N" 78. — Deuxième année. tT^^M• •' 26 Juillet 1884-
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DIX CENTIMES LE NXJMEE.O
PARIS 33, avenue de l'Opéra. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. n. Lebêgue et C'v
TURIN : Mattirolo Luigi, io, Via Po. Directeur et Rédieteur en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Paris elDép. : Un tn, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Union postale : Un in, 8 fr. — Sii mon, 4 fr.
concordent avec une différence d'origine ou
EXPLICATION DES PLANCHES u,ne différenc,e d'époque' et cette question
n est pas résolue.
Quoi qu'il en soit, voici les caractères
distinctifs de chacune de ces écoles :
Pooal. ,^.►^li il ^ i
i» Ornements délicats de filigrane d ar-
Les deux pocals que nous reproduisons «mSIFI SUI" P''lcîues d'argent pour les agrafes de
sont deux objets d'orfèvrerie hongroise qui ^-«Bfe^s* corsage et de ceinture, sur les surfaces lisses
appartiennent au Musée de Steinamangar. Ils jEL des étuis d'argent, etc. Ces ornements entou-
sont remarquables par leur forme et leur ffiro rent ues Aeurs émaillées, véritables trompe-
ornementation en émail. '■tt^' l'œil pour la forme et la couleur. L'émail est
L'argenterie hongroise, dit M. Falke, sous- K ou opaque à fond blanc, ou translucide, d'un
directeur du Musée autrichien, à Vienne, ne Jll~k tr^s Deau bleu ou d'un très beau vert,
semble pas avoir atteint un niveau artistique *9ÈtÊÉtÊÈ& 2° ^a seconde se rapproche davantage de
très élevé; mais l'orfèvrerie, la bijouterie, la .vlÈpT?^ s cT'>. 1:1 )oa'"cr'c c'c 'a Renaissance : elle emploie
joaillerie, sans être de tout premier ordre, ^^W^W^Bp? Plus richement et plus fréquemment l'argent
sont cependant bien supérieures à l'argenterie ^tt^Bg^fcjK)^^^ repoussé et ornementé, en le rehaussant de
hongroise de la même époque, et surtout ^^^S^^^y- ""'' '.'""^PV^fc.\ pierres précieuses, souvent très en dehors, et
témoignent d'une plus grande originalité. Le ^WÊÊ^msiamKL\u;lim.h.iuli. ' XjïiïVtfÊ!^1^ en y ajoutant par-ci par-là de l'émail, de façon
caractère et l'individualité des bijoux hon- <WSmÊÊii¥ ^ ^ PluPart du temps, l'ensemble offre un
grois leur assurent une place à part dans la S' ff^fil C°U11 d'œil 8ai> coloré, tout à fait dans le genre
classification des industries artistiques. L'ha- ^SS^S^^Ê^^^^S^ des ol)iets d'orfèvrerie ancienne. Les deux
bileté des joailliers y est pour beaucoup sans jjjWM^Sj^M^WlMSl écoles étaient jadis amplement représentées,
doute, mais aussi et plus encore le goût du J^gÊ^p^^^fl^^r^iX, niais, en général, la première plus finement et
pays. Comme les Indiens, la nation hongroise ^jjS^g^°^^^S^^5WetL mieux que la seconde. Du reste, la seconde,
aime la parure, et le Hongrois peut-être en- J^^^^^^^^^^^^^^^^Jf^h quoique sans doute la plus ancienne, est aussi
core plus que la Hongroise. Chapeau, man- ^^^^■!i^yM^îî^i)^Êssàù^ celle qu'on rencontre le plus fréquemment
teau, tunique, sabre, pour le Hongrois en ^^^^^^m^l^^^^^^^W^ llans lc Pa>'s- ct presque toujours elle laisse
costume de gala, tout est prétexte à parure et *|^H^^EKHBS9fflg l'impression d'un travail plus grossier ou
à pierres précieuses, sous forme de boutons, ^9H^^^|^^ plutôt moins raffiné. Il s'en trouve cependant
d'agrafes, de chaînes et de chaînettes, de ^^gsggjsaôejgg^ des spécimens isolés tout à fait remarquables
ceintures et de ceinturons. Aujourd'hui même, ^jBHij^ comme valeur artistique, et qui, pour le style,
il en est encore ainsi, tout comme au xvic siècle. iPsisi l'ornementation et le fini, ne le cèdent en
On ne saurait dire ce qu'était au moyen âge sj^jj^fô rien aux plus beaux ouvrages de la Renais-
cette passion des bijoux, car l'histoire du 3r&b^J3k sance.
