He à sa fin „
du,roi u
VENDREDI 17 AVRIL 1846. __^«T-rr, . _ QUINZIÈME ANNÉE,-N» (07.
Bureaudela rédaction et ds l'administration, à Paris. \^ ! M, Jl^^I^X |^ Publiant chaque jour un nouveau dessin en lithographie
DDE BU CROISSANT, )6 (HOTEL COI.REIH).
1 Un STâM ""«i
« moi " eonc ,
'ueIï*tif'*»u
P°sHeurs 0at
V
OU Hilll KI.S. ET VICNEÏTES SUU BOIS.
'AIIIS. 1>EPARTF.»IE.NS.
PAIIIS. DEPARTE»! KÎVS.
„u iaf,-. 18 fr. /^é^t^^^SHp*^^' WfWtl *£3?TH9BFe~ Trois mois................... 13 fr. lit fr.
Trois 1111 50 56 C2^^W^ '^ÊÈMmL «fe^ a . 3.10#^ lllt'sjo Six mois..................... 30 su
Un a"....... "ni "V lii '" ï*0 o ffi8!^'?*^ Un numéro.ivec lithographie. » 30 c.
TJ'ZZmeZ daîêrr,'«'r et « de chaque mois. Lcs dalcllt dCS *" eH6 de chacl"c '»ois-
—0888®— Tîxme&^m
>bonne dans les déparlemens, chez les Libral- ^^^^HH^H JÈÊÊttfFIII'-tyl * H»\ BHPHRHM»-!! On reçoit en paiement des abonnemens, les man-
(l",V,i< les bureaux des Messageries nivales el (les ^^^95bhv ÊmtÊ^STl^^Êk ^P^JPkjIII I' flals » v"e sl"' 1,1 Tr.'-or et sur la Poste, el les effels
„eries générale»: à Lyon . chez Mme Philippe- ^it^^mS^B^ JÊÊÊUmmk fl, I jfÊk f^^^r^v^T^- ,cs maisons de Banque de Paris. - Tout eu qui
MeS|jier H.rueSainl-Dominique: à Bordeaux, chez ''^^^^^^f^A^^^^^ W^M^^Sitj^^^J^^è'^' e.onceiT.e le Journal doit être adressé (franco i au Di-
T'pelp'ecti,' libr., place de la ComéJio; à Marseille, ^Z^J^^^^^^p^^^^^^S^^^gSfBjl^^^J^^^^ reeleur. — l.es lettres non affranchies seront rigou-
Jliez M Miebelel-Peyron, libr.- ^^^^È^^^^^r^^^S^--^^—- ~ —reusement refusées.
LE CHARIVARI.
REVUE GHABIVABIQUE DU SALON DE 1846, ILLUSTRÉE PAR CHAM.
Le Musée du Louvre est aujourd'hui le seul éta-
blissement à la porte duquel le public vienne encore
faire queue, et encore n'a-t-elle lieu qu'une fois par
an. Mais aussi quelle queue! — Jamais comète n'en
eut tiae. pareille !
C'est en la contemplant, en la voyant ondoyer, se
replier sur elle-même et occuper ainsi toute la
place du Musée qu'on peut s'imaginer à peu près
ce que doit être le fameux serpent de mer, que
les naturalistes les plus acharnés ne sont encore par-
venus à apercevoir que dans les colonnes du Consti-
tutionnel. Par exemple, il y est visible deux fois
par an, à l'époque des renouvellemens d'abonnemens.
La veille de l'ouverture du Musée du Louvre, à
minuit moins un quart, une foule de portefaix se di-
rigeaient encore vers cet établissement national ; c'é-
tait une véritable course au clocher, et les messa-
gers parisiens se trouvaient transformés en cour-
siers pur sang : ils avaient tout du long du chemin
sur leur dos des rapius qui leur criaient : « Hop !
hop ! nous n'arriverons jamais ! »
j Et dire.'que des exercices pareils ne sont payés que
quinze sous ! Franchement, le Jockey-Club ne fait qugs-»<>us,ont appris que le jury de 1846 a suexami-
pas tout ce qu'il devrait faire pour l'encouragement /{®} Vpfâ(i&-.(it classer environ cinq mille tableaux
des courses. .ma une douzaine de jours
Si les messagers parisiens prouvent une grande
activité lors de l'ouverture du Salon, en revanche, les
membres du jury de réception ne montrent pas plus
de fainéantise.
Comme ils travaillent, les gaillards, comme ils tra-
vaillent ! Ils ne savent où donner de la tête.
