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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1875, [12]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0306

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SALON DE 1875. 271

révèle de très-grands progrès. C'est le propre des hommes d'une véritable valeur de ne jamais se
contenter des succès acquis, de toujours chercher le mieux. L'accueil fait au triple envoi du peintre
brugeois est la récompense la plus flatteuse de sa sévérité envers lui-même; il s'est aperçu que ses
eaux papillotaient et a compris que plus de simplicité leur donnerait plus de magie réelle ; il est par-
venu à être absolument vrai et sa manière, loin d'y perdre, a singulièrement gagné en maestria. Ce
que M. Clays a si heureusement réalisé pour ses eaux, il doit s'appliquer à le faire pour ses ciels qui
cnt toujours été son côté faible; ils sont lourds. Une dernière observation : le mariniste belge compose
bien, mais il composerait mieux encore s'il se décidait à procéder par voie d'élimination ; ainsi son
charmant tableau : Su?~ l'Escaut (n" 461), gravé par M. Léon Gaucherel, gagnerait à la disparition des
deux voiles qui occupent, à droite, l'arrière-plan1.

Un élève de M. Alma-Tadema, M. Hendrik Willem Mesdag, de Groningue, avait déjà plus d'une
fois attiré l'attention des connaisseurs qui avaient raison de lui prédire tout un avenir de succès; nous
n'en sommes plus avec lui aux brillantes promesses ; son Lever du soleil sur les côtes de Hollande
(n° 1462) est une œuvre complète, d'une justesse extraordinaire, d'une harmonie fine, délicate, souple,
merveilleusement en communion avec les brumes de la Néerlande.

Deux Suédois, M. Alfred Wahlberg et M. Wilhelm de Gegerfelt, s'inspirent l'un et l'autre de la
terre natale; le premier, décoré l'an dernier,n'est certes pas une organisation ordinaire ; il faut beaucoup
de talent pour peindre une Nuit d'août à Winga, à Ventrée de l'archipel de Gothembourg (n° 1980); il est
fâcheux qu'un papillotage à outrance porte tellement sur les nerfs qu'on en oublie les indiscutables qua-
lités de l'auteur. M. de Gegerfelt, lui, ignore ces scintillements multiples par lesquels M. Wahlberg
affole le regard; sa Rentrée des pécheurs au port de Fyelback (n° 885) est d'une belle pâte et d'un ton
puissant; quant à un Village en Suède (n° 886), c'est de beaucoup le meilleur effet de neige du Salon,

— très-bon tableau d'une extrême vérité, d'une grande finesse de tons, d'un aspect très-artiste. Seu-
lement il faut que M. de Gegerfelt évite de se répéter; ce n'est pas la première fois que nous voyons
cette toile-là ou son équivalent. Le public est en droit d'attendre de la variété chez un peintre aussi
bien doué; il se lasserait promptement du même hiver.

Le contingent belge est le plus nombreux. Nous y retrouvons un des médaillés de 1874, M. André
Hennebicq, qui aurait bien dû nous envoyer une œuvre nouvelle et non se contenter d'exposer un de
ses anciens tableaux : Travailleurs dans la campagne de Rome (n° 1029), appartenant au Musée de
Bruxelles comme la Folie de Hugo van der Goes, du Musée de Bruxelles; — M. Alfred Verwée, un
animalier distingué dont les deux toiles étaient loin d'occuper la place due à leur mérite ; c'est toui
au plus si on parvenait à voir tant bien que mal les Bords de l'Escaut (nc 1944); — M.Gustave de Jonghe,
le très-élégant auteur d'un séduisant intérieur — la Lettre (n° 606), — c'est plein de goût, aimable au
possible et d'une tonalité très-heureuse, toute une harmonie de high life;— Mme Marie Collart, une
femme de talent qui se répète ; — le Fond de Calvoet, le soir (n° 489) est une œuvre nouvelle et l'on croit
rencontrer une vieille connaissance ; —M. Alfred de Knyff qui expose trois paysages, comme les deux
De Cock — César et Xavier; — en modifiant sa manière, M. de Knyff a perdu de cette puissance qui lui
a valu de si légitimes succès; mes préférences cette année vont à son Embouchure de la Meuse (n° 1154) ;

— M. César De Cock reste stationnaire ; le Ruisseau (n° 589) de Xavier est vraiment poétique au
milieu de ces buissons légers et touffus dorés par le soleil, mais pourquoi toujours ces mêmes verts
jaunes et ces mêmes touches brunes et noires qui semblent écrites à la plume ? — M. Robert Mois,
quoiqu'il rappelle un tantinet Vollon, le Vollon qui a peint de si charmantes vues de ville, montre une
personnalité bien sympathique ; il voit très-juste et rend avec une remarquable précision et des raffine-
ments de coloriste qui ne ressemblent en rien aux vulgarités de l'école d'Anvers de 1830 les
motifs qu'il sait choisir avec habileté; Rouen et le Dôme des Invalides de Paris (n"s i486 et 1487) sont
presque des œuvres irréprochables et comptent en tout cas parmi les meilleures du Salon; il n'y a eu
qu'une voix à cet égard, la voix du Jury exceptée bien entendu; — M. David de Noter, un des
vétérans de la nature morte, a non-seulement trois tableaux : Raisins de Kabylie, Fleurs et fruits,

1. J .es lieux autres tableaux de M. P. J. Ciays sont : u Tamise, aux environs de Londres (iv 439) et Calme par un temps orageux, en
Hollande (n° 460).
 
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