui que nous nous sommes appliqué tout à l'heure
à décrire minutieusement, parce que, dans ces traits
généraux, il est le costume consacré des femmes
nobles des anciennes dynasties. Elle s'adosse à un
pécher (ou mieux peut-être à un cognassier) en fleur.
Cet arbre est le symbole du printemps dans toute sa
grâce et sa fécondité future. Elle s'associe donc bien
à la représentation d'une femme jeune, belle et cour-
tisée. La mélancolie de la pose est accentuée par le
geste qui cache le bas du visage»

Dans ce même volume des Peintures eursives,
quelques pages après, voici Ko Mati vieille. On remar-
quera que sa laideur va presque à ne plus indiquer le
sexe, et que son nez semble avoir été rongé £>ar quel-
que ulcère. Une tradition dit d'ailleurs qu'elle était
androgyne. A la page qui suit — faut-il y voir l'allusion
d'une moquerie persistante? —l'artiste a peint un vieil
hibou aux yeux clos, coiffé d'un bonnet de papier ridicule, posé sur un perchoir auprès de cette
fleur de So Hagy, qui tout à l'heure s'épanouissait encore le long du chemin suivi par la vieille
poétesse, déguenillée, traînant sou bâton, tenant à la main son grand chapeau rond tressé de
grosse paille, et ne gardant comme dernier vestige de sa beauté que des cheveux tout blancs, épais
et longs?

Dans les œuvres d'Ho Ku Sai, en quatorze volumes — série qui s'imprime encore à Yeddo et qui
 
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