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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0443

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

ries légères, informations variées, nouvelles, actualités courantes.
La méthode est rigoureuse, scientifique. Le plan, nettement
cracé, est fidèlement suivi. Il est clair qu'il n'a pas été adopté à la
légère, et s'il laisse peu de place à l'imprévu, à la fantaisie, au
caprice, c'est que les prévisions des organisateurs n'ont rien
oublié, c'est qu'ils croiraient manquer à leur œuvre en se per-
mettant la moindre intraction à leur règle savante, mûrement
délibérée et librement acceptée. Il va sans dire qu'ils ont leur
manière de la comprendre et de l'appliquer, si rigoureuse qu'elle
soit. C'est ainsi que Y Athenœum attache une grande importance
à la bibliographie, à la revue des livres; il n'est pas jusqu'aux
livres de musique qu'il ne résume avec autant d'assiduité et
d'exactitude que possible. Il a le goût de l'érudition, sans en
abuser et sans négliger l'art de la rendre accessible aux simples
lettrés. Le dernier éditeur de Shakespeare, et le meilleur jus-
qu'ici, Staunton, mort il y a peu de temps, aussi célèbre comme
joueur d'échecs, sinon davantage, était l'un des collaborateurs de
VAthenœum. où il publiait régulièrement sous ce titre : Unsus-
pected corruptions of Shaksperes texl, de véritables chefs-d'œuvre
de divination. L'Academy est plus éprise de mouvement et de
nouveauté. On sait, mais au besoin on devinerait qu'elle est
entrée dans la carrière après Y Athenœum } fondé, il y a près d'un
demi-siècle, par Ch. Wentvorth Dilke, grand-père du baronet
républicain sir Charles Wentworth Dilke, M. P. L'Academy a
une rubrique spéciale de récits de voyage, Notes of Travel.
Elle s'inquiète davantage de l'actualité, de la variété, des menues
informations, de l'inédit. Elle s'évertue à devancer le fait public,
l'événement à la portée de tous ; par exemple elle court les ate-
liers avant les envois aux expositions, et en rapporte tout un
butin de nouvelles artistiques. Tandis que Y Athenœum suit de
plus près le roman, Y Academy semble prendre plus d'intérêt aux
choses du théâtre. Le double succès du Lohengrin de Richard
Wagner, représenté pendant la dernière saison de Londres sur
deux scènes rivales, a été loyalement constaté par Y Athenœum;
peut-être a-t-il été accueilli avec un peu plus de sympathie par
Y Academy, qui a failli faire profession de -wagnérisme. C'est là,
sans aucun doute, un trait de caractère, l'indice d'une différence
notable de tempérament. D'ailleurs le style de l'un n'est pas
celui de l'autre. L'Athenœum est plus grave, plus abstrait, plus
dogmatique. La signature imprime aux articles de Y Academy une
allure plus personnelle et plus artiste. Mais le tour général de
leur critique s'écarte trop des habitudes de la critique continen-
tale, et notamment de la critique française, pour qu'on s'aperçoive
de ces nuances à peine saisissables, si, au lieu de les comparer ■
entre eux, on les met tous deux en tace des publications des
autres pays. Dès lors on ne remarque plus qu'une chose, c'est
qu'ils appartiennent à une même race, et qu'ils sont bien anglais,
peu sensibles au balancement de la phrase, aux sonorités et aux
colorations du style, au cliquetis des mots ; s'ils rendent compte
d'une œuvre, ce n'est pas pour se tailler un pourpoint dans le
drap d'autrui, mais pour dire les choses comme elles sont, froi-
dement, exactement, sans ménagement ni colère, non pas qu'ils
soient incapables de passion, mais ils ont avant tout la passion
de la conscience; pour faire ressortir les beautés ou les défauts
d'un livre, ils s'en tiennent, presque sans commentaire, à de
larges citations, non qu'ils se défient d'eux-mêmes, mais parce
qu'ils ont quelque confiance dans le goût de leur public, et parce
qu'en leur qualité d'Anglais, ils préfèrent la pratique des bilans,
des inventaires et des enquêtes au système des plaidoiries et des
réquisitoires.