costume hongrois et de ses ornements, mal- (^51$»$) ^ on trouv£Ut ces objets en dehors de
gré l'intérêt qu'elle offre à l'historien du pays, ....^mlw ir . la Hongr'ei on les prendrait certainement
n'est pas encore écrite et demeure plus ^fSjÊj^^-^' pour de la bijouterie italienne,
obscure que de raison. «s£|k^^P£j'^|5R Les armes, surtout l'arme principale,
On indique généralement en Hongrie deux tMSSU^^Ê^" l'épée, doivent être comptées aussi parmi les
centres principaux de fabrication des anciens .JeKeVeW ï^aK1^ objets de bijouterie, tant la poignée et le
bijoux : le plus important dans le Sieben- J^j^S^K^L^-tJK . fourreau sont d'habitude ornés de bijoux. Il se
burgen, surtout dans les villes allemandes de , ^^^^^^^^^^^^^^^^ trouve encore aujourd'hui en Hongrie un
cette province; l'autre à Kaschau, dans la 0^ ^^^^^^.^^^^^^^^TO grand nombre d'anciennes épées orientales
haute Hongrie, où étaient venus se fixer aussi /^-..^^^^p^^^^^^^^^^^a^^ ^x. de luxe, que portent les cavaliers hongrois
des artisans allemands, de sorte que l'indus- " ' '■■ ^p^^^^^^^^^^^^g^^^T*".—j.'^-^'"- lorsqu'ils endossent leur costume de gala,
trie allemande y est également intéressée. v ■ '^PlS^^P^e-- ,^..'.m„„.^_^-rJ^^^Yfi'^-S' Ces épées sont d'une extrême richesse, cou-
Ces deux provinces paraissent avoir formé ' vertes d'or et garnies de néphrites, de tur-
en quelque sorte deux écoles distinctes; du quoises et de rubis. Les Indes sont sans doute
moins, on a l'habitude de distinguer deux Pocal, ]e pays nataj dg cgs Q>un styie essen.
catégories de bijoux, et le fait est qu'on peut tiellement oriental.
reconnaître deux genres différents, tant par le dessin que par le travail;
mais la question est de savoir si ces différences de style et de fabrication
Une autre espèce d'arme jadis propre aux Hongrois, la massue ou
buzogany, était garnie de la même façon.
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DIX CENTIMES LE NXJMEE.O
PARIS 33, avenue de l'Opéra. Paraissant tous les Samedis. BRUXELLES : A. n. Lebêgue et C'v
TURIN : Mattirolo Luigi, io, Via Po. Directeur et Rédieteur en chef : G. DARGENTY NEW-YORK : Brentano Brothers.
Paris elDép. : Un tn, 5 fr. — Six mois, 2 fr. 50 on s'abonne sans frais dans tous les bureaux de poste Union postale : Un in, 8 fr. — Sii mon, 4 fr.
concordent avec une différence d'origine ou
EXPLICATION DES PLANCHES u,ne différenc,e d'époque' et cette question
n est pas résolue.
Quoi qu'il en soit, voici les caractères
distinctifs de chacune de ces écoles :
Pooal. ,^.►^li il ^ i
i» Ornements délicats de filigrane d ar-
Les deux pocals que nous reproduisons «mSIFI SUI" P''lcîues d'argent pour les agrafes de
sont deux objets d'orfèvrerie hongroise qui ^-«Bfe^s* corsage et de ceinture, sur les surfaces lisses
appartiennent au Musée de Steinamangar. Ils jEL des étuis d'argent, etc. Ces ornements entou-
sont remarquables par leur forme et leur ffiro rent ues Aeurs émaillées, véritables trompe-
ornementation en émail. '■tt^' l'œil pour la forme et la couleur. L'émail est
L'argenterie hongroise, dit M. Falke, sous- K ou opaque à fond blanc, ou translucide, d'un
directeur du Musée autrichien, à Vienne, ne Jll~k tr^s Deau bleu ou d'un très beau vert,
semble pas avoir atteint un niveau artistique *9ÈtÊÉtÊÈ& 2° ^a seconde se rapproche davantage de
très élevé; mais l'orfèvrerie, la bijouterie, la .vlÈpT?^ s cT'>. 1:1 )oa'"cr'c c'c 'a Renaissance : elle emploie
joaillerie, sans être de tout premier ordre, ^^W^W^Bp? Plus richement et plus fréquemment l'argent
sont cependant bien supérieures à l'argenterie ^tt^Bg^fcjK)^^^ repoussé et ornementé, en le rehaussant de
hongroise de la même époque, et surtout ^^^S^^^y- ""'' '.'""^PV^fc.\ pierres précieuses, souvent très en dehors, et
