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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Soldi, Émile: La sculpture égyptienne, [3], Procédés techniques-formations du style égyptien-marché de l'art et considérations générales
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0362

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LA SCULPTURE ÉGYPTIENNE. 325

corps. Quelquefois ils lui font pourtant tenir le lotus à la main, mais, pour plus de facilité, le bras se
replie sur la poitrine et cette fleur se découpe sur la masse du corps sans être dégagée.

Pour l'extraction des blocs de granit de la carrière, MM. de Longpérier et Wilkinson ont supposé
que les Égyptiens faisaient des entailles autour des blocs à extraire, dans lesquelles ils introduisaient
du bois sec, qu'ils mouillaient ensuite. Le bois en se dilatant faisait ainsi fendre la pierre. Il n'y a
pas très-longtemps que ce procédé n'est plus en usage en Europe. Les Égyptiens ont dû aussi faire
des sillons autour du bloc, avec de grosses pinces de fer à pointes, qu'un ouvrier tenait en la faisant
tourner tandis qu'un autre frappait dessus avec une grosse masse. Quand les sillons étaient faits à une
certaine profondeur, ils faisaient éclater la pierre dans toute sa longueur en la frappant tous ensemble.

Nous nous trouvons en ceci complètement d'accord avec M. le comte de Merval, qui a remarqué
que, les entailles n'ayant en général que trois ou quatre centimètres de profondeur, un coin ne
pourrait y être solidement fixé. Il a remarqué, en outre, que ces entailles étaient très-rapprochées,
ce qui fait croire aussi à ce savant qu'un nombre considérable d'ouvriers frappaient à la fois sur le
bloc qu'il s'agissait de détacher.

Maintenant il est certain que, comme pour toutes les carrières, celles d'Egypte contenant une
certaine partie d'humidité naturelle, les blocs étaient plus tendres. Le marbre travaillé à Carrare est

Transport d'un colosse.
D'après une peinture égyptienne.

dans ce cas. Les marbres de couleur perdent à peu près la moitié de leur dureté. L'observation faite
que l'on a souvent retravaillé les obélisques à des époques éloignées de leur facture ne prouve pas,
quoi qu'en dise M. Wilkinson, que l'on n'ait pas eu plus de peine que dans le principe. Enfin je crois
que les granits d'Égypte sont plus tendres que ceux du Nord, auxquels souvent on les compare. En
ce qui concerne la durée du travail, les Égyptiens ont pu tailler les hiéroglyphes, même pendant le
transport, et pour ce transport même, une bonne division du travail, avec les moyens et les quantités
d'hommes dont ils disposaient, a dû leur faire gagner beaucoup de temps. C'est ainsi, quant à nous,
que nous expliquons naturellement la fameuse inscription relative aux obélisques de la reine Hatasou,
lesquels auraient été élevés à Karnack dans le court espace de temps de sept mois. L'extraordinaire
rapidité de travail que suppose cette inscription a donné lieu aux suppositions les plus diverses.
C'est surtout sur ce fait surprenant que l'on s'est appuyé pour prêter aux sculpteurs égyptiens des
procédés particuliers, des outils perfectionnés, des moyens aujourd'hui perdus. Sans discuter la
question au point de vue de l'inscription elle-même, en écartant même la traduction de M. Chabla
qui lit : un an et sept mois, nous croyons que le plus court délai, quelque étonnant qu'il puisse
paraître, s'explique de la manière la plus simple. D'abord, de ce fait particulier on ne saurait conclure
en général d'une manière absolue. Le savant conservateur du Musée égyptien du Louvre, M. Paul
Pierret, qui a bien voulu me traduire de nouveau cette inscription et qui regarde le délai de sept mois
comme le plus exact, remarquait justement que les artistes égyptiens avaient bien conscience d'être
sortis des conditions ordinaires et d'avoir fait un tour de force, puisqu'ils ont tenu dâns l'inscription
 
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