A PROPOS
DE
QUELQUES GRANDES ŒUVRES DISPARUES
DE
CHARLES LE BRUN
I
Infatigable praticien, metteur en scène de premier
ordre, Le Brun eut une puissance de travail que nul n’a
dépassée. Les personnages de ses innombrables tableaux
suffiraient à peupler une grande cité ; la liste, sans com-
mentaires, de ce qu’il fit exécuter aux Gobelins pendant
les vingt-sept années de sa domination, en œuvres de
tout ordre et de toute sorte, remplirait un volume. Il
eut des défauts, assurément. Qui échappe à cette fatalité?
Mais ce furent ceux de son époque d’apparat et d’orgueil.
En définitive, gardons-nous de l’oublier : les immenses
ressources dont son active intelligence disposa, le senti-
ment de la force qui le poussait aux entreprises les plus
vastes et les plus diverses, en faisant sa gloire, étendirent
partout la suprématie incontestée de la France dans les arts.
Des témoignages de cette fécondité étonnante sub-
sistent. L’hôtel Lambert, le château de Vaux-le-Vicomte, la
galerie d’Apollon, l’énorme galerie de Versailles, ont gardé
leur décor, et le Louvre conserve les Batailles d'Alexandre,
XXII. — 3° PÉRIODE.
45