Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

DOI Artikel:
Burty, Philippe: Japonisme, [2]: histoire de la poétesse Ko Mati
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0378

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
34o L'ART.

Faut-il y reconnaître les traits caractéristiques de la race conquérante, car toujours les vainqueurs
frappèrent l'imagination des peuples? Ce visage ovoïde (que nous retrouvons en Europe affecté aussi
aux classes aristocratiques) était-il le type de cette race venue on ne sait d'où, qui fit invasion dans le
sud et refoula vers le centre et le nord les populations autochthones? Nous n'en sommes point persuadé.
Les femmes ont pour fonction de maintenir la pureté des races dans les centres où celles-ci ont pris
racine. Elles absorbent physiologiquement les conquéi-ants, qui relativement sont en petit nombre et
ont à s'acclimater. Mais nous savons encore qu'aussitôt après l'établissement de la dynastie des Mikados
actuels, par le célèbre empereur Zin Mou (période historique qui succède à la période héroïque

Ko Mati jeune.
Fac-similé d'un dessin de H. Somm, d'après un album de Kin Saï.

comme celle-ci à la période fabuleuse) les princes conquérants s'allièrent, eux et leurs généraux, aux
femmes des grandes familles décimées ou exilées. Donc, peut-être faudrait-il voir dans ce type les
traits purs des femmes de la race conquise.

Nous ne pouvons quitter cette singulière figure — dont les hasards des rencontres dans le monde
extra-humain de la collection nous aideront peut-être à parfaire le portrait — sans expliquer pourquoi

étroit, bordé de cheveux noirs, longs, boisés (plantés) avec une parfaite régularité. Joignez cette tète par un cou rond à un corps grand
mais non gros (en effet, nous avons remarqué que les charges que se permet Ho Ku Saï étaient dirigées spécialement contre les femmes
trop grasses), avec des reins minces; des pieds et des mains petites et non maigres; une poitrine dont la saillie n'est pas exagérée. Et
ajoutez à cela les attributs suivants : une allure douce, une voix de rossignol qui fait deviner l'ingénuité; un regard à la fois vif, doux,
gracieux et toujours ravissant; des paroles spirituelles, prononcées distinctement, accompagnées de charmants sourires; un air calme, gai,
quelquefois pensant et toujours majestueux; des manières nobles, enfantines, un peu fières, mais sans jamais accuser de présomption... »
 
Annotationen