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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0111
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90 L'ART.

Il sera, comme précédemment, perça une somme de 50 cen-
times par personne à l'entrée du Salon, pendanc l'exposition, et
le produit de ces encrées sera entièrement consacré à l'achat des
œuvres exposées.

Exposition de Lons-Le-Sau.\ter. — Une exposition des
Beaux-Arts est organisée; elle s'ouvrira dans quelques jours.
Beaucoup d'artistes et d'amateurs de la province ont répondu à
l'appel du comité.

CHRONIQUE ETRANGERE

Allemagne. — Dans la salle de l'horloge de l'Académie des
sciences de Berlin esc exposé depuis quelques jours le plâtre
du monumenc de Gœche, œuvre du sculpteur Schaper, desciné à
êcre exécuté en marbre. A parc le classique manceau ec l'inévi-
table rouleau de papier dans la main droice, l'œuvre a dans son
ensemble du naturel, de la grâce ec de l'originalité. Le poète est
représenté en pleine virilité ; c'est le Gœthe du Voyage en Ita-
lie. Autour du piédestal de forme cylindrique se trouvent trois
figures de femme, qui malgré leur caractère allégorique ne man-
quent ni d'individualité ni de vie, et qui personnifient les trois
grandes manifestations du génie de Gœche : la Poésie lyrique, la
Science et le Drame.

— Un précieux objec d'art a été découvert par un négociant,
M. Alfieri, au fond d'un réduit obscur de la tour de la « Nico-
laikirche » à Berlin. C'est une pièce d'autel de six pieds de haut,
en albâtre, du travail le plus fini de la Renaissance icalienne; on
suppose qu'elle ornaic autrefois l'autel d'une chapelle lacérale de
l'église. Elle esc divisée en plusieurs compartiments, représen-
car.c les divers épisodes de l'histoire de Tobie, et entourée d'or-
nemencs mythologiques, faunes, satyres, sphinx, etc. Un de ces
tableaux d'albâtre moncre Tobie le fils ec Sara son épouse dans
leur chambre nuptiale, une salle de palais florencin... à Ecba-
tane. On assure que M. le doyen Bruckner fera don de cette in-
téressante trouvaille au Musée provincial de la Marche de Bran-
debourg, à Berlin.

— M. Frédéric Zimmerman va graver pour le Kunstverein
de Munich le carton original de la fresque de Neher, qui orne le
fronton de la porte de l'Isar à Munich et qui représente l'entrée
triomphale du roi Louis V de Bavière dans sa capitale après la
bataille d'Ampfing, gagnée contre Frédéric d'Autriche en 1322.
La fresque esc très-endommagée. Le carton est au Musée de
Wcimar. La gravure, faite dans de grandes dimensions, sera
terminée et publiée en 1881.

Angleterre. >— L'élection de quatre nouveaux Associates
a eu lieu le 12 avril ec le choix de la Royal Academy s'est arrêté
sur trois peintres, MM. Storey, Eyre Crowe et Oakes, et sur un
sculpteur, M. Woodingcori. Les cercles artistiques ont accueilli
cet étrange résultat par une extrême surprise suivie de force gor-
ges chaudes. C'est que M. Woodingcon existe à peine comme
sculpteur, et que le paysagiste Oakes, aujourd'hui très-avancé en
âge, s'il mérita jamais pareil honneur, eût dû le recevoir il y a
vingt ans, alors qu'il était considéré comme unartiste de sérieuse
valeur. Ainsi que nous l'avons die dans notre dernière Chronique1
l'élection de M. Scorey était prévue. Dans la sphère restreinte
où s'exerce son talent, c'est un excellent peintre, et quoiqu'on ne
puisse prétendre que ses titres l'emportent sur ceux d'autres ar-
tistes que continue à méconnaître l'Académie, il n'y a point de
procescacion à formuler contre son élection. Mais son succès, que
l'on tenait pour certain, est dû au tout-puissant appui d'une sec-
tion de la Royal Academy que l'on désigne sous le nom à:école
de Saint JohrisWood '1, Ce groupe a pris l'habitude d'agir de
concert dans les élections académiques, et comme M. Storey était
son candidat bien connu, sa nomination n'a étonné personne.
Mais ce fait, qu'un si petit nombre d'hommes est en mesure de
peser sur les décisions de l'Académie, démontre tous les incon-
vénients qu'il y a à confier le droit d'élection à un corps si res-
treint. Les électeurs sont seulement au nombre de soixante, et un

2t avril 1876.

parti compact, fût-il même peu nombreux, est à même de créer
une diversion décisive parmi eux.

