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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 5
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Merson, Olivier: À propos de quelques grandes œuvres disparues de Charles le Brun
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0374

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354

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

où le peintre a caractérisé sa manière héroïque avec une ampleur
de conception et une virilité singulières. N’avons-nous pas, d’autre
part, des tapisseries tissées sur ses dessins, chefs-d’œuvre de l’une
des riches périodes du genre, sans contredit la plus glorieuse
de notre fabrication française? Au contraire, rien ne nous est
parvenu de tant de pièces d’orfèvrerie travaillées pour Louis XIV
et les grands du royaume, aux Gobelins, au Louvre et ailleurs.
J’en ai parlé ici avec quelques détails en de précédents articles \
et j’ai dit, alors, en quelles circonstances disparurent d’un seul
coup ces preuves multiples du génie inventif et vraiment supérieur
de Le Brun.

Mais si beaucoup des peintures de Le Brun ont résisté aux
atteintes du temps et à l’indifférence des hommes, beaucoup aussi,
en plus grand nombre peut-être, parfois de première importance,
sont perdues sans retour. Des estampes nous fixent à peu près sur
les mérites de plusieurs, c’est vrai. Cependant, combien n’ont point
occupé le burin des graveurs, dont les écrits contemporains nous
transmettent à peine un souvenir incertain !

Ainsi, celles de l’oratoire de M. Poncet, conseiller à la Cour des
aides, qui demeurait proche de la rue Dauphine, et d’un autre
oratoire dans une maison de Charenton, à Mme Plessis-Bellière ;
ainsi, deux plafonds rue Bichelieu, chez le commandeur de Jars;
— chez M. de la Bazinière, trésorier de l'Epargne, hôtel de Bouillon,
quai Malaquais, L’Histoire de Pandore ;—La Déification de Romidus,
rue de Jouy, hôtel d’Aumont ; — non loin du Palais, dans l’appar-
tement de messire de Pomponne de Bellièvre; premier président du
Parlement, un plafond plein de déesses et de génies, accompagné de
bas-reliefs feints et de médaillons, et un Sacrifce d'Iphigénie (le
peintre en « était si prévenu qu’il avoit accoutumé de le nommer
son beau tableau2»); — et bien d’autres d’égale importance, par
exemple le plafond commandé par Fouquet pour sa demeure de
Saint-Mandé, un plafond dans un beau logis d’Essone, à M. Inzelin,
trésorier de la Chambre aux deniers; Daniel, Suzanne et les Vieil-
lards, offert à une chambre des enquêtes par le conseiller Hervé ;
chez l’abbé Bivière, depuis évêque de Langres, place Boyale, deux
pièces ornées, celle-ci de la charmante fiction d’Apulée, celle-là de
sujets relatifs au dieu Apollon et aux Muses. J’en omets sans doute.

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XIV, p. 5 et suiv.

2. Guillet de Saint-Georges, Mémoires des memlres de l’Académie royale de
peinture et de sculpture.
 
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