C'est-à-dire que ce jury de quinze personnes a
montré une force de cinquante chevaux, ou si vous
aimez mieux, de quatre-vingt-cinq mulets.
Pour peu que le nombre des artistes et par consé-
quent des tableaux aille toujours en augmentant, il
faudra nécessairement songera utiliser la vapeur
et l'appliquer au jury d'admission. Les forces humai-
nes ont une limite qu'on ne saurait leur faire fran-
chir sous peine de casser le grand ressort.
On a beau être de l'Institut, on n'en est pas moins
homme.
Ainsi que toutes les années précédentes, le jury a
montré une répugnance invincible pour tous les pay-
sages qui n'étaient pas de la nuance épinard académi-
que, et de plus il a manifesté en 1846 une hydropho-
bie bien caractérisée contre les choses aquatiques de
M. Gudin.
Huit ou dix vaisseaux de cet artiste maritime n'ont
pas pu arriver à bon port.
C'est fort triste, mais pourtant, à la rigueur, on
peut en prendre son parti, d'autant mieux que vous
auriez beau verser une multitude de larmes amères
et même salées, il n'y en aurait jamais assez pour
remettre à flot les vaisseaux de cet infortuné Gu-
din.
Comme toujours, et suivant son usage de plus en
plus antique et solennel, le jury se voilait la face
quand arrivait un Turc de Decamps; en revanche, il
tombait à genoux et eii adoration devant tout bon-
homme portant le .costume grec, le costume grec an-
cien, bien entendu.
Ces inspecteurs de tableaux examinent huit à dix
toiles par minute, et cela, pendant six heures d'hor-
loge : heures qui doivent être plus longues que les
autres, puisque on les cite toujours toutes les fois
qu'il est question d'évaluer un espace de temps qui
n'en finit plus.
Dans le fait, et en y réfléchissant bien, je recon-
nais que des montres larges comme des pièces de
trente sous doivent avoir des heures beaucoup plus
petites que de gros coucous.
En tout cas, des calculs officiels et chronométri-
De nos jours, personne, hélas ! ne porte plus de
casque, excepté M. Chicard.
Aussi quelle magnifique étude académique M.
Drolling ferait d'après M. Chicard!
du,roi u
VENDREDI 17 AVRIL 1846. __^«T-rr, . _ QUINZIÈME ANNÉE,-N» (07.
Bureaudela rédaction et ds l'administration, à Paris. \^ ! M, Jl^^I^X |^ Publiant chaque jour un nouveau dessin en lithographie
DDE BU CROISSANT, )6 (HOTEL COI.REIH).
1 Un STâM ""«i
« moi " eonc ,
'ueIï*tif'*»u
P°sHeurs 0at
V
OU Hilll KI.S. ET VICNEÏTES SUU BOIS.
'AIIIS. 1>EPARTF.»IE.NS.
PAIIIS. DEPARTE»! KÎVS.
„u iaf,-. 18 fr. /^é^t^^^SHp*^^' WfWtl *£3?TH9BFe~ Trois mois................... 13 fr. lit fr.
Trois 1111 50 56 C2^^W^ '^ÊÈMmL «fe^ a . 3.10#^ lllt'sjo Six mois..................... 30 su
Un a"....... "ni "V lii '" ï*0 o ffi8!^'?*^ Un numéro.ivec lithographie. » 30 c.
TJ'ZZmeZ daîêrr,'«'r et « de chaque mois. Lcs dalcllt dCS *" eH6 de chacl"c '»ois-
—0888®— Tîxme&^m
>bonne dans les déparlemens, chez les Libral- ^^^^HH^H JÈÊÊttfFIII'-tyl * H»\ BHPHRHM»-!! On reçoit en paiement des abonnemens, les man-
(l",V,i< les bureaux des Messageries nivales el (les ^^^95bhv ÊmtÊ^STl^^Êk ^P^JPkjIII I' flals » v"e sl"' 1,1 Tr.'-or et sur la Poste, el les effels
„eries générale»: à Lyon . chez Mme Philippe- ^it^^mS^B^ JÊÊÊUmmk fl, I jfÊk f^^^r^v^T^- ,cs maisons de Banque de Paris. - Tout eu qui
MeS|jier H.rueSainl-Dominique: à Bordeaux, chez ''^^^^^^f^A^^^^^ W^M^^Sitj^^^J^^è'^' e.onceiT.e le Journal doit être adressé (franco i au Di-
T'pelp'ecti,' libr., place de la ComéJio; à Marseille, ^Z^J^^^^^^p^^^^^^S^^^gSfBjl^^^J^^^^ reeleur. — l.es lettres non affranchies seront rigou-
Jliez M Miebelel-Peyron, libr.- ^^^^È^^^^^r^^^S^--^^—- ~ —reusement refusées.
