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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Wronszki, S.: Courrier d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0394

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COURRIER D'ALLEMAGNE.

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il n'y a vraiment à citer, après le Troyon, qu'un grand paysage d'André Achenbach, — Moulins en West-
phalie, — une Vue prise dans l'Oberland bernois par Calame, deux Isabey, trois Heilbuth, un Florent
Willems, un Knaus, — l'Ivrogne, — qui remonte aux débuts du peintre, une Etable de Brendel, le Toast
à la fiancée, importante composition de Vautier dont les physionomies sont bien étudiées mais que dépare
une grande mollesse d'exécution et une tonalité bien terne, trois marines de Melbye, des hivers de
Herman Kauffmann, un spécialiste, une plage spirituelle d'un disciple de Lepoitevin, M. Charles Bou-
chez, un bon intérieur d'église en Frise, par Christophe Bisschop, Galilée devant le concile par Frédéric
Hausmann, vaste toile dont on s'explique difficilement la grande réputation, — ce n'est pas mauvais,
mais c'est si banal! — Le meilleur tableau de l'école allemande, et c'est de beaucoup le meilleur, a
été acquis en 1872, grâce à un legs du célèbre banquier Cari Heine, le Peabody hambourgeois,
qui en a affecté les intérêts à l'achat d'œuvres d'art pour le Musée. La Rupture des fiançailles, de
M. Cari Herpfer, de Munich, est un grand tableau de genre fort habilement composé et disant bien
tout ce qu'il doit dire. Dans un riche salon du siècle dernier, on vient de terminer un repas de
fiançailles ; on est au moment de signer le contrat, la porte s'ouvre, un officier entre, le geste menaçant,
et tenant par la main sa sœur qu'a séduite le futur époux. C'est dramatique sans exagération, élégant
et distingué; enfin comme exécution c'est très-supérieur, sans être à l'abri de la critique, au faire de
presque toute l'école de Munich. M. Herpfer est un homme de talent, il lui faut souhaiter de
parvenir à composer plus brillamment sa palette, à en harmoniser davantage les nuances, à assouplir
sa pratique.

Dans la plupart des villes d'Allemagne, on retrouve ces libéralités dont Hambourg donne si large
ment l'exemple; cet amour de la cité natale honore excessivement les habitants; il est fâcheux toute-
fois que cette générosité ne soit pas mieux inspirée quand il s'agit de dons d'œuvres d'art. Avec les
sommes considérables que représentent les prix d'achat d'une foule de toiles, en réalité sans valeur
aucune, offertes axi Musée de Hambourg, on formerait une collection moins nombreuse à coup sûr,
mais où la qualité remplacerait fort avantageusement la quantité.

La visite des galeries particulières n'amène heureusement pas les désillusions qu'on emporte du
Musée; partout l'étranger est reçu avec l'accueil le plus courtois; je voudrais pouvoir parler de tous
ces collectionneurs si affables; je suis obligé de me borner aux principaux.

Le cabinet de M. Johannes Wesselhoeft est précieux entre tous; il était déjà célèbre du vivant
de son oncle, M. Hudtwalcker1 qui le lui a légué. Les modernes y sont tout à fait en minorité : Dau-
bigny, Guillemin, et trois Heilbuth, dont l'un est la spirituelle Rencontre de cardinaux ; — les anciens,
très-nombreux au contraire, comprennent des œuvres de tout premier choix : un Gérard Dov vraiment
extraordinaire — Madeleine repentante, — un effet de nuit, un Van der Neer merveilleux, — un
Wynants exceptionnel, — un bel Intérieur de cabaret de Teniers, — quatre Jacques Ruysdael, deux
Philip Wouwerman, et Adriaan Van de Velde, et Karel du Jardin, et Melchior de Hondecoeter, et le
Willem Van de Velde, de la collection Papin, et les portraits d'homme de Rembrandt et de Terburg
de la collection Vis Blockhuysen. Impossible de tout citer, mais je ne me pardonnerais pas de passer
sous silence une œuvre rarissime, une Nature morte, un prodige signé Jan Van der Heyden; c'est le
seul tableau de ce genre que je connaisse de ce maître. M. le docteur Wilhelm Bode, le savant écri-
vain d'art qui est sous-directeur du Musée de Berlin, connaît une seconde Nature morte de Van der
Heyden, elle est à Inspruck. 11 n'y a qu'une tache dans la riche collection de M. Wesselhoeft; c'est
un faux Cuyp qu'on lui a acheté à la vente de la collection Gsel de Vienne, et qui s'y est vendu très-
cher bien que ce ne soit qu'une mauvaise imitation, et pas du tout un Van Stry, comme quelques per-
sonnes sont portées à le croire.

M. Ed. Weber, qui se construit une nouvelle galerie, possède des anciens et des modernes et
surtout une remarquable série de gothiques.

Le consid général de Danemark, M. H. Pontoppidan, a également des anciens et des modernes,
et parmi ceux-ci de nombreux Guillemin.

11 faut aussi signaler le cabinet d'un puissant armateur, M. Robert Sloman; mais les deux

I. M. Hudtwalcker a été l'un des bienfaiteurs du Musée.
 
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