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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0110

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CHRONIQUE

à Cannes. Le premier prix a été remporté par MM. Bourdais,
architecte à Paris, et Révillot, ingénieur à Cannes; le deuxième
a été adjugé à M. Marsang, architecte à Menton, et le troisième
à MM. Thomas, prix de Rome, et David de Pennoran.

— On prépare en ce moment, au ministère de l'instruction
publique, une exposition très-intéressante. Il s'agit de la réunion
de toutes les pièces de monnaies gauloises qui existent éparpil-
lées dans le monde.

Une commission spéciale, présidée par M. de Saulcy et com-
posée de MM. Robert, de Barthélémy, Chabouillet, Muret et le
baron de Watteville, vient d'adresser une circulaire à tous les
détenteurs de monnaies gauloises, collections publiques ou pri-
vées, pour les inviter à vouloir bien adresser à la Bibliothèque
nationale toutes les médailles dont ils disposent. On fera un re-
censement général de toutes ces médailles, puis la commission pu-
bliera une Histoire des monnaies gauloises.

La Bibliothèque nationale possède déjà 12,000 monnaies
gauloises. C'est sans contredit la collection la plus riche et la
plus complète qui existe, puisque, dans cet appel fait à tous les
numismates français et étrangers, on ne compte pas réunir plus
de 700 médailles qui ne soient pas déjà sur son catalogue.

— Un journal quotidien a publié la découverte Suivante :

« Le portrait d'André Vesale. — Tout le monde connaît la
gravure, la Leçon d'anatomie. d'après un tableau de Rembrandt.
Il n'est guère d'antichambre de médecin ou de cabinet de consul-
tation où elle ne se trouve. On y voit André Vesale expliquant
sur un cadavre à ses élèves les mystères du corps humain.

« Le véritable portrait du savant anatomiste vient d'être
découvert au Louvre par le docteur Turner. C'est une toile de
Jean de Calcar, qui était le dessinateur des figures anatomiques
d'André Vesale ; André Vesale y est représenté à l'âge de vingt-
six ans, appuyé sur une colonne. Le docteur Turner est parvenu
à constater l'authenticité du portrait, en déchiffrant l'inscription
suivante sur l'une des bagues de la main gauche :

« A. V. B. Andréas Vesahus Druxelliensis. »

L'auteur de ces lignes ne se doute pas qu'il a lui-même fait
une bien étonnante découverte en nous révélant que le médecin
peint par Rembrandt dans laLeçon d'anatomie, n'est autre qu'André
Vesale. Jusqu'ici tout le monde, à commencer par Rembrandt,
croyait qu'il s'agissait du professeur Nicolaas Pieterzoon Tulp,
l'ami et le protecteur du peintre, qui a lui-même inscrit le nom
du célèbre médecin et anatomiste et ceux de ses auditeurs sur une
pancarte pendue au mur au-dessus de la tête de l'un d'eux,
Frans van Loenen.

— Nous ne pouvons dans notre courte chronique hebdoma-
daire relever toutes les erreurs artistiques que propagent certaines
feuilles durant la semaine; cependant il est de notre devoir de ne
pas laisser passer, sans rectification, une nouvelle erronée dont
un petit journal d'art s'est fait l'écho et qui a circulé ces jours
derniers dans toute la presse. Il s'agit de la découverte faite à l'île
Louviers des papiers relatifs aux commandes artistiques de la
ville de Paris depuis cinquante ans.

Voici ce qu'on lit à ce sujet dans ledit petit journal :

« Le service des Beaux-Arts de la préfecture de la Seine vient
de faire une importante découverte.

« En revisant les papiers de rebuc déposés dans les magasins
de l'île Louviers pour être vendus, les employés des archives ont
trouvé tous les titres relatifs aux commandes artistiques de la
ville de Paris depuis une cinquantaine d'années. On y voit la
description des œuvres, le prix de revient, etc.,etc.

« Cette précieuse collection, qui est pour ainsi dire l'état
civil de tous les tableaux, marbres, statues qui ornent les monu-
ments municipaux, facilitera singulièrement la confection du cata-
logue des richesses artistiques de la ville de Paris, travail entrepris
depuis plus d'une année déjà. »

Premièrement ce ne peut être à la fois le service des Beaux-
Arcs de la préfecture et le service des archives, comme le dit

Tomk V.