M. Eyre Crowe, frère de l'éminent historien collaborateur
de M. Cavalcasselle pour l'Histoire de l'Art italien,'^ un artiste
soigneux qui se donne beaucoup de mal pour des sujets d'une
rare insignifiance.

Les tendances de l'Académie et son influence sur l'Arc
anglais se manifestent clairemenc par ces quatre choix d'hommes
dépourvus de couce espèce de scyle et qui, si habiles qu'on veuille
prétendre que soient leurs productions, n'ont pas la plus légère
trace d'inspiration élevée. Et qu'on n'aille pas supposer que cette
prédilection à encourager les genres les plus terre-à-terre a sa
cause dans le manque d'aspirations plus hauces parmi les jeunes
peintres anglais; il n'en esc rien; on se trouve bel et bien en
présence d'un parti pris de la Royal Academy de ne protéger que
le genre le plus modescede peincure familière. Cec écatde choses
étant donné, l'élection qui vienc d'avoir lieu ne devraic inspirer
ni surprise ni désappoincement.

— M. Newcon, le conservaceur des antiquités grecques ec
romaines du British Muséum, a envoyé au Times une longue
ec incéressance lectre, dans laquelle il décrit les récences décou-
vertes faites à Olympie.

— La collection persane du South Kensington Muséum a défini-
civemenc écé ouverce au public, ec les journaux d'arc lui consacrenc
de remarquables écudes criciques.

Autriche. — Un singulier tableau de M. Gabriel Max faic
en ce momenc sensacion au Kunstverein de Vienne. L'artiste a
repris le vieux chéme du mouchoir de saince Véronique, ec, non
content de peindre minutieusement sur un fondde batiste la figure
de Jésus, il s'est amusé à exécuter les yeux de telle sorte que de
près ils semblent fermés et de loin ouverts. L'artifice est trans-
parent. Les yeux ont d'abord été peints ouverts, puis le peintre
a étendu sur le globe de l'œil une apparence de paupière tellement
fine qu'on ne le voit que de tout près, ec que de loin elle faic
l'effet d'une ombre sous les cils ou d'un voile sur le regard. Ce
sont là des jeux bien puérils, mais fort heureusement le talent de
M. Gabriel Max se distingue par des qualités plus sérieuses.

— Une exposition de dentelles est ouverte depuis la mi-mars
au Musée autrichien à Vienne. Le Musée lui-même possède une
colleccion de dencelles assez considérable, dont le fonds principal
provient du chanoine Bock, d'Aix-la-Chapelle. Augmentée d'une
façon importante depuis cette acquisition, elle donne une idée
assez complète des principales variétés historiques de cette in-
dustrie artistique. En outre la bibliothèque du Musée possède
une nombreuse série de livres modèles, dont quelques-uns très-
rares, sur les travaux d'aiguille depuis le commencement du
xvie siècle jusqu'à nos jours. L'exposition, à laquelle ont pris
parc les principales notabilités de l'aristocratie viennoise, com-
prend deux salles du Musée et attire beaucoup de monde. Le but
de l'exposition avaic écé popularisé quelques semaines aupa-
ravanc par des conférences du Docceur A. Ilg sur l'histoire de la
dentelle ec la terminologie spéciale du métier. La plus belle pièce
de l'exposicion est un grand voile de point d'Argentan, apparte-
nant à la princesse Kinsky, aussi remarquable par la variécé, la
richesse ec l'élégance des dessins — vases, guirlandes, fescons,
bouquecs— que par la perfeccion du travail.

Belgique. — Nocre savant collaborateur, M. Edouard Fétis

1. Voir page 69.

2 C'est le nom d'un quartier de Londres.
 
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