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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Louvrier de Lajolais, Jacques Auguste Gaston: Le Musée national du Louvre et la note de M. F. Reiset, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0137

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124 L'ART.

2° Elle accorderait une telle augmentation du crédit annuel que le Louvre pourra se présenter
acquéreur avec tous les moyens de réussir contre ses riches rivaux. Mais pour cela, c'est une
somme considérable qu'il convient d'inscrire au budget annuel, et dans l'état de nos affaires, il est
peu probable que nos Députés soient disposés à la voter; car, dans ce cas, 500,000 francs suffiraient
à peine puisque « l'Angleterre consacre cette même somme annuellement à l'acquisition de tableaux
de grands peintres 1 ».

30 La Chambre pourrait accorder un crédit annuel de 250,000 francs, en permettant l'emploi
d'une disposition spéciale qui concilie tons les intérêts. C'est le système présenté par M. le Directeur
des Musées. Écoutons-le parler :

« La somme de 250,000 francs, que M. Gladstone trouvait convenable de dépenser annuellement
pour le seul Musée des peintures de Londres, serait peu élevée pour nos huit Musées réunis; elle nous
paraîtrait cependant suffisante, à une condition, condition essentielle : celle de pouvoir faire des
économies.

« Suivant les règles de la comptabilité ordinaire, tous les crédits non dépensés dans le cours de
l'exercice rentrent au Trésor. Une dérogation à ces règles serait indispensable dans le cas qui nous
occupe, à moins d'augmenter hors de raison les crédits annuels. En effet, les occasions ne se pré-
sentent pas à intervalles égaux. »

Il ajoute plus loin :

« La méthode à suivre serait des plus simples, et d'habiles financiers nous ont dit bien des fois
qu'un vote de la Chambre aplanirait toutes les difficultés. Chaque année, ce qui resterait disponible
sur les 250,000 francs serait déposé à la Caisse des dépôts et consignations. Les économies ainsi faites
s'accumuleraient au profit de l'avenir, et ne pourraient être retirées que par un arrêté du Ministre.
Suivant le règlement en vigueur, règlement tutélaire auquel le Directeur des musées tient plus que
tyDut autre, aucune demande ne pourrait être adressée à cet égard au Ministre qu'après un avis favo-
rable du Conservatoire. »

Voilà, si elle est possible, la plus sensée et la moins coûteuse des solutions. Il est bien évident
que la caisse de réserve des Musées permet de se présenter sans bruit aux ventes et d'y acquérir à
des prix raisonnables des œuvres que le vendeur incertain n'aura pas intérêt à soutenir jusqu'au chiffre
des acheteurs du Louvre, puisqu'il ne le connaîtra pas à l'avance, comme dans le cas des crédits votés
spécialement. Alors la lutte devient possible ; elle cesse d'être une réclame bruyante pour entrer
dans les vraies conditions pratiques d'une dispute patiente, étudiée et économique.

Un seul obstacle se présente ici. C'est la législation financière qui régit tous les intérêts des
administrations. Assurément nous sommes de ceux qui comprennent les sages dispositions du légis-
lateur pour la plus grande partie des cas; mais il nous semble que, dans celui que nous venons d'exa-
miner après M. F. Reiset, il y a de tels motifs et de telles garanties pour la meilleure gestion des
intérêts financiers, qu'il ne se présente aucune raison sérieuse pour refuser d'autoriser une exception
qui a été admise du reste, nous le certifions, en diverses circonstances analogues, par des lois spéciales
de finance. Nous espérons donc que la Chambre acceptera cette solution.

Nous ne saurions mieux terminer cette analyse de la note du Directeur des musées qu'en citant
ses dernières paroles :

« Telles seraient nos demandes. Sont-elles justes ou sont-ce des rêves? Nous avons la ferme
confiance d'avoir, en formulant ces idées, accompli un devoir. Nous avons rigoureusement circonscrit
notre horizon, et nous ne nous sommes occupés que des musées proprement dits, c'est-à-dire du bon
aménagement de la garde, du développement régulier des collections qu'on nous a fait l'honneur de
nous confier. Ingres et Delacroix, Vitet et Beulé, s'ils étaient encore de ce monde, nous soutiendraient
énergiquement. Ceux à qui l'opinion publique donne aujourd'hui voix prépondérante en ces matières
ne nous refuseront pas leur appui. »

A. LOUVRIER DE LaJOLAIS.

(La fin au prochain numéro.)

I, Rapport de M. le comte d'Osmoy, rapporteur du budget des beaux-arts, à la commission du budget de 1875.
 
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