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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Ménard, René: Robert Hills, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0078

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ROBERT HILLS

endant tout le temps qu'ont duré les grandes guerres de la première Révolution
et de l'Empire, les relations ont été presque nulles entre la France et l'Angle-
terre. Un mouvement artistique s'est accompli en sens inverse dans les deux
pays, et en quelque sorte à l'insu l'un de l'autre. Depuis la Restauration, bon
nombre d'artistes français ont passé le détroit et ont pu apprécier les ouvrages
déposés dans les grandes collections de l'Angleterre. Mais l'art anglais dans son
ensemble est encore un peu énigmatique pour nous, puisque nous n'avons pas
été à même de pénétrer dans son intimité et d'en suivre les phases diverses.

C'est en effet une erreur de croire qu'un petit nombre d'ouvrages, choisis parmi les plus fameux,
suffisent pour expliquer la tendance d'une époque. Si un étranger voyait dans une galerie quelques
tableaux d'Ingres, Delacroix, Horace Vernet, Decamps, Paul Delaroche, Ary Scheffer, il aurait
assurément une idée du mouvement romantique de 1830 et des luttes qu'il a occasionnées ; mais pour
qu'il comprenne absolument l'époque dont nous parlons, il lui faudrait aussi connaître les ouvrages
de Gavarni, Grandville, Daumier, Charlet, Raffet et bien d'autres qui ne se trouvent dans aucun
musée. Leurs inspirations accusent par leur spontanéité même le milieu où ils vivaient, et, si ces
dessinateurs d'improvisation se sont tenus en dehors des luttes sur le terrain scolaire, ils n'ont pas
moins exprimé d'une manière très-évidente le milieu où ils vivaient et le goût public dont ils se
faisaient les interprètes.

Il en a été de même en Angleterre pendant les premières années de ce siècle, et des artistes, dont
les grandes collections ne possèdent aucun spécimen, ont eu pourtant une place importante dans l'École
anglaise. Robert Hills est peut-être un des plus intéressants : non-seulement il a exercé une influence
considérable sur ses contemporains, mais il est bien rare aujourd'hui encore de trouver en Angleterre
un paysagiste ou un peintre d'animaux qui ne mette à profit ses gravures. Au reste, une grande partie
des compositions de Hills a été faite dans cette intention, et il a publié de nombreuses eaux-fortes
de détails pour faciliter aux artistes l'étude des animaux.

Robert Hills est né à Islington (Middlesex), en 1769; il reçut de John Greese les premières
notions du dessin. Une scène de Bohémiens sous les bois, qui figura à l'exposition de l'Académie royale
en 1791, le signala à l'opinion publique et établit sa réputation. Hills avait alors vingt-deux ans. Il
fut un des six artistes qui, en 1804, fondèrent la Société des aquarellistes; il y exposa très-assidûment
jusqu'en 1818 et fut nommé secrétaire de la Société. Comme peintre, Hills s'adonna exclusivement à
 
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