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Gesellschaft für Vervielfältigende Kunst [Hrsg.]
Die Graphischen Künste — N.F. 2.1937

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Calabi, Augusto; Schreiber-Favre, Alfred: Les eaux-fortes et les lithographies d'Alexandre Calame, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.6337#0070
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A. CALABI ET A. SCHREIBE R-FAVRE / LES EAUX-FORTES
ET LES LITHOGRAPHIES D'ALEXANDRE CALAME

Chaque artiste createur ayant sa propre maniere de voir, chaque expression artistique
est nouvelle, dans les limites, toutefois, de l'element humain, eternellement pareil.

Mais pour innover dans le choix du sujet, il faut que l'artiste possede une independence
de jugement et une force de caractere plutot rares. Meme quand le pressentiment d'une modi-
fication de la coutume intellectuelle Foriente vers un nouveau sujet, il lui faut toujours assez
d'independence d'esprit pour quitter la route battue par ses contemporains et ne pas suivre
le goüt du public qui applaudit et achete; il lui faut la force d'extraire les c ar acter es particuliers
de son nouveau sujet et de modifier en relation la technique traditionnelle.

Alexandre Calame crea les premieres peintures, les premieres eaux-fortes, les premieres
lithographies de montagne au XIXe siede, alors qu'en Suisse le mouvement intellectuel
inspire par la montagne n'etait qu'ä ses debuts et qu'en Europe la peinture en «plein-air»
n'etait pas plus avancee. Nous entendons par lä, la montagne vue dans ses elements et dans son
ensemble, independamment du nom qu'elle porte ou du lieu ou eile se trouve, la montagne
sujet unique et central, non complement ou arriere-fond, la montagne aimee comme l'unique
partie de notre continent restee libre aux grandes forces intactes de la nature, et recberchee
par le peintre ä cause du jeu des lumieres et des couleurs qui s'etendent superbement dans
les cieux et sur les cotes des monts, qui se condensent dans les formes des arbres et se re-
flechissent dans les rares eaux courantes parmi les rochers.

Ces montagnes, nous les trouvons exprimees d'une maniere complete et definitive dans
les premieres eaux-fortes de la premiere serie publiee en 1838 par Alexandre Calame. Les
premieres gravures de Rousseau et de Daubigny ne sont pas anterieures, Celles de Jacques
(1841) et de Corot (1845) n'ont pas encore paru; en Suisse la gravure n'avait pas fait grand
chemin apres le paysage idyllique de Salomon Gessner (1730—1788) et les vues de Rome de
Gmelin (1745—1820), et servait principalement ä la preparation des vues touristiques. au
dessin rarement assez correct et aux couleurs insuffisamment harmonieuses pour etre des
ceuvres d'art. Goya n'etait mort que depuis dix annees; Blery (1805—1886) qui continuait
la maniere de Boissieu, et Paul Huet (1802—1869) ne donnaient ä Calame que l'idee de la
gravure finie comme un tableau peint. B. J. Baron (1788—1869) lui indiquait la route de
la Hollande, sur les pas de Ruysdael.

Lorsque Calame se mit ä graver, son esprit n'etait donc pas, comme il arrive souvent aux
artistes, inconsciemment imitateur de l'activite d'autrui, mais il suivait uniquement son
besoin generique d'expression artistique, Oriente vers le dessin clair-obscuriste. Au fait, la
conception de ses premieres eaux-fortes de montagne (6 dans une serie de 12) ne differe
aucunement de celle de ses peintures, et ceci en cause quelquefois la faiblesse. Composition meti-
culeusement equilibree, dessin lineaire constructif meme dans les details du premier plan,
clair-obscur complet de tous les rapports de tons, dans toutes les parties de la surface gravee.
Le grand effet solennel de la lumiere est leur sujet principal ou unique, soit exalte par les
contrastes riants des arbres, trop finis, du premier plan (No. 13) soit delicatement gradue dans
les plans successifs de la scene silencieuse (No. 3), soit culminant dans Fequilibre extatique des
neiges lointaines sous un ciel pur et serein (No. 7). (Repr. Ns. 1, 2.)

Les objets du premier plan sont decrits d'un trait plutot gras qui en trace minutieusement
les contours, tandis que les ombres legeres des masses sont obtenues au moyen de la roulette;

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