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Poinssot, J.: Tunisie, [2]: inscriptions inédites recueillies pendant un voyage exécuté en 1882-1883 ; sur l'ordre de S. E. le Ministre de l'Instruction publique
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TUNISIE
INSCRIPTIONS INÉDITES
RECUEILLIES PENDANT UN VOYAGE EXÉCUTÉ EN 1882-1883,
Sur l'ordre de S. E. le Ministre de l'Instruction publique,
PAR M. J. POIN'SSOT.
[Suite.)
Une chaîne de hautes montagnes qui commence au pic de
Zaghouan, traverse toute la Tunisie du nord-est au sud-ouest
et rejoint l'Aurès près de Tebessa. Elle sépare la Régence en
deux régions fort différentes par leur aspect, leur climat et leurs
productions. Au nord se trouvent les plaines fertiles du Tell,
au sud commence le climat saharien.
La vallée de l'Oued Marouf s'étend au pied de Tune des plus
hautes montagnes de cette chaîne, le Djebel Serdj dont les
escarpements la protègent comme un rempart du côté du nord-
ouest. Les sources abondantes qui s'en échappent pour se
perdre dans des marais, alimentaient autrefois de grandes
villes dont les édifices encore debout, mais à demi ruinés,
offrent un aspect saisissant. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un
vaste désert couvert de broussailles, que le massif confus du
Djebel Ousselet sépare de la plaine de Kérouan, et à chaque
extrémité duquel on voit se dresser dans le lointain : au sud-
ouest la masse du Trozza, et au nord-est la pointe du Djebel
Zaghouan ; mais si l'on en juge par le nombre des ruines qui
jonchent le sol, par rimporlance des voies romaines dont on
retrouve les tronçons, ce pays de frontières devait être un des
endroits les plus peuplés et les plus florissants de l'Afrique
ancienne.
Dans la direction de Zaghouan les montagnes se rapprochen t^
la vallée se resserre et l'Oued Marouf, qui change son nom en
celui d'Oued Nebhâna, traverse un étroit défilé pour se rendre
dans les terres basses qui s'étendent jusqu'au littoral au nord
de Kérouan. Mais avant de s'y engager, il reçoit son principal
INSCRIPTIONS INÉDITES
RECUEILLIES PENDANT UN VOYAGE EXÉCUTÉ EN 1882-1883,
Sur l'ordre de S. E. le Ministre de l'Instruction publique,
PAR M. J. POIN'SSOT.
[Suite.)
Une chaîne de hautes montagnes qui commence au pic de
Zaghouan, traverse toute la Tunisie du nord-est au sud-ouest
et rejoint l'Aurès près de Tebessa. Elle sépare la Régence en
deux régions fort différentes par leur aspect, leur climat et leurs
productions. Au nord se trouvent les plaines fertiles du Tell,
au sud commence le climat saharien.
La vallée de l'Oued Marouf s'étend au pied de Tune des plus
hautes montagnes de cette chaîne, le Djebel Serdj dont les
escarpements la protègent comme un rempart du côté du nord-
ouest. Les sources abondantes qui s'en échappent pour se
perdre dans des marais, alimentaient autrefois de grandes
villes dont les édifices encore debout, mais à demi ruinés,
offrent un aspect saisissant. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un
vaste désert couvert de broussailles, que le massif confus du
Djebel Ousselet sépare de la plaine de Kérouan, et à chaque
extrémité duquel on voit se dresser dans le lointain : au sud-
ouest la masse du Trozza, et au nord-est la pointe du Djebel
Zaghouan ; mais si l'on en juge par le nombre des ruines qui
jonchent le sol, par rimporlance des voies romaines dont on
retrouve les tronçons, ce pays de frontières devait être un des
endroits les plus peuplés et les plus florissants de l'Afrique
ancienne.
Dans la direction de Zaghouan les montagnes se rapprochen t^
la vallée se resserre et l'Oued Marouf, qui change son nom en
celui d'Oued Nebhâna, traverse un étroit défilé pour se rendre
dans les terres basses qui s'étendent jusqu'au littoral au nord
de Kérouan. Mais avant de s'y engager, il reçoit son principal