témoignent d'une plus grande originalité. Le ^WÊÊ^msiamKL\u;lim.h.iuli. ' XjïiïVtfÊ!^1^ en y ajoutant par-ci par-là de l'émail, de façon
caractère et l'individualité des bijoux hon- <WSmÊÊii¥ ^ ^ PluPart du temps, l'ensemble offre un
grois leur assurent une place à part dans la S' ff^fil C°U11 d'œil 8ai> coloré, tout à fait dans le genre
classification des industries artistiques. L'ha- ^SS^S^^Ê^^^^S^ des ol)iets d'orfèvrerie ancienne. Les deux
bileté des joailliers y est pour beaucoup sans jjjWM^Sj^M^WlMSl écoles étaient jadis amplement représentées,
doute, mais aussi et plus encore le goût du J^gÊ^p^^^fl^^r^iX, niais, en général, la première plus finement et
pays. Comme les Indiens, la nation hongroise ^jjS^g^°^^^S^^5WetL mieux que la seconde. Du reste, la seconde,
aime la parure, et le Hongrois peut-être en- J^^^^^^^^^^^^^^^^Jf^h quoique sans doute la plus ancienne, est aussi
core plus que la Hongroise. Chapeau, man- ^^^^■!i^yM^îî^i)^Êssàù^ celle qu'on rencontre le plus fréquemment
teau, tunique, sabre, pour le Hongrois en ^^^^^^m^l^^^^^^^W^ llans lc Pa>'s- ct presque toujours elle laisse
costume de gala, tout est prétexte à parure et *|^H^^EKHBS9fflg l'impression d'un travail plus grossier ou
à pierres précieuses, sous forme de boutons, ^9H^^^|^^ plutôt moins raffiné. Il s'en trouve cependant
d'agrafes, de chaînes et de chaînettes, de ^^gsggjsaôejgg^ des spécimens isolés tout à fait remarquables
ceintures et de ceinturons. Aujourd'hui même, ^jBHij^ comme valeur artistique, et qui, pour le style,
il en est encore ainsi, tout comme au xvic siècle. iPsisi l'ornementation et le fini, ne le cèdent en
On ne saurait dire ce qu'était au moyen âge sj^jj^fô rien aux plus beaux ouvrages de la Renais-
cette passion des bijoux, car l'histoire du 3r&b^J3k sance.
costume hongrois et de ses ornements, mal- (^51$»$) ^ on trouv£Ut ces objets en dehors de
gré l'intérêt qu'elle offre à l'historien du pays, ....^mlw ir . la Hongr'ei on les prendrait certainement
n'est pas encore écrite et demeure plus ^fSjÊj^^-^' pour de la bijouterie italienne,
obscure que de raison. «s£|k^^P£j'^|5R Les armes, surtout l'arme principale,
On indique généralement en Hongrie deux tMSSU^^Ê^" l'épée, doivent être comptées aussi parmi les
centres principaux de fabrication des anciens .JeKeVeW ï^aK1^ objets de bijouterie, tant la poignée et le
bijoux : le plus important dans le Sieben- J^j^S^K^L^-tJK . fourreau sont d'habitude ornés de bijoux. Il se
burgen, surtout dans les villes allemandes de , ^^^^^^^^^^^^^^^^ trouve encore aujourd'hui en Hongrie un
cette province; l'autre à Kaschau, dans la 0^ ^^^^^^.^^^^^^^^TO grand nombre d'anciennes épées orientales
haute Hongrie, où étaient venus se fixer aussi /^-..^^^^p^^^^^^^^^^^a^^ ^x. de luxe, que portent les cavaliers hongrois
des artisans allemands, de sorte que l'indus- " ' '■■ ^p^^^^^^^^^^^^g^^^T*".—j.'^-^'"- lorsqu'ils endossent leur costume de gala,
trie allemande y est également intéressée. v ■ '^PlS^^P^e-- ,^..'.m„„.^_^-rJ^^^Yfi'^-S' Ces épées sont d'une extrême richesse, cou-
Ces deux provinces paraissent avoir formé ' vertes d'or et garnies de néphrites, de tur-
en quelque sorte deux écoles distinctes; du quoises et de rubis. Les Indes sont sans doute
moins, on a l'habitude de distinguer deux Pocal, ]e pays nataj dg cgs Q>un styie essen.
catégories de bijoux, et le fait est qu'on peut tiellement oriental.
reconnaître deux genres différents, tant par le dessin que par le travail;
mais la question est de savoir si ces différences de style et de fabrication
Une autre espèce d'arme jadis propre aux Hongrois, la massue ou
buzogany, était garnie de la même façon.