Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

DOI Artikel:
Leroi, Paul: Salon de 1875, [12]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0302

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
270 L'ART.

étranger célébrant son génie, trop peu apprécié en France, a dit, il y a plus de vingt ans, que s'il
avait été Anglais, non-seulement les Trois-Royaumes l'accableraient de commandes, mais qu'ils lui
eussent depuis longtemps élevé des statues \

XVI.

LES ÉTRANGERS.

Jamais titre n'a moins répondu à ma pensée; c'est bien faute d'en trouver un meilleur que je me
résigne à l'employer; il n'y a plus en effet d'étrangers en matière d'art, aujourd'hui que les procédés
matériels, la pratique de l'école française dominent tout notre continent et qu'ils sont même en train
de conquérir l'Amérique, témoin le nombre toujours croissant d'exposants des Etats-Unis que le cata-
logue signale comme élèves de peintres français. En Hollande, où la magistrale influence de M. Israels
est désormais dominante, des jeunes gens de beaucoup de talent se sont successivement produits et la
génération nouvelle n'a rien de commun avec le faire affadi de celle qui disparaît; l'évolution effectuée
en Belgique est plus importante encore : d'Anvers, le centre artistique s'est transporté dans la capitale,
grâce à M. Gallait, à M. Portaels et aux nombreux et très-remarquables élèves sortis pour la plupart
de l'atelier de ce dernier; — en Allemagne, l'ancienne et navrante école de Dusseldorff a vécu;
M. Knaus l'a bel et bien enterrée ; tous les peintres qui comptent en Autriche, en Danemark, en
Espagne, en Grèce, en Hongrie, en Italie, en Suède, en Suisse marchent dans la môme voie progres-
sive ; le Salon actuel prouve que la Russie est entrée dans le mouvement général et que ce mouve-
ment est essentiellement français par ses origines; ne perdez pas de vue que je parle de la pratique
artistique et non de la pensée, de l'invention. En regard de la manière française, il n'existe qu'une
seule école, l'école anglaise, sous tous rapports et sans exception aucune profondément originale et
d'une indépendance absolue.

Du moment où les artistes étrangers en sont arrivés à s'assimiler avec la plus incontestable habi-
leté les procédés français d'exécution, nos peintres se trouvent en présence de rivaux qu'il y aurait
folie à dédaigner; sachons être modestes et nous souvenir que la pléiade illustre de 1830 a presque
entièrement disparu; on en bat, hélas! le rappel là-haut. Ce n'est qu'à force de travail, d'études de
chaque jour, d'efforts sérieux et incessants que la France peut conserver la suprématie conquise par
ces maîtres souverains dont la majorité est descendue dans la tombe. Je suis sévère pour le Salon de
1875 et il y a malheureusement toute raison de l'être ; mais j'ai troj:> le sentiment de la justice pour ne
pas reconnaître avec bonheur que le sérieux succès des portraitistes est du meilleur augure pour
l'avenir de l'école. Ce sera un heureux stimulant, il faut l'espérer, pour tous les autres genres dans
lesquels, nous allons le voir, les étrangers sont brillamment représentés.

J'ai déjà parlé de M. Alma-Tadema, un Hollandais anglaisé2, de M. Harlamoff* qui est Russe3,
de M. Rizo, un fils de la Grèce4, de M. Healy, citoyen des Etats-Unis fixé à Paris5, de M. Weisz, un
Hongrois6, de M. Simon Durand, un Suisse7, et de MM. Cogen, de Winne, Lambrichs et Wau-
ters qui tous trois sont Belges 8.

Les artistes du Nord excellent dans la marine. M. P. J. Clays, depuis longtemps apprécié à Paris,

1. Bayle-Saint-John, mort après avoir consacré au Louvre et à la gloire artistique de la France un livre très-remarquable et demeuré
inconnu au public français. 11 est profondement regrettable que ce bel ouvrage n'ait pas encore été traduit ; il aurait dû l'être dès son appa-
rition.

2. Voir tome II, page 223.

3. Voir tome II, page 22^.

4. Voir tome II, page 22J.

5. Voir tome II, page 227.

6. Voir tome II, page ijo.

7. Voir tome II, page ijo.

■ - .y

8. Voir tome II, pages ijo, 226, 138.
 
Annotationen