FRANÇAISE. 89

ingénument cette note, qui ont pu faire la découverte en
question, attendu que Pierre et Paul sont du même genre et
forment pourtant un pluriel, ainsi que le dit sagement Lhomond,
c'est-à-dire que le service des archives et celui des Beaux-Arts
sont complètement distincts. C'est M. Gustave Saint-Joanny,
archiviste de la ville de Paris et du département de la Seine qui,
seul, par une heureuse initiative et avec une rare patience, a
pu retrouver au milieu des papiers de rebut déposés à l'île Lou-
viers les importants documents dont nous parlons.

Secondement la nouvelle a des cheveux blancs et, si l'on trouve
bon de la représenter comme ayant de fraîches couleurs, au moins
eût-il fallu plus soigneusement la grimer. Voici ce qu'aurait pu
lire comme nous, dans le Rapport annuel présenté au Conseil
général, en 1873, le rédacteur de la note ci-dessus citée : « En
1870, une vente de ces papiers de rebut devint nécessaire pour
faire place à de nouveaux dépôts. Mais l'archiviste ayant, avec
raison, décliné la responsabilité des errements suivis en cette
matière par ses prédécesseurs, il fut décidé que cette vente n'aurait
lieu qu'après un triage sérieux tel que les règlements le prescri-
vent. Des employés spéciaux devaient procéder à ce travail que
les événements ne permirent pas d'entreprendre et que l'archi-
viste a accompli seul depuis le 4 juin 1871. » Le dépouillement
feuille par feuille des liasses amoncelées dans ces magasins de
l'île Louviers qui devaient échapper aux incendies de mai a
permis de ressaisir en particulier tous les actes administratifs
relatifs aux commandes faites aux artistes et aux payements de
leurs œuvres.

Veut-on un exemple de l'intérêt des documents recueillis par
M. Saint-Joanny et de leur importance } Prenons, dans l'ancien
Hôtel de ville, la galerie du secrétaire général qui était décorée,
comme on saie, de paysages représentant divers sites des environs
de Paris. A quelle époque, à quels artistes et à quels prix ces
œuvres furent-elles commandées ? Quand furent-elles livrées ?
Pour répondre à toutes ces questions on n'a qu'à feuilleter les
énormes registres verts à coins de cuivre dans lesquels l'archi-
viste a déposé sa trouvaille et l'on y trouvera de petits carrés
de papier rédigés comme celui-ci :

« Paris, le 5 février 1855. — L'architecte en chef de la pre-
mière section, inspecteur général des Beaux-Arts de la ville de
Paris, certifie que, vu le degré d'avancement d'un tableau com-
mandé pour l'Hôtel de ville à M. Lecointe par arrêté du 13 no-
vembre 1854, lequel représente une Vue de Saint-Denis prise
de l'Isle Saint-Ouen, il y a lieu de lui payer un premier
à-compte de la moitié de la somme allouée, soit 1500 francs. —
Signé : Baltard. »

En 1833 un consciencieux travailleur, Grégoire, publia le
Relevé général des objets d'art commandés de 1810 à 1830 par la
ville de Paris. L'archiviste actuel de Paris, M. Gustave Saint-
Joanny aurait pu suivre cet exemple et bénéficier de sa peine et
de ses recherches en publiant un volume. Mais il n'aura pas
même cet avantage. C'esc le service des Beaux-Arts de la ville
de Paris qui, à la demande de M. de Heredia, comme on se le
rappelle sans doute, doit publier les documents artistiques trouvés
à l'île Louviers. L'archiviste en a fait faire un double qui servira
à dresser ce catalogue ainsi qu'au travail que doit faire le mi-
nistère des Beaux-Arts pour l'inventaire général des richesses
artistiques de la France.

— La souscription pour le monument de Carpeaux a réuni
13,000 francs ; la statue de Watteau, due au fameux sculpteur,
sera exécutée en marbre avec une partie de cetee somme.

Exposition de Dieppe. — La Société des Amis des Arts de
Dieppe ouvrira sa sixième exposition du 20 juillet au 31 août
1876. Elle sera installée à l'Hôtel de ville, dans la galerie et dans
les salons du Musée.

Des acquisitions seront faites par la Société des Amis des
Arts de Dieppe. Des récompenses consistant en médailles d'or et
d'argent avec diplômes seront accordées aux œuvres qui en
seront jugées dignes par le jury.

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