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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Champier, Victor: La caricature anglaise contemporaine, [2], Le punch: Les scènes de mœurs
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0343

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3o6 L'ART.

meau d'or, des souliers vernis, un habit bien coupé et bien brossé, et cette sorte de sourire grave et
fin qui est particulier aux médecins des dames. Cet autre est un cavalier qu'on trouve éternellement collé
à ses éperons et à sa cravache, et toujours privé de son cheval. Cet autre encore qui occupe la première
place aux salons, et, malgré son langage peu délicat, est écouté religieusement, est un homme qui a
réussi dans les affaires, et qui, après une jeunesse orageuse, mène la vie d'un fashionable. Voici, par
exemple, la physionomie d'un salon où il y a plusieurs types de tigres. Trois jeunes femmes unifor-
mément laides et sèches sont debout derrière le piano où elles chantent en ouvrant une bouche qu'on
désirerait plus petite si l'on ne reconnaissait qu'elle est en proportion avec les différents accessoires de
la personne : la foule des invités écoute silencieusement. Celui-ci a les cheveux coquettement frisés
et fait l'effet d'un diplomate qui dissimule son âge, celui-là, qui porte toute sa barbe, semble ravi de la
musique et incline la tête en signe d'approbation. D'autres affectent un air indifférent pour montrer

Scène de salon.
Dessin de Du Maurier,

qu'ils sont blasés sur toutes les réjouissances qu'une maîtresse de maison peut leur offrir désormais.
Une maman a chaussé ses lunettes pour mieux entendre; un petit jeune homme paraît absorbé par
les essais successifs qu'il fait des positions démontrées par l'usage les plus avantageuses à sa personne.
Dans un coin du salon, une dame élégante mais curieuse s'adresse à un homme laid et grossier, qui
produit l'effet d'un campagnard fourvoyé au milieu d'une société aristocratique, et entre eux s'engage
la conversation suivante :

La dame curieuse.'— Oserais-je vous demander, monsieur, quelles sont ces trois grandes et
belles personnes qui chantent?

Le monsieur. — Ce sont les demoiselles Bilderbogey.

La dame. — Elles paraissent être des personnes fort remarquables.

Le monsieur. — Certainement, tous ceux qui jouissent du privilège de les connaître avouent que
moralement, physiquement et intellectuellement, elles sont parfaites.
La dame. — Est-il possible! Et la personne qui joue du piano?

Le monsieur. — Ce fut également une demoiselle Bilderbogey. Elle était en effet la mieux douée
de toutes...
 
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