LE CHARIVARI.
REVUE GHABIVABIQUE DU SALON DE 1846, ILLUSTRÉE PAR CHAM.
Le Musée du Louvre est aujourd'hui le seul éta-
blissement à la porte duquel le public vienne encore
faire queue, et encore n'a-t-elle lieu qu'une fois par
an. Mais aussi quelle queue! — Jamais comète n'en
eut tiae. pareille !
C'est en la contemplant, en la voyant ondoyer, se
replier sur elle-même et occuper ainsi toute la
place du Musée qu'on peut s'imaginer à peu près
ce que doit être le fameux serpent de mer, que
les naturalistes les plus acharnés ne sont encore par-
venus à apercevoir que dans les colonnes du Consti-
tutionnel. Par exemple, il y est visible deux fois
par an, à l'époque des renouvellemens d'abonnemens.
La veille de l'ouverture du Musée du Louvre, à
minuit moins un quart, une foule de portefaix se di-
rigeaient encore vers cet établissement national ; c'é-
tait une véritable course au clocher, et les messa-
gers parisiens se trouvaient transformés en cour-
siers pur sang : ils avaient tout du long du chemin
sur leur dos des rapius qui leur criaient : « Hop !
hop ! nous n'arriverons jamais ! »
j Et dire.'que des exercices pareils ne sont payés que
quinze sous ! Franchement, le Jockey-Club ne fait qugs-»<>us,ont appris que le jury de 1846 a suexami-
pas tout ce qu'il devrait faire pour l'encouragement /{®} Vpfâ(i&-.(it classer environ cinq mille tableaux
des courses. .ma une douzaine de jours
Si les messagers parisiens prouvent une grande
activité lors de l'ouverture du Salon, en revanche, les
membres du jury de réception ne montrent pas plus
de fainéantise.
Comme ils travaillent, les gaillards, comme ils tra-
vaillent ! Ils ne savent où donner de la tête.
C'est-à-dire que ce jury de quinze personnes a
montré une force de cinquante chevaux, ou si vous
aimez mieux, de quatre-vingt-cinq mulets.
Pour peu que le nombre des artistes et par consé-
quent des tableaux aille toujours en augmentant, il
faudra nécessairement songera utiliser la vapeur
et l'appliquer au jury d'admission. Les forces humai-
nes ont une limite qu'on ne saurait leur faire fran-
chir sous peine de casser le grand ressort.
On a beau être de l'Institut, on n'en est pas moins
homme.
Ainsi que toutes les années précédentes, le jury a
montré une répugnance invincible pour tous les pay-
sages qui n'étaient pas de la nuance épinard académi-
que, et de plus il a manifesté en 1846 une hydropho-
bie bien caractérisée contre les choses aquatiques de
M. Gudin.
Huit ou dix vaisseaux de cet artiste maritime n'ont
pas pu arriver à bon port.
C'est fort triste, mais pourtant, à la rigueur, on
peut en prendre son parti, d'autant mieux que vous
auriez beau verser une multitude de larmes amères
et même salées, il n'y en aurait jamais assez pour
remettre à flot les vaisseaux de cet infortuné Gu-
din.
Comme toujours, et suivant son usage de plus en
plus antique et solennel, le jury se voilait la face
quand arrivait un Turc de Decamps; en revanche, il
tombait à genoux et eii adoration devant tout bon-
homme portant le .costume grec, le costume grec an-
cien, bien entendu.
Ces inspecteurs de tableaux examinent huit à dix
toiles par minute, et cela, pendant six heures d'hor-
loge : heures qui doivent être plus longues que les
autres, puisque on les cite toujours toutes les fois
qu'il est question d'évaluer un espace de temps qui
n'en finit plus.
Dans le fait, et en y réfléchissant bien, je recon-
nais que des montres larges comme des pièces de
trente sous doivent avoir des heures beaucoup plus
petites que de gros coucous.
En tout cas, des calculs officiels et chronométri-
De nos jours, personne, hélas ! ne porte plus de
casque, excepté M. Chicard.
Aussi quelle magnifique étude académique M.
Drolling ferait d'après M. Chicard!