L'internationalité est, comme l'impartialité, un caractère com-
mun aux deux publications ; elle est grandement comprise et
constamment appliquée. Les deux journaux ont un peu partout
des correspondants à demeure qui les renseignent pour la plu-
part avec une régularité parfaite. Philarète Chasles a été long-
temps à Paris le correspondant littéraire de Y Athenœum. Il a été

remplacé par M. Edmond About dont la première lettre a paru
en français, et qui ne s'occupe pas moins des beaux-arts que de
la littérature. UAcademy reçoit de Paris une correspondance
littéraire de M. Gabriel Monod, un des plus fermes soutiens
de la Revue critique, et une correspondance artistique de
M. Philippe Burty, dont l'éloge, d'ailleurs superflu, nous est
interdit, puisque nous avons la bonne fortune de le compter parmi
nos collaborateurs.

Ajoutez à tout cela les communications privées, très-nom-
breuses, et d'autant plus précieuses que, sans porter atteinte à la
liberté de la rédaction, qui fait son choix, elles augmentent l'in-
térêt du journal en resserrant le lien qui l'unit au lecteur. C'est
la coutume anglaise. Le public anglais aime ses journaux; il s'in-
téresse à leur succès, parce qu'ils vivent de sa vie ; un malheur
qui les frappe, une injustice commise à leur détriment — cela peut
se voir même en Angleterre — devient pour l'abonné une cala-
mité intime, une injure personnelle. Il n'y a pas longtemps, un
procès est intenté à Y Athenœum par l'auteur de nous ne savons
quel atlas de géographie que le journal avait pris en flagrant
délit de plagiat, avec la circonstance aggravante de la maladresse.
Le plagiaire était un gâcheur. VAthenœum est condamné à des
dommages-intérêts. La somme était considérable, mille livres ster-
ling, si nous nous rappelons bien. Tous ses abonnés voulaient la
payer, et le journal reçut de ses lecteurs, indignés de ce procès
fait à la libre critique et à la loyauté scientifique, quantité d'offres
de contribution, de cotisation, de souscription et même de paye-
ment intégral. Ses moyens lui ont permis de les décliner. En
seconde instance il a obtenu une réduction. Mais les offres étaient
sincères, cordiales. Elles font honneur au public anglais, et elles
attestent avec éclat la popularité du journal. Nul doute que
Y Academy ne soit l'objet de pareille manifestation, si l'occasion
s'en présente, car elle est entourée de la même considération et de
sympathies aussi vives; mais nous ne croyons pas devoir, par
excès de parallélisme, lui souhaiter la même mésaventure, si
flatteuse qu'elle soit.

T. Chasrel.

XXXII.

PIETRO SEUVATfCO. — Il disegno elementare e superiore

AD uso delle scuole pubbliche e private D'iTALIA. PARTI

due con tredici ta vole l ithografiche. Padova. Premiata
Tipografia F. Sacchetto. Un volume in-18 de 303 pages. 1872.

Comme je l'ai dit à propos des Scritti d'Arte, de M. Alberto
Rôndani1, l'enseignement artistique est la préoccupation domi-
nante de tous les critiques italiens, préoccupation qui leur fait
le plus grand honneur. L'un d'eux et l'un des plus éminents ne
s'est pas contenté du précepte ; il a tenu à prêcher d'exemple et
on ne saurait assez l'en féliciter, car il l'a fait avec le plus entier
succès. Le manuel de Dessin élémentaire et supérieur à l'usage
des écoles publiques et privées d'Italie est un véritable modèle,
tel qu'on devait du reste l'attendre du savant marquis Pietro
Estense Selvatico que recommandent toute une vie consacrée au
culte de l'art et de nombreux écrits hautement appréciés par tous
ceux qui s'occupent des questions artistiques et se rendent, comme
lui, compte de leur influence décisive sur le développement intel-
lectuel d'une nation, l'étendue et la durée de sa mission civili-
satrice.

M. Selvatico a d'autant plus d'autorité pour démontrer la
nécessité de l'enseignement du dessin, qu'il est de ceux qui ont
le mieux célébré l'illustre passé de sa patrie, et qu'appréciant si
bien l'immortel génie de ses anciens maîtres, il désire plus ardem-
ment de le voir revivre dans l'Italie une et libre.

Parmi ses livres si divers, mais tendant tous au même but,
ceux en apparence les plus modestes n'en sont pas moins fertiles

1. Voir tome 11, page 88.
 
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