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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Devier, Henry: L' exposition de la Société des Amis des arts de Bordeaux, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0125

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EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS DE BORDEAUX. 113

cependant grand d'aspect et ne manquanc pas d'une certaine I croquis ; un portrait plein de vie et une Muse d'après une de nos
vigueur. plus jolies cantatrices, en tout quatre bustes.

M. Antony Serret est un Bordelais vivant à Paris et y ex- Tous les quatre sont conçus dans des sentiments différents.

posant régulièrement. Sa Sieste était au Salon dernier, et il ne
nous appartient pas d'indiquer les qualités et les défauts de cet
artiste bien connu.

M. J. L. Brown est dans les mêmes conditions; mais nous

Le Beethoven reproduit bien plus un type rêvé, inspiré par
l'œuvre du grand musicien et exécuté d'après ses portraits, qu'un
véritable portrait.

La Donneuse est une œuvre gracieuse, une fantaisie exécutée

doutons fore qu'il ait jamais exhibé dans la capitale la grande avec cetee conscience, ce respect de la vérité qui anime toujours
machine qu'il intitule Un Magyar. De la couleur, du rose, du M. de Saint-Vidal. Le portrait de M. IL, c'est un portrait dont
vert, du bleu, du gris, du jaune, beaucoup de couleur et de la
plus vive, mais avec quoi ça rime-t-il ? Pourquoi ce monsieur en
veste rose sur ce cheval bleu cherche-t-il à tuer cet autre ero-
tesque désarçonné à ses pieds? Sa seconde toile est la répétition,
avec un nom anglais, et sans grande variante, de sa Sortie des
pensionnaires^ tableau dont l'idée ingénieuse et la couleur bril-
lante lui méritèrent la première médaille en 1865. En somme,
tout ceci nous semble bien inférieur aux tableaux des années
précédentes et au talent de M. Brown.

M. Diaz a exposé des Enfants turcs etles Premières atteintes
de Famour. Ces tableautins sont peints dans une manière coton-
neuse, grasse et lourde, ce dessin flou, lâché, sans précision, qui
fait ressembler beaucoup de ces œuvres à de vieilles tapisseries
aux tons doux, tendres, effacés. On peut passer sans en rien dire.

M. Douard est né et vit à Bordeaux. Il a été pensionnaire de
la ville à Paris ; c'est un artiste qui prouvera, quand il le voudra,
qu'il sait son métier et que l'imagination ne lui fait pas non plus
défaut. Le portrait qu'il a exposé est crânement peint, le ton en
est chaud, la touche grasse, il est très-ressemblant et dénote des
qualités sérieuses de peintre.

M. Jules Constant n'a exposé qu'un grand tableau de nature
morte; c'est un animalier de beaucoup d'imagination, et ce tableau
ne donne pas la mesure de son talent. M. Constant est doué d'une
imagination très-fertile, et ses dessins à la plume sont quelquefois
préférables à ses tableaux ; ils sont exacts et pleins d'intérêt. Que
n'en expose-t-il quelques-uns ?

Les portraits de M. Dupain ont une distinction étrange qui
tient peut-être autant à la manière de l'artiste qu'à l'originalité
des modèles. Ceux de M. Papin manquent et de ceci et de cela;
ils semblent dater de 1830 et avoir été peints par un élève des
Bertin.

M. Grenier-Dubreuil est un excellent professeur ; à ses
moments de loisir il brosse, sans prétention, un petit tableau qui
n'est pas sans qualités ; mais il manque un peu de confiance en
lui.

M. Pradelles , à l'instar de Courbet, abuse du couteau à
palette qu'il ne manie pas avec la même adresse. Quelques-uns
de ses paysages, ses effets d'automne ou d'hiver, par exemple,
ne sont ni sans mérite, ni sans un certain charme.

M. Claveau, comme M. Mtmtfallet, affectionne le petit
tableau de genre ; il est très-habile, mais n'a pas, à beaucoup ja qualité première, cherchée, voulue, est la ressemblance. Enfn
près, le talent de celui-ci. Même chose pour M. Joseph Félon, la Muse est un buste de femme du monde, ayant gracieux visage
sculpteur, lithographe, peintre-verrier, peintre d'histoire bien et grand air.

connu dans ces différents genres, mais surtout en sculpture. M. Larreqieu a exposé un groupe mal agencé qu'il intitule :

La sculpture ne tient jamais grande place à nos expositions de Monde Brunehault, —c'est dommage, car le cheval a des qualités;
province, à part peut-être celles de Valenciennes et Toulouse, | _ et une statuette équestre de chef peau-rouge qui fera un char-
dont les écoles ont fourni nos artistes contemporains les plus niant petit bronze.

distingués dans ce genre. Parmi les dessins, aquarelles et eaux-fortes, il en est qu'on ne

Un groupe ou deux de Carpeaux, quelques bustes en terre peut passer sous silence, d'autres dont il est mieux de ne rien
cuite, trop connus, un joli petit buste en marbre de Mathieu- dire. Les beaux fusains de M. Lalanne appartiennent, cela va sans
Mcusnier> des bronzes de cheminée, rien d'original ; c'est la part j dire, à la première catégorie. Sa Vua de Bordeaux, prise de

La Dormeuse.

Buste de M. Francis de Saint-Vidal.
Fac-similé d'un dessin de l'artiste.

des artistes parisiens. Les nôtres, fort peu nombreux, ne sont
guère mieux représentés. M. de Cœffard a un buste en bronze
d'un de nos adjoints ; il est très-ressemblant et affirme une fois
de plus le talent de l'auteur, mais dans une mesure trop
réduite.

Lonnont, est un des meilleurs qu'il ait produits ; il réunit à la
fois la netteté du dessin et l'exactitude, au mouvement, à la
vie, à cette variété de lumière et d'ombre que présentent à cha-
que heure du jour nos grands quais. Peu d'artistes ont su
donner au fusain le charme, la.poésie qui se dégage de

M. de Saint-Vidal a exposé, lui, un buste de Beethoven, une j ceux de M. Lalanne, et il semble progresser sans cesse, acquérir
étude gracieuse, Jeune fille endormie (buste) dont nous donnons le | toujours une qualité nouvelle, faire un pas en avant.

Tome IL :5
 
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