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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Daliphard, Edouard: Exposition des oeuvres de Corot, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0178

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158 L'ART.

l'heureux possesseur, M. Brun, a bien voulu se dessaisir pour l'exposition posthume du maître. Une
grande masse d'arbres d'une forme majestueuse occupe toute la partie droite de la composition, à
gauche une trouée lumineuse traversée par un tronc d'arbre qui se perd dans le cadre, quelques
vaches, une figure et les fonds baignés d'air et de lumière. De tout cet ensemble, l'esprit conserve une
impression de grandeur, de calme, de silence. C'est un poème écrit sur une surface de quelques mètres
carrés.

Ce tableau, ce chef-d'œuvre est bien le type'dé la manière magistrale de Corot, manière si per-
sonnelle et représentant si bien le sentiment moderne, éternel.

De chaque côté de ce tableau sont deux tableaux anciens du maître, l'un1, appartenant à M. Burani,
fut celui qui lui valut une seconde médaille en 1833, l'autre2, plus ancien en date, disparut longtemps
de notre pays et, après un long séjour en Russie, revint en France il y a quelques années. Dans ce
dernier, il y a des réminiscences des écoles du Nord; cela fait penser à Ruysdael ; les terrains rap-

1..a Chaumière.

Fac-similé d'un dessin de Ed. Daliphard, d'après le tableau de Corot, appartenant à M. E. Hochedé.

pellent Huysmans de Malines. On sent les essais, les tâtonnements du maître qui cherche à s'affirmer,
à se débarrasser de toutes traditions antérieures pour se réfugier dans une forte et vigoureuse person-
nalité.

■ * ».
Signalons encore dans ce panneau du fond un petit chef-d'œuvre déjà ancien, d'une facture serrée,

d'une tenue magistrale, le Bouquet d'arbres, appartenant à M. Paul Tesse3; une vue prise au tournant

d'un chemin de Ville-d'Avray où la silhouette des monuments de la grande ville se découpe dans des

fonds de brume opaline. — Une petite rivière étroite et mystérieuse filant lentement entre des berges

surmontées de grands arbres, charmante solitude où le martin-pêcheur file comme un trait d'émeraude.

Là aussi est à voir le Dante et Virgile appartenant à M. Rodrigues, réduction d'une composition

plus vaste, de laquelle nous ne pouvons donner une meilleure idée qu'en répétant à nos lecteurs les

lignes suivantes : « Les deux poètes, dans leur promenade à travers la forêt mystérieuse, se trouvent

tout à coup face à face avec les trois animaux symboliques ; Dante, effrayé, recule et se serre contre

son guide. Au-dessus d'eux de grands arbres désolés agitent leurs sombres rameaux; tout est deuil,

tout est terreur dans ce lugubre paysage. Quant aux figures, elles sont d'une expression saisissante,

1. N" 138 du catalogue.

2. N' 191 du catalogue.

3. Tableau dont l'Art a donné, tome II, p. 120, une belle eau-forte gravée par M. Greux.
 
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