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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Yriarte, Charles: Exhibition of the Royal Academy of Arts, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0287

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256 L'ART,

seulement nous le révèle comme un artiste qui a occupé une véritable place dans l'École et dont d'ail-
leurs on sent la forte trace, car il y a toute une série de peintres qui vivent de lui, et sa figure du
semeur a reparu depuis bien des fois dans diverses œuvres secondaires.

Son influence a été très-réelle. Un des meilleurs tableaux de cette année au Salon de Londres,
The Last Muster, de M. H. Herkomer, procède très-visiblement de lui ; pourtant le nombre de
tableaux que Walker a peints est assez restreint. En rassemblant mes souvenirs je ne retrouve que
les Baigneurs, — le Laboureur, — la Vieille porte et nombre d'aquarelles tout à fait exquises et
extrêmement personnelles. C'est dans les illustrations sans nombre, qu'il a semées au jour le jour, qu'il
faudrait retrouver l'artiste, et c'est véritablement un sujet qui devrait tenter un critique d'art qui
connaîtrait bien l'Angleterre. Walker s'est surtout voué à illustrer Thackeray et il a eu un sens intime
des choses, que je ne retrouve au même degré que chez un homme tout à fait hors ligne, chez
Menzel, l'artiste allemand, l'illustrateur de Frédéric le Grand.

M. Rodolphe Lehman est l'artiste que nous connaissons en France par ses sujets romains que
la gravure a popularisés; il est fixé à Londres où il jouit d'une réputation légitime. Il est, on le sait,
le frère de M. Henri Lehman, membre de notre Institut, et, comme lui, il cherche dans ses compo-
sitions l'harmonie des lignes. Sa toile de cette année, intitulée : Aima and Her Pet Kitten, est d'un
charmant sentiment; nous avons aussi vu de lui de très-bons portraits.

Nous trouvons encore sur notre chemin, dans cette première salle, M. Millais et M. Tissot. Le
premier est tout simplement aujourd'hui l'artiste le plus intéressant de l'Ecole; le second, bien connu
chez nous où il ne jouait pas encore un rôle important, s'est tout d'un coup implanté avec autorité à
Londres depuis 1872, en modifiant absolument sa manière et obtenant par là un succès qu'on peut
discuter, mais qui s'impose par des preuves sonnantes. Ces succès-là ne font pas loi pour nous, mais
l'œuvre de M. Tissot, à Londres, est déjà considérable; je connais plus de trente toiles de lui exécutées
ici et placées en bon lieu à Londres ou dans les comtés. 11 faudra donc un jour esquisser cette
physionomie d'artiste, quoi qu'on en ait, et ce sera l'objet d'une prochaine causerie dans le journal
l'Art.

Charles Yriarte.

(Lrt suite prochainement.)
 
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