DOI Artikel:
Calabi, Augusto; Schreiber-Favre, Alfred: Les eaux-fortes et les lithographies d'Alexandre Calame, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.6337#0071
le reste est fait de traits
fins et finissimes, maigres
et ultra-maigres, croises
plus ou moins reguliere-
ment et couvrant toute la
planche, exception faite
pour les tres petits blancs
purs, parcimonieusement
epargnes pour les points
brillants et pour les tons
plus clairs des neiges, des
eaux et des nuages.
C'est ainsi que travail-
laient les burinistes du
commencement du siecle,
qui tächaient d'exprimer
la tonalite, et parfois me-
ine la couleur, en sacri-
fiant completement la va-
leur du trait en soi (Barto-
lozzi et Janinet etaient
morts vers 1815 ainsi que
Porporati, insurpassable
pour la finesse dans les
rapports des tonalites;
Morghen et Longhi n'etai-
ent morts qu'apres 1830).
Dans deux des quatres
eaux-fortes de montagne
de la deuxieme serie, pu-
blice en 1840, l'importance
de l'effet de la lumiere
1'emporte definitivement
sur celui de toute autre
representation, l'effet de
la tache sur celui du trait descriptif. Dans le No. 25, voici la lumiere livide de l'orage sur le
terrain, dans l'eau, sur les troncs du premier plan; dans le No. 23 c'est l'accord du soleil
sur la montagne rocheuse et de son reflet dans l'eau qui font toute la planche. Ici meme la
gravure devance la peinture de Calame, car c'est seulement vers la fin de sa vie que notre artiste
est parvenu ä rendre par la peinture ces montagnes magnifiquement nues, cette poesie pure
des lumieres et des ombres. Voici encore un exemple oü la gravure offre ä l'artiste avant et plus
que la peinture, le moyen d'exprimer ce qui est le plus important pour lui et ce qui represente
l'essence meme de son inspiration. (Repr. No. 3.)
Nous retrouvons, sinon la nouveaute du sujet, toute la beaute de l'expression et la mai-
trise de la representation dans les gravures qui ont pour sujet unique et principal les arbres
de mi-hauteur, magnifiquement construits dans leur ensemble, dont le clair-obscur est si
complet et si expressif, qu'ils representent a eux seuls tout un paysage (Ns. 7, 13, 28, 38) et
1. A. Calame, Eau-forte, Cat. No. 13, om. 215 X om. 270
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fins et finissimes, maigres
et ultra-maigres, croises
plus ou moins reguliere-
ment et couvrant toute la
planche, exception faite
pour les tres petits blancs
purs, parcimonieusement
epargnes pour les points
brillants et pour les tons
plus clairs des neiges, des
eaux et des nuages.
C'est ainsi que travail-
laient les burinistes du
commencement du siecle,
qui tächaient d'exprimer
la tonalite, et parfois me-
ine la couleur, en sacri-
fiant completement la va-
leur du trait en soi (Barto-
lozzi et Janinet etaient
morts vers 1815 ainsi que
Porporati, insurpassable
pour la finesse dans les
rapports des tonalites;
Morghen et Longhi n'etai-
ent morts qu'apres 1830).
Dans deux des quatres
eaux-fortes de montagne
de la deuxieme serie, pu-
blice en 1840, l'importance
de l'effet de la lumiere
1'emporte definitivement
sur celui de toute autre
representation, l'effet de
la tache sur celui du trait descriptif. Dans le No. 25, voici la lumiere livide de l'orage sur le
terrain, dans l'eau, sur les troncs du premier plan; dans le No. 23 c'est l'accord du soleil
sur la montagne rocheuse et de son reflet dans l'eau qui font toute la planche. Ici meme la
gravure devance la peinture de Calame, car c'est seulement vers la fin de sa vie que notre artiste
est parvenu ä rendre par la peinture ces montagnes magnifiquement nues, cette poesie pure
des lumieres et des ombres. Voici encore un exemple oü la gravure offre ä l'artiste avant et plus
que la peinture, le moyen d'exprimer ce qui est le plus important pour lui et ce qui represente
l'essence meme de son inspiration. (Repr. No. 3.)
Nous retrouvons, sinon la nouveaute du sujet, toute la beaute de l'expression et la mai-
trise de la representation dans les gravures qui ont pour sujet unique et principal les arbres
de mi-hauteur, magnifiquement construits dans leur ensemble, dont le clair-obscur est si
complet et si expressif, qu'ils representent a eux seuls tout un paysage (Ns. 7, 13, 28, 38) et
1. A. Calame, Eau-forte, Cat. No. 13, om. 215 X om. 270
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