Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 5.1911)

L’APOGÉE DE LA GRAVURE JAPONAISE

K1Y 0 N A G A ET S H A R A KU

LACTEUR I C H I K A AV A B E N Z O
ESTAMPE EN COULEURS
PAR B U N C I-I O
(Collection de M. R. Kœchlin.)

de l’artiste, nous verrons

Il est certain que l’exposition d’es-
tampes japonaises au Pavillon de Mar-
san1 a eu près des amateurs un succès
encore plus grand que celles qui la précé-
dèrent2, car la série des Iviyonaga repré-
sente la perfection en cet art; mais il est
non moins vrai qu’elle ne nous offre plus,
au point de vue technique, les mêmes
surprises que celle de l’an dernier. Nous
avions vu, en effet, en moins d’un demi-
siècle cette admirable technique de la
gravure sur bois japonaise passer de ses
premiers balbutiements avec Moronobou,
son fondateur dont l’influence fut si
grande sur tous les artistes qui suivirent,
à la pleine possession de tous ses moyens
avec Harunobou, et, si Iviyonaga surpasse
ce maître charmant par la perfection du
dessin, par l’absence complète de manié-
risme, par la plénitude de son style, le
premier aspect de ses œuvres est sensi-
blement le même au point de vue de la
beauté du tirage. Quant à la personnalité
plus loin combien elle est différente et

1. Ouvert ) du 10 janvier au 12 février. M\I. P. Vignier,J. Lebel et Inada qui en
préparent le catalogue ont bien voulu nous prêter les traductions qu’ils ont faites
de certaines légendes japonaises; nous tenons à les en remercier, ainsi que
M. Longuet qui a favorisé l’illustration de cet article.

2. Voir sur les deux premières expositions nos articles de la Gazette des
Beaux-Arts, avril 1909, p. 334, et mars 1910, p. 177.