Ll GRELOT
UN ANCIEN SÉNATEUR DE L'EMPIRE, par PÉPIN
En attendant qu'on lui rende sa place.
Malgré les charités et les philanthropies,
Sur les ponts, sur les quais» dans l'angle des maisons,
l.e cri des meurt-de faim sur les riches impies
Appelle les éclairs des malédictions 1
Car on voit que, depuis des centaines d'années.
Tout le peuple a perdu le sens de sa valeur ;
8ue pour mieux l'asservir des puissances damnées
ouiTissent avec soin-'les vices dont il meurt.
L'ivresse lui fleurit la face de pustules ;
La débauche précoce éteint ses yeux cernés.
Et son cou raohitique est troué de scrofules.
Et des chancres rongeurs lui dévorent le nez.
Dans un transport d'amour, ô Liberté chérie.
Il n'a jamaU baisé ton front terrible et beaul
Abruti par ses lords et sa Bible pourrie,
Nécrosé, saoul de gin, il descent au tombeau.
Point de révolte ici ! mais un calme turpido
La con~cience est morte, et tous les bons instincts :
La ré ignation alcoolique et stupide
A tué l'idéal et les désirs hautains.
Tous ces petits enfants, ces hommes et ses femmes
N'ont jamais sur le ciel vu de portes s'ouvrir,
Et dan» leur sombre enfer traînant leurs jours infâmes,
Se croient forcés d'y vivre et forcés d'y mourir.
Aussi, quand je me dis ces choses à moi-même,
Loin d'éprouver l'horreur de ces pestiférés,
Que tout le monde écarte et que personne n'aime,
Je recueille en mon cosur tous ces désespérés I
Londres, 10 septembre 1877.
Un ancien sénateur de l'Empire
Quelle dèchc, hein, mon empereur 1
Qu'il est loin le temps où ton fidèle serviteur
palpait trente mille balles par an.
Alors, il entretenait maintes danseuses,
Et aujourd'hui, il lui faut se faire entretenir
par elles !
Alors, il se faisait donner des pots devin.
Et aujourd'hui, il n'a plus môme de quoi en
boire un.
Alors, il avait un drapeau à sa porte,
Et aujourd'hui, il lui faut, pour boulotter, m
vendre a ces gueusards de républicains !
— Ah ! tu regrettes le bon temps, hein 1 mon
bonhomme 1
Plaintes vaines !
Soupirs superflus.
Les beaux jours passés ne reviendront plus!
Si tu tiens à vivre, reste camelot dans
lu, rue
Tu ne le seras plus en Chambre I
G.
UN ANCIEN SÉNATEUR DE L'EMPIRE, par PÉPIN
En attendant qu'on lui rende sa place.
Malgré les charités et les philanthropies,
Sur les ponts, sur les quais» dans l'angle des maisons,
l.e cri des meurt-de faim sur les riches impies
Appelle les éclairs des malédictions 1
Car on voit que, depuis des centaines d'années.
Tout le peuple a perdu le sens de sa valeur ;
8ue pour mieux l'asservir des puissances damnées
ouiTissent avec soin-'les vices dont il meurt.
L'ivresse lui fleurit la face de pustules ;
La débauche précoce éteint ses yeux cernés.
Et son cou raohitique est troué de scrofules.
Et des chancres rongeurs lui dévorent le nez.
Dans un transport d'amour, ô Liberté chérie.
Il n'a jamaU baisé ton front terrible et beaul
Abruti par ses lords et sa Bible pourrie,
Nécrosé, saoul de gin, il descent au tombeau.
Point de révolte ici ! mais un calme turpido
La con~cience est morte, et tous les bons instincts :
La ré ignation alcoolique et stupide
A tué l'idéal et les désirs hautains.
Tous ces petits enfants, ces hommes et ses femmes
N'ont jamais sur le ciel vu de portes s'ouvrir,
Et dan» leur sombre enfer traînant leurs jours infâmes,
Se croient forcés d'y vivre et forcés d'y mourir.
Aussi, quand je me dis ces choses à moi-même,
Loin d'éprouver l'horreur de ces pestiférés,
Que tout le monde écarte et que personne n'aime,
Je recueille en mon cosur tous ces désespérés I
Londres, 10 septembre 1877.
Un ancien sénateur de l'Empire
Quelle dèchc, hein, mon empereur 1
Qu'il est loin le temps où ton fidèle serviteur
palpait trente mille balles par an.
Alors, il entretenait maintes danseuses,
Et aujourd'hui, il lui faut se faire entretenir
par elles !
Alors, il se faisait donner des pots devin.
Et aujourd'hui, il n'a plus môme de quoi en
boire un.
Alors, il avait un drapeau à sa porte,
Et aujourd'hui, il lui faut, pour boulotter, m
vendre a ces gueusards de républicains !
— Ah ! tu regrettes le bon temps, hein 1 mon
bonhomme 1
Plaintes vaines !
Soupirs superflus.
Les beaux jours passés ne reviendront plus!
Si tu tiens à vivre, reste camelot dans
lu, rue
Tu ne le seras plus en Chambre I
G.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Un ancient sénateur de l’Empire, par Pépin
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le Grelot: journal illustré, politique et satirique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
Sf 25/34
Objektbeschreibung
Objektbeschreibung
Bildunterschrift: "En attendant qu’on lui rende sa place" Signatur: "Pepin E." Sonstige Angaben: "Lefman Sc"
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le Grelot: journal illustré, politique et satirique, 8.1878, Nr. 378, S. 378_2
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg