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Gindriez, Ch.: L' Algérie et les artistes
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402 L'ART.
ainsi que derrière les tribus fanatiques du Tell ils trouvèrent dans les oasis, avec la féodalité cheva-
leresque et guerrière de notre moyen âge, ce peuple raffiné, rusé, sceptique dont les contes arabes ont
popularisé chez nous l'âme rêveuse et poétique. Dans ces forets de palmiers où la séve afflue, où les
habitants regorgent, sous cette végétation d'un charme si piquant, au murmure imprévu de cette eau
qu'on surprend parfois toute vive et gazouillante sous ses pieds, ils pouvaient contempler au loin, à
perte de vue... le désert! Comment s'arracher à cette grande attraction? Ils s'élancèrent donc et le
conquirent.
lies I S**A5 ï s.
Un Gourbi arabe (Province d'Alger).
Fac-similé d'un dessin de Ch. Gindriez.
M. Fromentin, l'illustre peintre du Sahara, a raconté son voyage au désert dans un livre dont les
pages brûlent les yeux en rougissant parfois comme aux reflets d'une fournaise '. Quelle victoire fut
plus durement achetée par les lassitudes accablantes, les soifs enfiévrées, par la plénitude des souf-
frances humaines portées à des paroxysmes inouïs ? Toutes ces choses sombres éclairées par des
torrents de lumière expliquèrent aux artistes cette grande énigme en l'annotant d'une façon impla-
cable. Faut-il donc s'étonner que les Horace Vernet, les Dauzats, les Fromentin aient fait des chefs-
d'œuvre avec de pareils commentaires ?
Horace Vernet a résumé dans sa large personnalité la part brillante que prit l'Algérie au mou-
vement artistique de la France de 1830 à 1845. On admire encore près d'Alger, à quelques pas du
I, Un été dans le Sahara}par E. Fromentin.
ainsi que derrière les tribus fanatiques du Tell ils trouvèrent dans les oasis, avec la féodalité cheva-
leresque et guerrière de notre moyen âge, ce peuple raffiné, rusé, sceptique dont les contes arabes ont
popularisé chez nous l'âme rêveuse et poétique. Dans ces forets de palmiers où la séve afflue, où les
habitants regorgent, sous cette végétation d'un charme si piquant, au murmure imprévu de cette eau
qu'on surprend parfois toute vive et gazouillante sous ses pieds, ils pouvaient contempler au loin, à
perte de vue... le désert! Comment s'arracher à cette grande attraction? Ils s'élancèrent donc et le
conquirent.
lies I S**A5 ï s.
Un Gourbi arabe (Province d'Alger).
Fac-similé d'un dessin de Ch. Gindriez.
M. Fromentin, l'illustre peintre du Sahara, a raconté son voyage au désert dans un livre dont les
pages brûlent les yeux en rougissant parfois comme aux reflets d'une fournaise '. Quelle victoire fut
plus durement achetée par les lassitudes accablantes, les soifs enfiévrées, par la plénitude des souf-
frances humaines portées à des paroxysmes inouïs ? Toutes ces choses sombres éclairées par des
torrents de lumière expliquèrent aux artistes cette grande énigme en l'annotant d'une façon impla-
cable. Faut-il donc s'étonner que les Horace Vernet, les Dauzats, les Fromentin aient fait des chefs-
d'œuvre avec de pareils commentaires ?
Horace Vernet a résumé dans sa large personnalité la part brillante que prit l'Algérie au mou-
vement artistique de la France de 1830 à 1845. On admire encore près d'Alger, à quelques pas du
I, Un été dans le Sahara}par E. Fromentin.